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Fin de l’opération Barkhane: le déclin de l’influence de Paris dans le Sahel

Comme nous l’avons annoncé, le président français Emmanuel Macron confirme ce mercredi  la fin de l’opération Barkhane au Sahel, et le recours à une nouvelle stratégie française en Afrique dont la finalisation est prévue  d’ici six mois après consultations des partenaires , sans donner plus de détails. Cette annonce intervient au moment ou l’hostilité à la présence française dans les pays comme le Niger, Tchad, Burkina Faso, RCA, Guinée et Cameroun ne cesse d’augmenter, soutenue par le sentiment du panafricanisme en plein essor dans une conjoncture géopolitique internationale favorable à la fin de l’hégémonie occidentale et à l’édification d’un nouvel ordre mondial multipolaire, plus juste.

A l’opposé son ministre de la défense, Sébastien Lecornu , interrogé par le média LCI, reconnaît que l’armée française est incapable de mener de grandes opérations militaires ou une guerre de longue durée.  Sébastien Lecornu estimé qu’après la dissolution du Pacte de Varsovie, les gouvernements français précédents n’ont pas réussi à bâtir une armée capable de mener une guerre de longue durée, pour justifier le retrait de l’armée française, pourtant  présente depuis 9 ans au Mali, via les opérations Serval et Barkhane.

Pour sa part, l’ancien chef militaire français Pierre De Villiers estime lors d’une interview accordée au journal Le Parisien que « Les armées françaises n’ont pas aujourd’hui les moyens d’une guerre de haute intensité » notant au passage la nécessité d’une réadaptation . « Il faut l’adapter non pas à ce que nous faisons depuis des dizaines d’années, des opérations de guerre, mais à gagner une guerre. Il faut compter avec sa durabilité, donc être capable de tenir, et avec la dureté de la guerre », a-t-il ajouté.

Les « vraies » raisons du retrait non révélées

Il est primordial de souligner que le 15 août 2022 , le ministre malien des affaires étrangères  Abdoulaye Diop avait annoncé que son pays détient des preuves irréfutables de la « complicité » de Barkhane avec AQMI et Daech du Sahara voire l’emprise française sur ces deux réseaux terroristes ?

Après un bien trouble jeu d’influence au sein du Conseil de sécurité qu’elle préside, mais où elle se sait tôt ou tard condamnée puisque la Russie, vu les évolutions en Ukraine, finirait, aidée par la Chine, par fournir à Bamako ce qu’il demande à savoir une audience-choc pour présenter les preuves accablantes de la proximité de Barkhane avec les organisations terroristes.

La dernière visite de la sous-secrétaire d’Etat américaine Victoria Nulland dans la région du Sahel, est venue pour reprendre le relais français, en s’opposant à la stratégie du gouvernement malien de solliciter le soutien de Moscou dans sa lutte contre les groupes terroristes en activité dans la région. La diplomate américaine, rappelons-le a été très active en 2014 à Kiev, lors de la destitution du président  ukrainien élu démocratiquement, jugé trop proche de la Russie, en soutenant l’opposition qui mène aujourd’hui une guerre par procuration au nom de l’OTAN. Lire: Ukraine: autopsie d’un coup d’état

Victoria Nullad reçue par le président nigérien Mohamed Bazoum

Dans le même cadre, des sources maliennes avaient annoncé que les français avaient pillé plus de 400 tonnes d’or du Mali au prix de laisser des fosses communes de victimes où sont ensevelis les restes des centaines de soldats et de civils maliens ayant été témoins de cette arnaque criminelle appelée Barkhane.

Ce sont d’ailleurs ces mêmes fosses communes Made in Barkhane qui font le plus peur à la France puisqu’il s’agit de l’une des pièces à conviction que Diop souhaite pouvoir brandir le moment venu au Conseil de sécurité.

Mobilisation touaregue

La fin de l’opération Barkhane, est-t-il lié aussi à la mobilisation touaregue contre les groupes terroristes au nord du Mali? Rien n’est exclu après l’appel du général El Hadj Ag Gamou,, en faveur de la mobilisation des touaregues contre les groupes terroristes.

El Hadj Ag Gamou

Ça sent vraiment le sapin pour la France et ses ambitions désormais définitivement enterrées d’un retour à Gao, dans la mesure ou cette mobilisation ne signifie ni plus ni moins l’émergence d’une coalition inter sahélienne contre les hordes des terroristes que Barkhane et ses alliés otaniens continuent à organiser, selon les autorités maliennes en place à Bamako. Il convient de rappeler, qu’un accord a été conclu en août dernier à Bamako, permettant l’intégration de 26 000 ex-combattants » dans l’armée malienne les FaMas .

Lire un précédent article: La France per le Mali

 

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