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TRIBUNE

La lune de miel algéro-tunisienne, et l’hostilité de ceux qui nagent dans les eaux troubles

Depuis l'accession au pouvoir en Algérie et en Tunisie, des présidents Abdelmadjid Tebboune et Kais Saied, les relations entre Alger et Tunis ne cesse de se renforcer, non seulement sur le plan économique et politique, via des concertations continues sur les questions d'intérêts communs, mais aussi sur le plan social marqué par une solidarité à toutes épreuves, entre les deux peuples, comme ce fût le cas lors de la pandémie du Covid-19, ou lors de la crise sur certains produits alimentaires, comme le sucre, ou les produits énergétiques, comme le carburant.

Depuis l’accession au pouvoir en Algérie et en Tunisie, des présidents Abdelmadjid Tebboune et Kais Saied, les relations entre Alger et Tunis ne cesse de se renforcer, non seulement sur le plan économique et politique, via des concertations continues sur les questions d’intérêts communs, mais aussi sur le plan social marqué par une solidarité à toutes épreuves, entre les deux peuples, comme ce fût le cas lors de la pandémie du Covid-19, ou lors de la crise sur certains produits alimentaires, comme le sucre, ou les produits énergétiques, comme le carburant.

L’Algérie n’a pas hésité un instant pour être au chevet de sa soeur la Tunisie, étranglée par une crise économique, et une pression de la part des instances financières internationales de Bretton Woods, comme le FMI ou la BM, visant à semer le chaos en Tunisie si elle persiste dans ses positions de rejet de toute normalisation avec l’entité sioniste.

A ce titre, Alger a joué un rôle important pour soutenir les hautes autorités tunisiennes dans leur position de considérer la normalisation comme trahison à la cause palestinienne. Ainsi, l’Algérie avait en décembre 2022 accordé un prêt de 200 millions de dollars, assorti d’un don de 100 millions, pour éviter que sa voisine et soeur sombre dans le chaos et le diktat du FMI.

La Tunisie avait bénéficié du soutien de son voisin algérien pour l’aider à surmonter la difficile conjoncture de crise financière. Cette entente politico-populaire, qui s’illustre par d’importants projets mutuellement bénéfiques aux deux peuples, verra la relance officielle de la navette ferroviaire Alger-Tunis, le 5 juillet prochain à l’occasion de la célébration du 62ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, synonyme de la lutte commune des deux peuples pour la liberté et l’indépendance, et le versement du sang commun, bien illustré par les martyrs tunisiens et algériens tombés en champ d’honneur à Sakiet Sidi Youcef.

Des eaux troubles pour torpiller la fraternité algérois-tunisienne

La lune de miel algéro-tunisienne, dans un environnement marqué par des tensions, a dérangé ceux qui voyaient dans l’entente et le partenariat stratégique entre Alger et Tunis, une menace pour leurs intérêts dans la région. Et ce n’est pas surprenant de voir des instruments de propagande, de mensonges et de désinformation, mener une campagne contre cette lune de miel à l’occasion de la signature d’un accord tripartite le 24 avril dernier, entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye pour le partage et l’exploitation équitable de la nappe albienne, permettant la consécration du droit à l’accès à l’eau aux trois peuples frères, et par conséquent déjouer toute tentative de tension sur la denrée vitale qu’est l’eau, et qui devient par le concours et l’épreuve du changement climatique et stress hydrique, une arme utilisée par les puissances coloniales et les multinationales, pour assoir la mondialisation et l’internationalisation de l’eau, via son instauration comme valeur marchande.

L’Algérie, fidèle à ses idéaux nés de la glorieuse révolution du premier novembre, a tout le temps défendu les principes du bon voisinage, le développement socioéconomique des pays pauvres, l’intégration régionale, et surtout la souveraineté des Etats sur leurs richesses.

Et c’est dans cette optique, que l’Algérie a déployé tous les efforts et moyens nécessaires pour la réussite de l’accord du 24 avril dernier, une étape nécessaire et rationnelle pour la concrétisation d’un ensemble maghrébin, basé sur la solidarité et l’entraide. Une position largement défendue par l’Algérie à l’occasion du 10ème forum mondial de l’eau tenu à Bali en Indonésie. Le ministre algérien de l’hydraulique Taha Derbal avait plaidé pour la consécration du droit à l’accès à l’eau conformément aux valeurs humaines et à la Charte des Nations Unies sur les droits de l’homme.Taha Derbal a également dénoncé l’assèchement de la région de la Saoura, par le voisin de l’Ouest, occasionnant la fin de la vie économique, sociale et environnementale, pour des millions d’algériens et de nombreuses espèces animales et végétales.
Comme nous l’avons souligné, l’accord du 24 avril dernier, avant même sa signature avait fait l’objet d’une campagne hostile menée au départ par un site en ligne flirtant avec le terrorisme comme son nom l’indique Alqatiba, dirigé par un pseudo-opposant tunisien, dont Algérie54, évoquera les liens et le financement avec des ONG et des organismes, au départ de l’exportation et du Regime Change, promoteurs de la mondialisation, et le néolibéralisme.

Ce site subversif avait en février diffusé des contre-vérités sur le partage équitable des ressources hydriques entre l’Algérie et la Tunisie.

Pour mieux décortiquer les mensonges de ce site subversif, et étaler la réalité sur le terrain, Algérie54 consulta des rapports de scientifiques et experts, qui soulignent que les deux pays qui partagent cinq bassins versant, sont dans la même situation de stress hydrique, avec un léger avantage à la Tunisie qui bénéficie de 298 millions de M3, alors que l’Algérie est bénéficiaire de 142 millions de M3.
« Prétendre que le barrage de Beni Haroun de Mila distante de près de 500 KM des frontières tunisiennes, est à l’origine de la rareté de l’eau de cette région, est une blague et une pure affabulation » dira un expert au sujet des calomnies du site subversif dénommé alqatiba, dirigé par l’activiste Walid Mejri.

Les réponses et arguments tunisiens sur le stress hydrique en Tunisie

Ce vendredi 28 juin, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux a tiré la sonnette d’alarme concernant la détresse des habitants du village de Hammad privés d’eau potable.Une localité qui se trouve dans le gouvernorat de Kairouan, loin des frontières algériennes.

Le 26 juin, lors d’une audition parlementaire, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le secrétaire d’État tunisien auprès du ministre de l’Agriculture en charge des Ressources hydrauliques, Ridha Gabouj, avait évoqué une «régression historique» des réserves au niveau des barrages tunisiens.

Cet ingénieur des eaux et des forêts, qui ne cesse de rappeler que la Tunisie traverse une situation critique en termes de sécurité hydrique, a expliqué que «les changements climatiques et la sécheresse dont la Tunisie souffre depuis des années» avaient causé la perte de «près de 650 000 m³ des eaux des barrages». Il s’agit «d’une régression historique des réserves au niveau des barrages en Tunisie, qui ont atteint un taux de remplissage de 30% (environ 700 millions de m³)», a-t-il averti.

Ridha Gabouj a rappelé que «le gouvernement était en train d’identifier des solutions à ces problématiques afin de garantir l’approvisionnement en eau durant l’été 2024», a rapporté le 27 juin l’Assemblée des représentants du peuple dans un communiqué.

Cette session d’auditions tenue au Parlement, en présence du PDG de la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) ainsi que du directeur du Génie rural et de l’exploitation des eaux (DGFE) et du directeur des Barrages et des grands travaux hydrauliques, a également porté sur le difficile accès à l’eau potable et les contraintes liées à l’approvisionnement en eau en zones rurales à travers le pays.

L’ensemencement de nuages, comme solution primaire

L’ambassadeur d’Indonésie à Tunis Zuhairi Misrawi,a annoncé le 7 juin que son pays mènerait à l’automne prochain une opération d’ensemencement de nuages en Tunisie dans l’espoir de stimuler des précipitations. Confrontée à des vagues de chaleur depuis plusieurs années, la Tunisie fait face à une crise de ses ressources hydriques. Le ministère tunisien de l’Agriculture et la Direction indonésienne de la gestion des ressources en eau ont signé un accord pour ensemencer des nuages, a rapporté le 7 juin l’ambassadeur d’Indonésie en Tunisie, Zuhairi Misrawi, sur les ondes de la radio nationale tunisienne.

Une équipe d’experts indonésiens s’y rendra, à l’«automne prochain» afin d’effectuer une opération d’ensemencement des nuages» a fait savoir le diplomate. Celui-ci a fait part du succès de l’ensemencement des nuages dans son pays, une technique visant à influer sur les précipitations, mise en œuvre dans des dizaines de pays depuis les années 50, mais dont les effets sont toutefois loin de faire l’unanimité au sein de la communauté scientifique. «L’adoption des nouvelles technologies est efficace, l’Indonésie se réjouit annuellement de trois saisons de récolte de riz, alors qu’auparavant celui-ci n’était récolté qu’une fois par an», a-t-il affirmé.

Mettant en avant un potentiel risque d’inondation, l’ambassadeur a précisé que les opérations se dérouleraient au-dessus des barrages, à savoir celui de Beni Mtir au nord-ouest de la Tunisie et ceux du gouvernorat de Zaghouan, situé au nord tunisien. Zuhairi Misrawi a également déclaré que son pays, de 275 millions d’habitants, était parvenu à atteindre la souveraineté alimentaire, tout en exprimant son souhait que la Tunisie parvienne à faire de même.

Un rapport tunisien sur la raréfaction de l’eau

Un rapport publié le 7 juin dernier par l’Institut arabe des Chefs d’Entreprise (IACE) évalue l’impact du changement climatique à hauteur de 0,9 point de l’inflation dans le pays. La Tunisie est confrontée à une pénurie croissante en eau, conséquence de la diminution des précipitations et de l’augmentation des températures.

Selon un rapport publié le 7 juin, par l’Institut arabe des Chefs d’Entreprise (IACE), un think tank basé à Tunis, les conséquences du changement climatique ont contribué à hauteur de 0,9 point à l’inflation (7,5%) en Tunisie. Un impact qui, toujours selon la même source, pourrait s’élever à 1,4 point en 2025 si rien n’est fait pour diminuer l’impact de la hausse des températures. L’augmentation de la demande d’électricité et la hausse des prix des produits alimentaires sont deux conséquences soulignées par cette étude, intitulée «Inflation climatique, défis et opportunités à la lumière du changement climatique».

En mars déjà, l’Institut tunisien de la Compétitivité et des Études Quantitatives (ITCEQ), un établissement affilié au ministère tunisien de l’Économie et de la Planification, avait alerté sur l’impact de la hausse des températures sur l’économie tunisienne. 

«L’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes présente un défi majeur pour l’économie tunisienne en général et l’agriculture en particulier», mettaient-ils en garde, affirmant que les effets du changement climatique «déjà perceptibles en Tunisie», seront «significatifs à l’horizon 2050».

«La Tunisie, qui a connu, durant la dernière décennie six années de sécheresse, est considérée comme le cinquième pays au monde le plus vulnérable au risque accru de sécheresses et de déficit hydrique», soulignaient-ils encore. Le secteur agricole, qui comprend trois grands sous-secteurs : à savoir la production végétale, la production animale et la production de la pêche et de l’aquaculture, exploite 80% des ressources en eau du pays. Il est, par conséquent, le secteur le plus affecté. L’huile d’olives, les dattes et les produits de la pêche, dépendent de la saisonnalité météorologique. Or, ces productions essentiellement destinées à l’exportation, enregistrent une «baisse significative» alerte l’ITCEQ dans son rapport.

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