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De la glorification de la colonisation au blanchiment du colonialisme

Comme nous l’avons souligné dans notre article « Nouvelle provocation française: l’OAS s’invite en Algérie », la France officielle ne compte nullement assumer sa responsabilité d’ancien colonisateur et responsable de crimes coloniaux à l’égard du Peuple Algérien durant 132 ans de colonisation barbare qui auraient fait entre 10 et 12 millions de martyrs algériens. Aujourd’hui, et plus de 60 ans après l’indépendance de l’Algérie, l’ancien colon n’arrive pas à se débarrasser de son complexe de colonisateur, et ne lésine pas sur les moyens pour asseoir sa stratégie de blanchiment de la colonisation. Explications.

Si le plan du démantèlement de l’Etat Algérien, était l’objectif du terrorisme intégriste, soutenu de l’autre rive de la Méditerranée au temps du président français François Mitterrand, qui n’a pas digéré sa défaite en Algérie, subie face aux glorieux martyrs, les Zabana et Ben M’hidi. Un Mitterrand, membre influent de l’Internationale socialiste, proche de l’Internationale islamiste avait misé sur le parti dissous en vue de prendre sa revanche sur l’Algérie, conformément aux desseins hégémoniques du néolibéralisme, dont la stratégie mise sur l’intégrisme islamiste et l’ethnie pour venir à bout de l’Etat-national et de l’Algérie souveraine, contrainte de lutte contre le terrorisme seule et le battre grâce à la conjugaison des efforts de ses services de sécurité et de son Peuple qui n’abdiqueront pas face à ce complot international. L’arrivée de Jacques Chirac au pouvoir en France et son refus d’adhérer à l’invasion de l’Irak, avait suscité un net regain de confiance allant dans le sens d’ouvrir une nouvelle page dans les relations algéro-françaises. Sa visite d’Etat en Algérie en mars 2003, présageait une refondation des relations entre les deux pays, basée sur le respect mutuel, la concrétisation du concept « gagnant-gagnant » sur le plan économique, et l’apaisement du débat mémoriel. Mais l’optimisme ne fût que de courte durée, puisque l’Establishment français en voyant autrement et ne peut se débarrasser de son complexe néocolonialiste.

La feuille de route du blanchiment de la colonisation

Le blanchiment de la colonisation barbare française débutera, avec la loi du 23 février 2005, glorifiant la colonisation, dont l’article 5 de ladite portant reconnaissance de la Nation française aux pieds noirs et harkis. Cette loi, sera renforcée par la mainmise des entreprises économiques françaises qui profitaient de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union Européenne, entré en vigueur en 2005. Un accord rappelons-le avait lésé les intérêts économiques de l’Algérie, devenue une place commerciale, au lieu de devenir un acteur économique incontournable et pivot dans la région du Maghreb et en Afrique, compte tenu de ses potentialités et ressources humaines et matérielles. L’Algérie devra perdre près de 300 milliards de dollars  durant 15 années d’accord d’association. Durant cette période, c’est les bureaux d’études et cabinets français qui dictaient leurs recommandations aux responsables algériens chargés des politiques économiques du pays. Durant cette période, les ambassadeurs français accrédités à Alger, à savoir Xavier Driencourt, Bernard Bajolet et Bernard Emié, devenus par la force des circonstances des patrons de la DGSE française, sillonnaient le pays et se comportaient comme si l’Algérie était un département ministériel d’outre-mer. L’arrivée à l’Elysée de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron consacrent cette stratégie de tutorat impérialiste, même si le candidat à la présidentielle française Emmanuel Macron avait qualifié en 2017, lors d’un voyage effectué à Alger, la colonisation de crime contre l’humanité. Un qualificatif retiré quelques temps après dans le sillage des critiques de l’extrême droite. Un Emmanuel Macron qui ne tarda pas à s’attaquer à l’histoire de l’Algérie en 2021, après avoir promulgué les lois Avia, le séparatisme (islamophobie légitimée) et les harkis.

Plus de droits pour les nouveaux harkis

Après l’adoption de la loi sur le séparatisme visant la communauté musulmane, et en violation de la loi de 1905 sur la laïcité de la république française, le Gouvernement français  a promulgué le 23 février 2022, la loi portant reconnaissance de la Nation et réparation des préjudices subis par les harkis, par les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et par leurs familles du fait des conditions de leur accueil sur le territoire français. Une loi qui ne vise pas en réalité  les harkis rapatriés en 1962, mais ceux qui vont bientôt affluer pour renforcer la 5ème colonne.  Et pour mieux illustrer cette nouvelle tendance néocoloniale, il est nécessaire de citer la convocation du journaliste Khider Mesloub par la police française le 28 décembre dernier, puis  reportée à mardi 3 janvier 2023,suite à une plainte déposée  contre lui par l’association des harkis de France, après   la publication de son article dans Algeriepatriotique «L’indemnité de l’indignité aumônée aux indigents harkis par la France», édité le 21 décembre 2022.

Cette convocation intervient après la condamnation de deux Héraultaises, Nora domiciliée Palavas-les-Flots et Saliha résident à Montpellier  par le tribunal correctionnel de Castres (Tarn) pour avoir accusé sur Facebook les Harkis de « traîtres et de collabos ». Elles étaient poursuivies par l‘Association Génération Harkis et leurs amis, installées à Castres, à l’époque des faits et dont le siège social vient d’être transféré à Valras-Plage, dans l’Hérault.

L’interview du Président Tebboune au Figaro, fait sortir les nostalgiques de l’Algérie française

L’interview accordée par le président Tebboune au journal français Le Figaro, vendredi dernier n’a pas laissé indifférente la classe politique française, en particulier, l’Establishment français qui n’a d’ailleurs pas tardé à réagir en désignant un fervent défenseur de l’OAS et l’Algérie Française, vice-président du groupe parlementaire France-Algérie, en l’occurrence José Gonzales, qui avait rappelons-le blanchi, lors de son allocution du 28 juin dernier à l’occasion de la séance inaugurale de la nouvelle assemblée nationale française, issue des législatives françaises de juin dernier, que l’OAS de ses crimes contre l’humanité en Algérie. Des crimes qui ont été perpétrés non seulement contre des algériens mais aussi des français. Lui emboîtant le pas, le média français, porte-voix du néolibéralisme et de la DGSE , Le Monde via un édito publié ce lundi s’attaquait à la politique souveraine de l’Algérie, et les dernières mesures prises par le président Tebboune pour améliorer le pouvoir d’achat des algériens. Des décisions sociales qui dérangent l’establishment français à faire face à la prochaine grogne sociale en France dans le sillage de la politique d’austérité du gouvernement imposée « démocratiquement » par l’article 49.3 et qui usera 10 fois de cette’ opportunité démocratique » pour exercer son sport favori, le soutien de l’oligarchie financière. Au lieu de critiquer les décisions du président Tebboune, prises  dans le cadre de la doctrine de l’Etat Social et National de l’Algérie, Le Monde fera mieux d’aller interroger les français sur la situation socioéconomique du pays, marquée par des pénuries, hausses des produits énergétiques et coupures d’électricité, et qui s’ajoutent aux dépenses du contribuable français dans l’effort de guerre en Ukraine, en attendant bien sur la réforme des retraites. En évoquant, la mise en détention préventive du directeur de Radio.M, liée à un délit e droit commun à savoir le financement étranger interdit par la loi en Algérie comme en France ou même aux Etats-Unis pays de la NED (le bénéficiaire du financement étranger au pays de l’Oncle Sam, est qualifié de traître à la nation), Le Monde passe d’un média d’information à un instrument de propagande en usant du mensonge par omission. Il était judicieux pour Le Monde à l’instar de RSF de condamner l’interdiction des médias russes Sputnik et RT France, au même titre que l’assassinat avec préméditation des journalistes palestinienne Shirine Abou Aqleh par l’armée » démocratique » de l’entité sioniste et la russe Dagina, fille du penseur et philosophe russe Dugin par les services ukrainiens. D’ailleurs, il ne faut pas s’étonner de cette culture sélective, puisque le journaliste français Jacques-Marie Bourget, en avait déjà fait les frais, lors de la tentative d’assassinat perpétrée par le régime sioniste et d’Apartheid d’Israël à son égard, lors de sa couverture du siège du président martyr Yasser Arafat à Ramallah en octobre 2000. Le journaliste Maxime Vivas auteur du livre » la face cachée de Reporters Sans Frontières » ne va certainement pas nous démentir. Le Monde, soucieux de la défense des libertés devrait se soucier du cas du militant libanais Georges Ibrahim Abdallah, libérable depuis 1999,maintenu en prison sur ordre de l’entité sioniste et de l’administration américaine.

Les parlementaires algériens appelés à réagir

Les positions claires et sans ambiguïté exprimées par le président Tebboune, depuis sa campagne pour la présidentielle de 2019, devront être renforcées par l’implication des membres des deux chambres du parlement. Faute d’adoption d’une loi incriminant la colonisation française en Algérie pour répondre à la loi  de glorification de la colonisation par le parlement français,  il est temps pour les représentants du Peuple de se mettre en évidence en dénonçant la nomination de José Gonzales, comme membre du groupe d’amitié France-Algérie, ou même la nomination de Rachid Temal comme président du groupe d’amitié France-Algérie au sein du Sénat français, au moment ou il figure membre du groupe d’amitié France-Israël. Cela est également valable pour les politiques, les opérateurs économiques, les hommes de lettres, d’art, de culture et aussi de religion de courtiser milieux proches de l’Algérie française , des nostalgiques du Paradis Perdu et du CRIF; L’Algérie construira son avenir sans le tutorat néocolonial. A bon entendeur.

 

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