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ANALYSE, DÉCRYPTAGE

Néo-hitlérisme

Tout indique que l’Allemagne a renoué avec sa politique nazie en externalisant son entreprise génocidaire aux Israéliens. Faute de pouvoir politiquement extérioriser ouvertement ses démons nazis, longtemps contenus sous le boisseau de l’hypocrisie démocratique, l’Allemagne peut, à la faveur d’un contexte politique et géopolitique occidental militariste et belliciste, sur fond de xénophobie et d’islamophobie meurtrière, désormais externaliser sans scrupule sa politique hitlérienne à l’entité sioniste. Avant de la relocaliser dans son espace originel, l’exploiter industriellement à l’échelle européenne et mondiale, une fois le désormais influent et populaire parti néonazi AfD hissé au pouvoir.

Par Khider Mesloub

Tout indique que l’Allemagne a renoué avec sa politique nazie en externalisant son entreprise génocidaire aux Israéliens. Faute de pouvoir politiquement extérioriser ouvertement ses démons nazis, longtemps contenus sous le boisseau de l’hypocrisie démocratique, l’Allemagne peut, à la faveur d’un contexte politique et géopolitique occidental militariste et belliciste, sur fond de xénophobie et d’islamophobie meurtrière, désormais externaliser sans scrupule sa politique hitlérienne à l’entité sioniste. Avant de la relocaliser dans son espace originel, l’exploiter industriellement à l’échelle européenne et mondiale, une fois le désormais influent et populaire parti néonazi AfD hissé au pouvoir.

En effet, en cette période de nazification de la société allemande, symbolisée par le projet du parti d’extrême-droite AfD d’expulser tous les étrangers et les citoyens allemands d’origine étrangère, tout porte à croire que l’Allemagne se réjouit de la réincarnation du nazisme en Israël, se frotte les mains historiquement ensanglantées d’assister à la résurrection de l’hitlérisme dans sa version sioniste messianique conquérante.

La conquête infinie et l’occupation permanente des territoires palestiniens par Israël s’inscrit dans la même dynamique hitlérienne du Lebensraum, c’est-à-dire la conquête de l’ensemble des territoires situés à l’est de l’Allemagne. Territoires jugés nécessaires à l’épanouissement du peuple allemand. Et le sionisme ne cesse de justifier et de légitimer ses conquêtes coloniales au nom du même principe nazi de l’extension vitale territoriale, de la prospérité du «peuple juif». Le Lebensraum s’est traduit, à partir de 1938, par l’agrandissement du territoire de l’Allemagne, obtenu par les incessantes annexions successives. Le sionisme est l’application permanente du Lebensraum à la Palestine et à l’ensemble du Proche-Orient.

On ne peut pas s’expliquer autrement le soutien inconditionnel, à la fois politique, logistique, militaire et financier, apporté par l’Allemagne aux génocidaires israéliens, au boucher nazi Netanyahou, derniers survivants idéologiques du nazisme.

Dès le lancement de l’opération militaire génocidaire de l’armée israélienne contre les Palestiniens, le chancelier Olaf Scholz avait apporté son soutien indéfectible à Israël. Le 12 octobre 2023, à la tribune du Bundestag, il déclarait : «Il n’y a pour l’Allemagne qu’une seule place : être aux côtés d’Israël. C’est ce que nous voulons dire quand nous affirmons que la sécurité d’Israël est raison d’Etat pour l’Allemagne.»

Le 17 octobre, le chancelier allemand fut le premier chef de gouvernement étranger à se rendre en Israël pour soutenir résolument l’opération militaire génocidaire lancée par l’armée israélienne contre les populations civiles palestiniennes de Gaza. Au soutien politique s’était ajoutée aussitôt l’aide militaire. En effet, quelques jours après le début de la guerre exterminatrice menée par l’armée israélienne contre les Palestiniens, Berlin donnait son accord pour 185 contrats d’exportation d’armements vers Israël. Par ce soutien inconditionnel, l’Allemagne cautionne, pour ne pas dire bénit militairement, l’entreprise génocidaire menée par les nazis israéliens, ces rescapés idéologiques de l’hitlérisme.

Au reste, après son soutien inconditionnel et illimité, en décembre dernier, l’ambassadeur israélien à Berlin n’avait pas manqué de rappeler que «l’Allemagne est le meilleur allié d’Israël en Europe». Il avait déclaré que l’Allemagne était devenue le «deuxième partenaire stratégique» d’Israël après les Etats-Unis. L’ambassadeur israélien avait également exprimé son soutien à l’Etat allemand de Saxe qui fixe une condition de base pour l’obtention de la citoyenneté allemande, à savoir la reconnaissance du droit d’Israël à exister. Autrement dit, tout candidat à la citoyenneté allemande doit prêter son serment d’allégeance au régime nazi israélien, reconnaître officiellement l’Etat théocratique et fasciste d’Israël.

L’Allemagne est devenue une véritable colonie israélienne. Pour preuve, les autorités allemandes ont tenté d’empêcher systématiquement toutes les manifestations pro-palestiniennes, sous prétexte de lutter contre l’antisémitisme. De même, elles ont empêché les étudiants de la capitale, Berlin, de porter des keffiehs et des affiches avec des drapeaux palestiniens. L’Etat de Bavière a également interdit le slogan «Du fleuve à la mer» utilisé lors des manifestations pro-palestiniennes, affirmant qu’il s’agissait d’un slogan «antisémite».

Curieusement, la réunion secrète de membres de groupuscules d’extrême-droite et néonazis avec plusieurs cadres de l’Alternative für Deutschland (AfD) s’était tenue en novembre 2023. C’est-à-dire au moment où l’Etat nazi d’Israël entamait son opération de nettoyage ethnique et de génocide à Gaza. Que des membres des partis fascistes israéliens, actuellement au pouvoir, aient assisté à cette réunion où le projet de «remigration» a été évoqué, cela ne serait pas surprenant. Serait-ce en qualité de conseillers en matière de nettoyage ethnique ?

Lors de cette réunion clandestine organisée à Potsdam, les participants, dont des membres de l’aile droite de la CDU, avaient acté le lancement d’un réseau soutenu par quelques patrons fortunés, pour opérer un «processus» de «remigration». Autrement dit, l’expulsion rapide de deux millions de personnes, étrangères ou d’origine étrangère, notamment vers l’Afrique du Nord. Un chiffre qui rappelle celui des Gazaouis.

Cette «remigration» au sens très large rappelle le projet nazi d’expulsion de tous les juifs vers Madagascar – le Madagaskarplan de 1940. Cette expulsion planifiée s’inspire également de celle des Palestiniens organisée actuellement par les frères d’armes allemands, les Israéliens nazifiés. Entre les Israéliens et les Allemands existe un véritable lien de parenté politique exterminatrice, une même dynamique gouvernementale d’épuration ethnique.

De toute évidence, à travers les Israéliens nazifiés, financièrement couvés par les Allemands, l’Allemagne recouvre sa matrice idéologique nazie. Ses anciennes victimes semblent avoir été à la bonne école hitlérienne, se disent les dirigeants actuels allemands en voie de renazification. En matière de nettoyage ethnique et de génocide, Netanyahou aura dépassé son maître Hitler, s’avouent les hauts dignitaires allemands.

Le Nicaragua vient de déposer une plainte contre l’Allemagne devant la Cour internationale de justice (CIJ), demandant une injonction au motif qu’elle a «facilité la commission d’un génocide» en apportant un soutien politique, financier et militaire aux actions d’Israël à Gaza.

Ironie de l’histoire, après Israël, Etat nazi traduit déjà devant la CIJ par l’Afrique du Sud, c’est autour de son partenaire génocidaire, l’Allemagne, d’être déféré devant la Cour internationale de justice pour complicité de crime de génocide.

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