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Les élucubrations du magazine Onze

Par Djeha

Onze Mondial, le magazine de foot plus ou moins connu s’est prêté à une manipulation particulièrement toxique.

Quand il s’agit de dénigrer l’Algérie, ici de manière un peu retorse, ce ne sont pas les bonnes volontés qui manquent.

On sait que l’indépendance algérienne leur est restée en travers de la gorge.

J’y reviendrai à propos d’un papier récent du Figaro.

Chacun se souvient de l’inoxydable Thierry Roland, un fervent et inconsolable supporter de « l’Algérie française ».

Dans le milieu sportif et en particulier footballistique, des Thierry Roland il n’en manque pas.

Revenons au dernier message de « Onze ».

Il titrait hier, des oeuvres de sa rédaction : « Algérie : un binational dit non aux Fennecs ! »

Papier que je vous joins plus bas.

Il laisse entendre qu’un joueur binational ne veut pas entendre parler de l’équipe algérienne.

En réalité, et on le découvre très vite dans le corps de l’article, que le joueur en question VEUT justement jouer pour l’équipe algérienne.

Le problème vient de ce que ce joueur – qui ne le comprendrait ?- veut jouer en équipe « A » mais qui n’a pas satisfait aux conditions de sélections puisqu’il ne joue même pas dans l’équipe première du Milan AC. On lui propose une sélection au sein de l’équipe algérienne U20. Ce qu’il semble refuser.

Toute la manip procède tu titre qui jure avec l’article.

Et le titre raconte une autre histoire.

Celle d’une Algérie niée par ses enfants nés à l’étranger.

Naturellement, chacun a le droit de se réclamer de ce qu’il veut.

Mais la réalité est toute autre.

La binationalité est conçue comme une menace par nos voisins du nord. Les descendants d’émigrés sont observés comme une sorte de « deuxième colonne » qui vise un « Grand remplacement ». C’est pourquoi on veut voter des lois (et celle qui est cours de discussion à l’Assemblée française est proposée à cette fin) pour non plus intégrer, mais assimiler.

C’est-à-dire nier toutes différences. C’est ça l’intégrisme laïciste.

Un député LR veut même interdire les prénoms d’origine arabe ou musulmane.

C’est ça le roman que raconte le rigolo qui trône sur CNews.

Mais cela ne règle aucun problème en réalité.

Les petits algériens auront beau hurler qu’ils s’appellent Jean-Claude, Théodebald, Guenhaelle ou Cunégonde. Ils auront beau, mieux que les têtes blondes souchistes, distinguer un Livarot d’un Pont l’Evêque et un riesling d’un Chablis. Ils auront beau réciter par coeur l’édit de Nantes (revisité par Louis XIV) ou l’ordonnance de Villers-Cotterêts du bon roi François. Ils peuvent toujours affirmer qu’ils ne sont pas Arabes mais touaregs, rifains, turcs ou chaouis, voire nés à l’ombre de Lella Khadîdja, et qu’ils fréquentent plus la basilique de Saint-Denis, la Sainte Chapelle ou ce qui reste de Sanctuaire de Paray le Monial, ils peuvent toujours courir.

Arabo-musulmans ils sont (même s’ils ne le sont pas), indécrottables arabo-musulmans ils restent.

La France et eux c’est une mésalliance. Tous à la mer !

Vous avez eu votre indépendance, on ne veut plus de vous !

Evidemment, il reste à reluquer les Lumières, le destin universel et intemporel de la France éternel, son influence dans le monde et blablabla et blablabla…

Ces spécialistes de l’érection des Murs ne voient pas plus loin que le bout de leurs illusions.

Pour en revenir au foot, naturellement, nous avons toujours des acrobates qui tentent de passer incognito entre le mur et l’affiche collée dessus.
C’est l’histoire de ce petit malin de Lyon qui avait vocation à rejoindre l’équipe algérienne et que des personnes bien intentionnées lui ont suggéré que les Bleus c’est plus seyant et qu’il perdrait prestige et prospérité à vouloir aller jouer avec les Fennecs.

Aujourd’hui, il est sélectionné en équipe de France, mais il passe le plus clair de son temps à ramasser les ballons sur la touche et à meubler les dernières minutes des matchs quand il n’y a plus d’enjeux.

Est-ce pourquoi il est plus à son aise en Andalousie comme beaucoup d’autres, à Madrid, en Italie, en Allemagne ou de l’autre côté de la Manche. En compagnie de nombreux tricolores qui n’ont plus rien à faire dans la « Patrie des Droites de l’Homme » où le foot et les équipes hexagonales menace faillite. Y a que Dédé qui n’en réjouit.

Comme dans les pays du Tiers-monde, les meilleurs joueurs français jouent à l’étranger et chacun a pu voir toutes les équipes françaises éliminées des compétitions européennes.

Et quand il en reste une, elle n’est française ni par son propriétaire, ni par ses joueurs, ni par son entraîneur. Le plus ironique est qu’elle représente Panam !

Allons, Onze, lâche-nous les crampons et occupe-toi de tes Gaulois.

Il y a matière.

Lire https://www.onzemondial.com/selections/algerie-un-binational-dit-non-aux-fennecs-447147

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