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Guinée : la junte et la classe politique au bord de la rupture ?

Par Makoura

Certains observateurs avaient déjà relevé l’imprudence de la classe politique guinéenne face aux évènements nouveaux du 5 septembre 2021, qui a consisté à prendre tôt l’acte rejoignant l’idéal des putschistes sans en avoir connu bien avant les tenants et des aboutissants du putsch qui a renversé Alpha Condé.

Les politiques opposés au président déchu ont unanimement applaudi des deux mains le coup d’État sans poser de préalables à la junte pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Cela équivaudrait à une fuite en avant des acteurs politiques qui ont confondu la promesse des militaires putschistes à celle de la parole d’évangile. A juste titre, il est bien de rappeler cette autre situation similaire du début de la transition en 2008, quand le capitaine Moussa Dadis Camara voulait ôter à la surprise générale son treillis pour se présenter aux prochaines élections. On sait ce que cette attitude a donné comme résultat.

Si la chute d’Alpha Condé a surpris ses farouches opposants, ceux-ci devraient mûrir la réflexion pour éviter de tomber dans la difficile reconquête du pouvoir. Souvent, les militaires quand ils arrivent au pouvoir, jettent aussitôt à terre les promesses comme de l’eau sale. L’exemple malien avec Assimi Goita est une illustration, qui a opéré deux fois le coup d’Etat et qui a fini par se maintenir comme le sauver du grand Mali, dévasté par des attaques récurrentes des groupes terroristes.

Pour revenir au fait d’actualité cette semaine dont l’écho fait croire à l’opinion une fin d’amitié entre la classe politique et la junte dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya. L’homme politique, Cellou Dalein Diallo, figure de proue de l’Anad, s’en est décidément montré poignant lors de la réouverture du siège de son parti l’Ufdg post-Alpha Condé concernant d’éventuels stratagèmes que l’entourage du colonel –président envisagerait pour écarter les plus âgés des politiques pour des prochaines élections.  Réaction: « Il y a des forces rétrogrades, des mains noires qui sont en train de faire des pressions sur le CNRD pour discriminer, pour exclure, pour dévoyer la transition », a-t-il souligné avant d’ajouter que L’UFDG et l’ANAD n’accepteront pas… »

Cette sortie du président de l’Union des forces démocratiques de Guinée démontre à suffisance que le désamour est désormais patent entre les militaires et cette classe politique qui a applaudi les deux mains le coup d’État qui a renversé Alpha Condé.

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