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France: l’implosion sociale n’est pas loin

Comme nous l’avons souligné dans une précédente édition, la crise des carburants en France s’oriente vers l’escalade, et le bras de fer entre les employés des raffineries Esso-ExxonMobil et TotalEnergies et les directions des deux sociétés vient de prendre une dimension politique avec la décision des réquisitions de la première ministre française Elizabeth Borne . Ce mercredi, les grévistes ont décidé de poursuivre leur débrayage, soutenus par  le syndicat  CGT qui déposa en référé un recours  contre les réquisitions chez ExxonMobil.

La grève s’étend à d’autres secteurs

Le mouvement de grève qui frappe les raffineries de Total et Esso-Exxonmobil s’est étendu au nucléaire et affecte les travaux de maintenance en cours au niveau de cinq réacteurs.

La FNME-CGT souhaite ainsi soutenir les grévistes des raffineries. Dans un communiqué rendu public,  La FNME-CGT appelle également à «mettre fin à la répression syndicale et au pipeau des réquisitions». Plus avant, la réquisition est dénoncée comme «une véritable forme de répression qui témoignerait d’une volonté politique d’étouffer la grève et la mobilisation», mais aussi comme «un signe de fébrilité du gouvernement, [qui] n’a jamais démontré son efficacité pour sortir de ce conflit».

La tension gagne le  lycée Joliot Curie de Nanterre

La tension a atteint son paroxysme ce mardi 11 octobre au niveau du lycée Joliot Curie de Nanterre, après des affrontements entre lycéens et policiers.14 jeunes ont été interpellés et placés en garde à vue tandis que deux policiers ont été blessés par des tirs de projectiles et de mortiers. Le blocus du lycée Joliot Curie de Nanterre le 11 octobre a dégénéré en affrontement entre forces de l’ordre et lycéens.  Suite à la grève reconductible des enseignants et des rassemblements des élèves «pour réclamer le rétablissement de l’aide aux devoirs, la levée de l’interdiction pour les tenues amples, type abayas, perçus comme des vêtements à connotation religieuse et pour soutenir leur professeur de mathématiques Kai Terada» (suspendu et muté le 10 octobre en raison notamment de comportements pouvant «excéder le cadre du mandat syndical» de l’enseignant, la police a été dépêchée à la demande de l’Education nationale pour éviter un second jour de blocage dans l’établissement, rapporte Le Parisien.

Cela s’ajoute à la grève du syndicat de la police qui proteste le plan de réforme du ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin. Ce dernier persiste et entend mener à bien son projet de réorganisation de la police judiciaire (PJ), malgré les nombreuses critiques que cette réforme suscite depuis plusieurs mois, et la fronde engagée depuis l’été dans les rangs de ce corps à l’aura prestigieuse.

Bruno Le Maire, traité de lâche

La séance des questions au gouvernement de ce mardi 11 octobre a été très mouvementée et a tourné au clash. La raison : le possible rachat par un groupe américain de l’entreprise d’électronique Exxelia. Le député du Rassemblement national de Moselle, Alexandre Loubet, a alors reproché au gouvernement de « brader à des intérêts étrangers » des « fleurons industriels » français. « Quand cesserez-vous de trahir les intérêts de la France ? », a-t-il d’abord lancé à Bruno Le Maire. « Vous avez travaillé il fut un temps pour Dominique de Villepin, qui avait dénoncé la lâcheté de ceux qui refusent de défendre les intérêts de la France, aujourd’hui, le lâche, c’est vous », a-t-il insisté sans prendre de gants.

Des propos qui n’ont pas du tout plu au principal intéressé, qui ne s’est pas laissé démonter sans rien dire. « J’ai l’honneur de demander des excuses solennelles au Rassemblement national pour avoir employé le terme de ‘lâche’ à une personne qui a toujours fait preuve de courage dans son engagement politique depuis vingt ans qu’il fait de la politique au service de la France et des Français », a ainsi répondu le ministre de l’Economie en élevant la voix.

Le 16 octobre, une journée à haut risque

Le dimanche 16 octobre 2022, sera certainement une journée à haut risque à l’occasion de la marche prévue à Paris suite à l’appel de la NUPE, pour dénoncer la cherté de la vie, l’inaction climatique, le projet des réformes de retraite et la crise énergétique

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