A la une, Palestine, Politique internationale

ACTUALITES

Les directives sionistes à l’AFP

Le site d’investigation « Declassified » basé à Londres a révélé que l'Agence France Presse AFP a reçu des consignes de la part des lobbys sionistes dans le traitement de l'information lié à l'extermination sioniste du peuple palestinien de la bande de Gaza.

Le site d’investigation « Declassified » basé à Londres a révélé que l’Agence France Presse AFP a reçu des consignes de la part des lobbys sionistes dans le traitement de l’information lié à l’extermination sioniste du peuple palestinien de la bande de Gaza.

Selon la même source, la rédaction parisienne de l’AFP avait reçu des consignes pour porter des modifications dans un article afin d’annuler l’assertion attribuant à Israël les frappes qui ont blessé ses propres journalistes. Des consignes similaires à celles à l’origine des modifications déjà été apportées aux reportages de l’agence française sur l’e meurtre ‘assassinat prémédité de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, perpétré le 12 mai 2022 à Al Qods occupé par l’armée la « plus morale » du monde, celle de l’entité sioniste.

L’AFP affirme qu’elle « n’est liée à aucun groupe d’intérêt ni à aucune pression ».« Tout le monde se calme », tel était le message du directeur de l’information Phil Chetwynd au personnel de l’Agence France-Presse (AFP) récemment. Injonction retrouvée dans un courriel divulgué par « Declassified », où l’auteur reconnait les « fortes émotions » que les événements en Israël et à Gaza ont provoquées parmi son personnel. L’analyse de « Declassified » de plus de cent « unes » des médias occidentaux a révélé une déshumanisation systématique des Palestiniens.

Les directives éditoriales de l’AFP, publiées à la mi-octobre et divulguées à « Declassified » ne sont pas de nature à rassurer.Les lignes directrices, pour les reportages sur le conflit disent que les « paragraphes d’ouverture » de tous les articles devraient au moins mentionner trois éléments : les morts des deux côtés, les otages détenus par le Hamas et l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre.
Il n’est pas nécessaire de mentionner les décennies d’occupation israélienne de la Palestine les nettoyages ethniques, l’apartheid, la persécution du peuple palestinien et, bien sûr, le jugement d’experts estimant que les actions de l’entité sionistel peuvent constituer un « génocide ».

Les lignes directrices reconnaissent le « bombardement incessant de la bande de Gaza » par Israël et suggèrent aux journalistes de l’AFP d’ajouter comme contexte qu’« Israël a déclaré un siège complet de Gaza, coupant l’approvisionnement en eau, en électricité et en nourriture. Les Nations Unies se sont déclarées préoccupées par le siège total du territoire. »

Il n’est cependant pas nécessaire de mentionner qu’un tel siège, qui équivaut à une punition collective, est illégal. En ce qui concerne les crimes de guerre, les lignes directrices disent : « Le cas échéant, nous pouvons expliquer que selon des experts juridiques interrogés par l’AFP, les deux parties pourraient être accusées de crimes de guerre ».

Chetwynd, le patron de l’AFP, nous a dit : « Ce sont des directives générales et supplémentaires qui concernent l’histoire israélo-palestinienne. Elles complètent les directives existantes dans nos règles de l’agence, qui contiennent déjà beaucoup plus de détails. Ces directives sont mises à jour régulièrement, et la demande.

Chetwynd a ajouté : « Gardez à l’esprit qu’au plus fort de l’actualité, nous écrivions des centaines d’articles par jour à partir de lignes issues de nos correspondants de la région mais aussi du monde entier, de bureaux qui n’ont pas l’habitude d’écrire sur ce sujet. D’où la nécessité d’un arrière-plan simple et clair… Il serait tout à fait erroné d’insinuer que nos histoires manquent de contexte historique sur la question palestinienne. »

« Declassified » a examiné « un guide de style de l’AFP » datant de 2018 contenant des consignes pour ses reportages sur le Moyen-Orient et un « livre de style » en anglais qui date de 2016. A cette époque ces « tuteurs » n’indiquent pas aux journalistes quelles informations inclure ou mettre en avant dans leurs reportages sur le conflit Israël-Palestine. 

La réponse reçue de l’AFP n’explique pas l’apparition subite de directives nouvelles inspirées des évènements du 7 octobre.

La déférence apparente de l’AFP à l’égard des sensibilités du gouvernement israélien s’étend à la couverture des blessures infligées par des tirs de chars israéliens à ses propres journalistes.
Le 13 octobre dernier, le reporter de Reuters Issam Abdallah a été tué et deux journalistes de l’AFP ont été blessés dans le sud du Liban. « Declassified » a obtenu les originaux de l’édition interne de l’article de l’AFP sur l’événement.

Ils révèlent que les premiers rapports de l’AFP ont mis l’accent sur le témoignage des autorités libanaises et de ses propres journalistes selon lequel « Israël a bombardé vendredi une région frontalière dans le sud du Liban. Et l’AFP ajoute que « l’armée israélienne ripostait à des tirs venus du Liban ».

« Les modifications annulant l’attribution des frappes à Israël ont été faites par un rédacteur en chef »

A propos du bombardement des journalistes, revenons sur l’ évolution de l’usage des mots de l’AFP. Vers 18 heures, heure locale, deux tirs de missiles ciblés à environ 40 secondes d’intervalle ont touché le groupe de journalistes, qui portaient clairement la mention « presse »…
Peu après la mort d’Abdallah, le journaliste de Reuters, l’AFP a retiré le langage attribuant les frappes à Israël…pour affirmer que les journalistes avaient donc été « pris dans des bombardements transfrontaliers ». Les modifications annulant l’attribution des frappes à Israël ont été effectuées par un rédacteur en chef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, censure faite à la suite d’une demande du siège parisien de l’AFP.

« C’était une situation très tendue. Nous venions d’apprendre que nos collègues Christina Assi et Dylan Collins avaient été grièvement blessés », raconte un journaliste de l’AFP sous couvert d’anonymat.
Au bout du compte l’ AFP a été contrainte de reconnaître qu’Israël était responsable des frappes . Tout cela sous la pression d’ une enquête conjointe avec Airwars publiée huit semaines après la frappe.

« La décision a été prise par la hiérarchie éditoriale de l’AFP dans le respect des règles et du fonctionnement de l’agence », a répondu Phil Chetwynd quand il a été questionné sur ce comportement étrange.

« L’équipe du rédacteur en chef est responsable de tout le contenu de nos dépêches et c’est donc à elle de s’assurer que tout le contenu de nos dépêches est conforme aux normes de l’AFP. Cette équipe est basée à Paris. Ce n’est pas un mystère, c’est notre mode opératoire standard.

Sur les modifications apportées à l’article, Chetwynd a déclaré : « Nous n’avions pas assez de matériel pour soutenir l’attribution initiale des frappes à Israël ».

Partager cet article sur :

publicité

Dessin de la semaine

Articles similaires