Par Daniel Vanhove
Après plus d’un an de bombardements continus sur les 365 km² concentrationnaires de la bande de Gaza où tentaient de survivre 2.300.000 habitants sous blocus depuis bientôt 18 ans, les dés sont définitivement jetés.
La colonie sioniste baptisée ‘Israël’ a révélé au monde entier toute la laideur de son idéologie qui n’a rien à envier aux pires régimes qui se sont déjà succédé en divers endroits de la planète. A bien y regarder, l’on pourrait même dire que cette colonie est la somme cumulée de tous les travers, de toutes les dérives et du pire dont est capable l’être humain lorsque l’impunité le laisse livré à ses plus bas instincts. Et le capital de sympathie que ce régime avait tant bien que mal accumulé auprès de certains s’en trouvera définitivement liquidé.
Aucune retenue, aucune éthique, aucun respect minimum de la condition humaine. A la place, des assassinats de masse; des bombardements aveugles sous l’appellation ‘frappes ciblées’; des crimes de guerre et contre l’humanité; l’emploi d’armes les plus sophistiquées contre une population civile privée de tout y compris de nourriture, d’eau, de soins de santé; une rage destructrice contre tout établissement scolaire et toutes traces du passé archéologique palestinien, tant musulman que chrétien; l’encouragement de pogroms par des colons complètement givrés et protégés par l’armée du régime; l’usage répandu de tortures tant psychologiques que physiques; une ingénierie sordide utilisant des appareils de communication répandus dans la société civile pour tuer et handicaper n’importe qui, y compris d’innocents enfants; bref, une extermination absolue minutieusement orchestrée par des assassins en cols blancs… que seule une mentalité profondément raciste et génocidaire peut animer.
Là où l’Axe de la Résistance en sa diversité, vise essentiellement des infrastructures militaires dans sa lutte de libération, l’abject régime israélien détruit tout ce qui bouge, avec des armes de destruction massive, souvent interdites par les Conventions internationales, dans sa prédation jamais assouvie. La différence est criante, les premiers observent un minimum de règles selon le code de la guerre, là où l’autre se lâche dans une volonté d’éradication de tout ce qui ne lui ressemble pas. Encore après la réponse iranienne du 1er octobre dernier aux assassinats de I.Haniyeh et H.Nasrallah, lors du lancement de centaines de missiles vers l’entité sioniste, même le correspondant militaire de la Chaîne 13 israélienne déclarait: ’’L’Iran a tiré ses missiles sur des bases militaires et ne les a pas dirigés vers les civils’’. Cela s’étale désormais aux yeux de tous, sur tous les continents, et chacun appréciera ‘la seule démocratie’ de la région et son armée ‘la plus immorale’ qui soit. Et chacun peut désormais déterminer qui sont les terroristes et qui sont les résistants ayant selon les Conventions du Droit celui de se défendre contre un tel régime.
La colonie baptisée ‘Israël’, à la tête de laquelle sévissent de sombres sionistes qu’une grande majorité de sa population approuve – selon différents sondages internes – et soutient dans ses pratiques innommables, nous fait la démonstration qu’elle est vraiment la lie de l’humanité. Les moins atteints quittent d’ailleurs les lieux pour rentrer dans leur pays d’origine, quand les plus tarés s’y rendent pour y assouvir leurs pulsions racistes, malgré les risques. C’est dire la mentalité qui anime ces malades! Et par ricochet, tout gouvernement, toute association et tout individu qui soutient et/ou participe de manière directe ou indirecte à l’effort génocidaire de ce régime sanguinaire, en est complice et en porte dès lors les mêmes responsabilités.
Alors que les plus hautes instances juridiques du monde, à travers la Cour Internationale de Justice de La Haye ont statué sur la question de savoir si l’on pouvait (enfin!) qualifier la politique coloniale et les pratiques militaires du régime sioniste de ‘génocidaires’ à l’encontre des Palestiniens, priant les gouvernements qui sont en relation avec ce régime de tout faire pour le contraindre à arrêter ses crimes et se conformer au Droit, nos responsables politiques ont préféré faire la sourde oreille, continuer leurs relations avec ce régime paria, et donner des instructions aux médias qu’ils contrôlent d’invisibiliser au maximum les horreurs de ces assassins. Plus serviles que ça…
Il y a quelques semaines, j’écrivais un papier titré «En Palestine sacrifiée, cette banalité du mal qui nous renvoie à nous-mêmes»… et qui a pu provoquer quelques aigreurs d’estomac à certains. Il me fallait donc leur répondre que ce ‘nous’ qui semblait les déranger, ne se voulait pas tant accusateur d’une ‘culpabilité’ qui leur semblait injustifiée, que de leur faire comprendre que nous avions un minimum de ‘responsabilité’ (nuance de taille) de voir de nos jours perdurer ce que les plus hautes instances qualifient de génocide, sans arriver à faire plus que ce que nous faisons pour que cela contraigne nos décideurs politiques à prendre sur le champ des décisions à la mesure du drame absolu que vivent nos semblables palestiniens, depuis des décennies. Après ce que nous voyons chaque jour comme atrocités dans le camp d’extermination de Gaza, sans réagir, ceux-là pourront toujours tenter de nous rejouer leur ‘plus jamais ça!’
Comme déjà écrit à quelques reprises, il y a – quand-même! – un avantage aux périodes de crises graves: c’est qu’elles révèlent les vrais visages de ceux qui gouvernent et ont pris l’habitude de se dissimuler derrière de beaux discours. Et l’avantage, de taille, de l’opération des factions de la résistance ‘Ouragan d’al-Aqsa’ qui a démarré à Gaza le 7 octobre 2023 est qu’à l’ère d’internet, il révèle aux yeux du monde toutes les saloperies dont les hérauts de nos démocraties et leurs relais sont capables. Et rien que pour cela, nous pouvons saluer, remercier et soutenir les résistants palestiniens pour leur exemplaire courage. A terme, ce monde en sera définitivement changé et les rapports entre certains Etats ne seront plus jamais les mêmes.
Aussi, la rue occidentale ne peut se contenter de défiler de temps en temps pour interpeller ses dirigeants… puis rentrer chez soi en imaginant avoir fait le boulot. Il faut faire plus. Plus massivement. Plus souvent. Et plus fermement. Si nous prétendons aux valeurs tant vantées que nous exigeons des gouvernements qui ne les partagent pas au risque d’une intervention afin de les mettre au pas, et que comme citoyens, nous n’envisageons que des actions ‘non-violentes’, il faut au minimum bloquer tous les points névralgiques qui permettent le fonctionnement de nos sociétés: les moyens de transports, les autoroutes, les aéroports, les gares, les ports, et gripper tant que faire se peut la logistique qui autorise à ce que les rouages tournent sans heurt. Il faut organiser des grèves au finish via les syndicats qui doivent prendre leurs responsabilités au niveau des outils de production et des collectivités, appuyer le boycott par des campagnes médiatiques, et rendre impossible l’accès aux institutions tant nationales qu’européennes à tous les fonctionnaires qui participent à ce génocide. Sans parler de la rupture de toute relation commerciale et diplomatique avec ce régime de terreur, par l’arrêt des multiples accords qui le favorisent et lui donnent un vernis de légitimité, y compris au niveau culturel et sportif, ainsi que la fermeture de ses ambassades et le renvoi de son personnel.
Au rythme infernal des bombardements et des crimes sionistes privant les populations du minimum vital, le bilan dépassera les 300.000 victimes. Combien en faudra-t-il encore?!
Si nous n’agissons pas maintenant de manière plus ferme, après le nettoyage ethnique de la bande de Gaza, nous assisterons à celui – déjà en cours – de la Cisjordanie et de Jérusalem dont la mosquée al-Aqsa sera détruite au profit du 3è Temple. Et nous verrons, dans le même temps, ce régime nazi étendre ses frontières – avec l’aval des USA qui évidemment clameront le contraire – au Liban, en Egypte, en Syrie et en Irak, sans parler d’une guerre éventuelle contre l’Iran, avant d’entamer sa conquête d’une partie de l’Arabie saoudite, selon les plans du ‘Grand Israël’. Voulons-nous vraiment être complices de ce jeu-là? Et croyons-nous vraiment que, quelque peu éloignés de ce terrain mortifère, nous en serons toujours épargnés? Si vous pensez que rien de tel n’arrivera, demandez-vous si vous imaginiez assister à ce qui se déroule tous les jours comme horreurs contre la population civile de Gaza…
Les moyens de faire changer le cours des choses existent. Nous les avons à portée de main. Nous n’avons pas à accepter ‘le fait accompli’ sioniste. Mais pour cela, il faut la détermination et le courage citoyen qui doit peser massivement sur les décisions du personnel politique. Pour ne plus lui laisser le choix!