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Le GPRA, un « grand » instrument de la victoire « finale » contre la France coloniale

Le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), proclamé le 19 septembre 1958, avait été le « grand instrument de la victoire finale » de Algérie combattante contre le colonisateur français, qui avait occupé le pays depuis 1830, a affirmé samedi le président de l’Association des anciens du ministère de l’Armement et des Liaisons générales (MALG), Daho Ould-Kablia

« Quoi qu’il en soit, l’Histoire finira par reconnaitre le mérite de l’action du GPRA qui a été le grand instrument de la victoire finale » contre la France coloniale, a assuré M. Ould Kablia à l’APS, à l’occasion de la commémoration du 63 anniversaire de la création du GPRA.

La création du GPRA représentait un « acte fondateur » d’un système de direction aux normes d’Etat avec son administration, ses missions régaliennes, ses règles de gestion et son budget au service d’un cap et d’un agenda.

Il disposait de moyens de liaisons et de communication, avec sa presse, sa radio, ses services diplomatiques et représentations dans de nombreuses capitales et à l’ONU ainsi que des services de logistique et de sécurité.

Pour M. Ould Kablia, son bilan, reconnu internationalement, est la somme des réalisations de chacun de ses membres et de leur service, ajoutant qu’il avait élargi la reconnaissance du combat légitime du peuple algérien, conforté sa représentativité dans les conférences, les forums et les débats régionaux, arabes, africains et internationaux, notamment à l’ONU.

« Ses dirigeants (du GPRA) ont été reçus dans les plus grandes capitales. Il (GPRA) a neutralisé les tentatives de diversion et de division à l’intérieur et à l’extérieur, notamment sur les richesses du Sahara et isolé la France coloniale à l’ONU », a-t-il soutenu.

Pour lui, le grand mérite également du GPRA avait été de construire et de mener un dossier de négociation, selon son propre agenda, avec « intelligence et fermeté » pour aboutir au résultat « le plus conforme aux exigences » de son objectif de liberté et de souveraineté.

M.Ould Kablia a indiqué, toutefois, que le GPRA avait traversé de dures épreuves, puisque son parcours n’a pas été « toujours facile », en raison des « effets dévastateurs » d’une guerre menée de manière « barbare » par l’armée coloniale française contre le peuple algérien.

Le GPRA a connu, a-t-il rappelé, des « tentatives de déstabilisation », notamment au plan intérieur , dues à des « dissensions » internes et des « malentendus » qui se sont accentués avec la proximité de la fin de l’épreuve de la Libération, sans oublier, a-t-ajouté, les « manœuvres sournoises » des pays voisins avec leurs revendications territoriales.

L’ancien ministre de l’Intérieur a relevé que le Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) avait « presque toujours tranché avec autorité pour apaiser les tensions », mais cela « n’avait pas suffi dans le cadre de la grave crise qui avait opposé le GPRA à l’Etat major général ».

Pour lui, « la sagesse, la droiture et la compétence » de ses premiers dirigeants, à savoir Ferhat Abbas et Benyoucef Benkhedda (les deux présidents successifs du GPRA) et la foi des différents ministres qui ont assumé « les lourdes » responsabilités de la conduite de la guerre et de la politique auraient pu, si la raison avait prévalu et mis au second rang les « ambitions malsaines » de pouvoir, donner un visage « diffèrent » de l’Algérie au lendemain de l’indépendance.

Lors du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 54, ses principaux dirigeants notamment les neuf historiques n’avaient pas l’opportunité de bien coordonner leurs actions. Toutefois, cette situation avait été réglée avec la tenue du Congrès de la Soummam le 20 août 1956 qui avait abouti à la mise en place d’une direction collégiale, le Comité de coordination et d’exécution (CCE).

Mais le CCE avait fini par « atteindre ses limites » et n’avait pas tous les moyens de bien coordonner la lutte efficacement, d’où la nécessité d’aller vers une direction « plus représentative et élargie », à savoir le GPRA.

C’est Aït Ahmed (alors en prison  avec ses autres compagnons) qui avait suggéré la création d’un gouvernement provisoire à même d’être plus représentatif et plus crédible sur la scène internationale.

Créé en pleine guerre de libération nationale, le GPRA s’est imposé, en un temps très court, non seulement comme la voix de l’Algérie en lutte, mais aussi comme le vecteur de l’internationalisation et la mobilisation autour de la cause algérienne contre le colonialisme français.

La création du GPRA est intervenue en application des décisions du CNRA, lors de sa réunion au Caire du 20 au 27 août 1957, au cours de laquelle il a été décidé de sa proclamation officielle le 19 septembre 1958. La constitution du GPRA était ainsi la concrétisation par le CCE des résolutions adoptées par le CNRA.

C’est ainsi que le GPRA s’est imposé comme représentant légitime du peuple algérien lors des négociations d’Evian, sanctionnées par la signature du cessez-le-feu le 19 mars 1962 qui a abouti par la suite à l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet de la même année.

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