L’actuelle ministre française de la Culture Rachida Dati est de nouveau au centre d’un énième scandale . Dans une enquête conjointe, le magazine Complément d’enquête, qui sera diffusé ce jeudi 5 juin au soir sur France 2, et Le Nouvel Obs révèlent des documents suggérant que l’ancienne ministre de la justice sous Nicolas Sarkozy aurait perçu 299 000 euros d’« honoraires » non déclarés de GDF Suez en 2010-2011 quand elle était eurodéputée et avocate. Des faits qu’elle réfute.
Selon les mêmes sources, des zones d’ombre entourent cette nouvelle affaire scabreuse deRachida Dati . A-t-elle défendu le groupe gazier au Parlement en échange de sommes d’argent importantes ?
Les deux médias mettent ces versements en regard de « prises de position favorables au secteur gazier » de Rachida Dati quand elle siégeait au Parlement européen (2009-2019).
La ministre de la Culture, par ailleurs mise en examen pour corruption passive dans l’affaire Carlos Ghosn, a toujours récusé tout lien contractuel avec le groupe gazier français, rebaptisé Engie en 2015, et a nié tout conflit d’intérêts. « Madame Dati a donné toutes ses explications et n’a jamais été l’avocate de GDF Suez », ont insisté mercredi auprès de l’AFP ses avocats, Mes Olivier Baratelli et Olivier Pardo.
Intitulé « Rachida Dati, la conquête à tout prix » et brossant un portrait de l’actuelle ministre en « bulldozer » de la politique, le Complément d’enquête révèle l’existence de documents qui ne sont à l’heure actuelle pas aux mains de la justice et prouveraient que Rachida Dati a été rémunérée par le géant gazier français.
Ces documents proviennent de la comptabilité d’un cabinet d’avocat parisien, désormais fermé, mais où Rachida Dati est restée domiciliée jusqu’en février 2012. Ils font apparaître l’encaissement de deux virements de 149 500 euros chacun provenant de GDF Suez et datés de juillet 2010 et février 2011.
Rachida Dati a aussi plusieurs fois été interrogée sur ses liens avec GDF Suez, notamment par les juges en charge de l’affaire Ghosn.
Fin 2013, l’eurodéputée centriste Corinne Lepage s’était étonnée du soutien apporté par Rachida Dati à la revendication de grands groupes énergétiques, dont GDF Suez, pour l’arrêt des subventions aux renouvelables.
Interrogée dans Complément d’enquête, Corinne Lepage confirme avoir été aussi surprise par les amendements déposés par Rachida Dati à Strasbourg en faveur des groupes gaziers.
Ces révélations font écho à l’affaire Ghosn, où l’ex-ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy est mis en examen depuis 2021 en raison de 900 000 euros d’honoraires d’avocats qu’elle aurait perçus entre 2010 et 2012, d’une filiale néerlandaise de l’alliance Renault-Nissan.