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La France de mal, en pis

Par M.Messaoudi

Personne ne peut nier que la France vient de recevoir un coup de massue sur la tête après l’annulation par l’Australie du contrat du siècle des sous-marins pour un montant de 56 milliards d’euros.

Groggys, les dirigeants français crient à la trahison et l’estocade et n’arrivent pas à digérer ce cuisant revers, qui arrive quelques jours, après le retrait militaire américain d’Afghanistan, décidé unilatéralement par Washington. Pour les américains, Paris ne fait plus partie du cercle restreint de ses alliés et partenaires stratégiques. La France risque encore de laisser des plumes si Tokyo, Séoul et New Delhi décidèrent d’emboîter le pas à Canberra pour annuler d’autres contrats juteux de l’industrie militaire française. Certaines sources affirment déjà que l’Inde est sur la voie d’annuler le contrat d’acquisition de dizaine d’appareils de Rafale et qui sera un coup dur pour son ancien ministre de la Défense et actuel chef de la diplomatie française, appelé il y a quelque temps marchand d’armes pour ses différentes visites effectuées dans certains pays en vue de vendre des armes françaises. Nonobstant les pertes économiques se chiffrant à des dizaines de milliards d’euros, la France perdra un statut de puissance internationale. Sur ce registre, la France sera » chassée » de la zone indo-pacifique, et son plan d’alliance avec Canberra et New Delhi, tombera à l’eau au profit de l’alliance traditionnelle anglo-saxonne, composée     des USA, Royaume Uni, et l’Australie, sachant qu’il n’est pas exclu que ses pays soutiendront bientôt l’indépendance de la Nouvelle Calédonie.
En pleine pré-campagne pour la présidentielle de 2022, la France sera confrontée à d’énormes turbulences intérieures et extérieures. Sur le plan intérieur, Paris devrait faire face à la grandissante mobilisation contestant le pass vaccinal ou ce qui est appelé, dictature sanitaire, à l’occasion de la rentrée sociale. D’ailleurs une grande mobilisation se dessine pour contester la précarité et la dégringolade du pouvoir d’achat des français, liée à l’impact négatif de la crise sanitaire mal gérée, et de l’absence de vision et de visibilité pour éviter une prochaine récession économique qui se précise.

Cette situation encouragera certainement le discours électoral de la haine et de l’intolérance basé sur la xénophobie, et la haine. Ceux qui prônent le discours du rassemblement des valeurs européennes, auront du mal à convaincre leurs bases électorales, dans la mesure où ses valeurs européennes ont été durement affectées par le manque de solidarité lors de la propagation de la pandémie du Covid-19, une situation qui intervient juste après le Brexit.

Emmanuel Macron sera certainement orphelin la chancelière Angela Merkel, qui passera le relais à un nouveau chancelier dans quelques jours. Un nouveau chancelier qui serra fidèle à la tradition germanique excellant la « Real Politik », en travaillant davantage à renforcer la position allemande dans le monde de l’après Covid-19, un monde multilatéral. D’ailleurs, Berlin a montré la voie à certains partenaires traditionnels, en résistant aux pressions américaines au sujet du gazoduc russe Stream II, en vue de garantir son approvisionnement en gaz russe, défiant les sanctions américaines, malgré son opposition à la politique de Moscou concernant l’Ukraine et la Crimée.
En conclusion, ; il est certain que l’influence de la France vient de subir un coup d’arrêt fort symbolique et risque encore de faire les frais d’un changement géopolitique qui se dessine

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