Par Mohamed Amine Hattou
Une délégation de six députés français conduite par François de Rugy, ancien président de l’assemblée nationale française et président du groupe parlementaire d’amitié France-Taiwan, est arrivée le 15 décembre à Taipei pour une visite de cinq jours.
« Je viens avec cinq députés de plusieurs tendances politiques françaises, Nous avons voté à l’Assemblée nationale, après le Sénat, un texte qui soutient notre gouvernement pour que Taïwan soit représentée dans différentes organisations internationales, et nous souhaitions après ce vote pouvoir échanger ici même avec différents représentants des autorités taïwanaises, au premier rang desquels la présidente Tsai. » a expliqué François de Rugy .
Une visite qui intervient au lendemain du rapprochement sino-malien et du retrait de la reconnaissance de Taïwan par les sandinistes de Managua se référant ainsi à la résolution onusienne 2758 (XXVI) du 25 octobre 1971, à laquelle l’Algérie avait activement participé en faveur de Pékin.
« Il a également souligné que la visite était la deuxième après celle de la délégation de sénateurs français conduite par Alain Richard début octobre, au cours de laquelle les membres de cette délégation ont eu des entretiens avec le chef du Parti démocrate progressiste (DPP) au pouvoir, Tsai Ing-Wen et d’autres responsables à Taipei.» avait affirmé, le tabloïd chinois Global Time.
En effet, De Rugy était à l’initiative du projet de loi prônant la participation de l’île de Taïwan aux organisations internationales qui fut adopté par l’Assemblée nationale française fin novembre.
Les délégations économiques de Taipei (TAITRA) à travers le monde, bénéficieront dorénavant, sans nul doute d’une attention assez particulière de la part de Paris, ce qui souleva l’indignation immédiate de Pékin, qui est intransigeante avec le dossier Taiwanais, le porte-parole du ministère des affaires étrangères a usé de paroles très crus en réponse à une question sur cette visite , «Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde et Taiwan fait partie inaliénable du territoire chinois. Nous nous opposons fermement à toute forme d’échanges officiels ou politiques entre les pays ayant des relations diplomatiques avec la Chine et Taiwan. Les parties concernées doivent respecter effectivement le principe d’une seule Chine, cesser d’envoyer des signaux erronés aux forces indépendantistes de Taiwan et préserver le développement sain et régulier des relations bilatérales par des actions concrètes.» avait dit, Zhao Lijian
Sur les grandes questions géopolitiques, c’est clair que la France a toujours emboîté le pas aux États-Unis, dont la rivalité mondiale avec Pékin pousse Washington, ces derniers temps à marquer de plus en plus son soutien à Taipei, s’éloignant légèrement de sa politique chinoise d’« ambiguïté stratégique ». D’ailleurs Lors d’un sommet virtuel entre les deux chefs d’Etats survenu dans la nuit du 15 au 16 novembre dernier, Xi Jinping avait clairement averti Biden de « ne pas jouer avec le feu » à propos de l’île de Taïwan , que Pékin considère comme une province chinoise à part entière ,rebelle certes, mais qui devrait néanmoins rejoindre son cercle national. « Les autorités taïwanaises ont tenté à plusieurs reprises de s’appuyer sur les États-Unis pour l’indépendance et certains aux États-Unis tentent d’utiliser Taïwan pour contrôler la Chine », a-t-il ajouté, « C’est une tendance très dangereuse qui revient à jouer avec le feu », a-t-il dit, ce sont là les propos transcrits et rapportés par le ministère chinois des Affaires étrangères. Pour rappeler que ce dossier taiwanais est très sensible sur plus d’un plan pour Pékin.
Durant toute son histoire, depuis la création de la république populaire de Chine en 1949 à nos jours, le différend historique avec la République de Chine du KMT (Kuomintang) réfugié à
« ilha Formosa» demeure la ligne de démarcation majeure des relations avec Pékin qui considère tout rapprochement envers Taipei comme étant un éloignement vis-à-vis d’elle. Le gouvernement Algérien connaît parfaitement ce dossier et les enjeux qui en découlent .
Des interrogations sur l’existence de la représentation économique taïwanaise à Alger
Il existe à Alger une représentation économique taïwanaise, le Taïwan trade center Algiers, relevant, du bureau Of Foreign Trad BFT ( bureau du commerce extérieur) et TAITRA (Taiwan External Trade Developement Council). Nous amenant ainsi à vouloir savoir si , les parlementaires et les hommes d’affaires Algériens ont-ils capacités à mouvoir et à manœuvrer dans pareil territoire diplomatique déjà très complexe sans référence au département ministériel de Lamamra ? En effet, l’assimilation d’une telle situation est impérative par tous, en ces moments de crise Algéro-françaises et au moment où les relations entre Alger et Pékin sont en passe de devenir stratégiques. Vu l’intérêt que cela suscite surtout à Paris et aussi à Washington.
