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Palestine Occupée : Arrestations massives et représailles

Par Nora Abdelkrim

Depuis le 7 septembre, le nombre des prisonniers palestiniens a doublé, passant de 6000 environ à plus de 10 000, hommes, femmes et adolescents. Plus de 4000 ouvriers de Gaza travaillant en Israël ont, par ailleurs, été arrêtés, détenus au secret dans des bases militaires pour un grand nombre. Plusieurs organisations témoignent des violations du droit international des prisonniers politiques et de la Convention de l’ONU sur les droits des enfants par Israël.

Après avoir visité les détenus palestiniens de la prison d’Ofer, près de Ramallah en Cisjordanie, Linda Al-Abadi, l’avocate du Centre Hurriyat (association pour les droits civiques en Israël et dans les territoires occupés) a déclaré que la vie des détenus « est en danger ». Dans un communiqué de presse diffusé le 11 novembre, l’association révèle que les prisonniers sont soumis à la torture, à l’isolement et sont victime d’une politique de représailles « dans le but de briser leur volonté », ainsi qu’à des mesures de rétorsion telles que suppression des télévisions, cahiers, stylos et livres, produits d’hygiène, draps et oreillers aux coupures d’électricité et l’interdiction de circulation entre les chambres ou dans les cours.

En deux semaines, 1070 Palestiniens ont été arrêtés, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Sahar Francis, responsable de l’association palestinienne de défense des droits des prisonniers, Addameer basée à Ramallah, désignée par Israël comme « organisation terroriste » en 2021, souligne que les arrestations ont lieu 24h/24, au cours de raids nocturnes, notamment, accompagnés de destruction de maisons et de violence physique sur les familles.

La plupart des prisonniers sont détenus à la base militaire Sde Teyman, près de Beer al-Sabe dans le désert du Neguev, des centaines d’autres à Ofer et dans le camp militaire Anatot, près du village d’Anata (Jerusalem-Est). « Ils signent des dizaines de détentions administratives chaque jour », dénonce Sahar Francis, précisant que ce système permet une détention illimitée sans jugement.

Au cours d’une conférence de presse, Qadura Fares, le président de la Commission de l’Autorité palestinienne pour les Affaires concernant les Prisonniers, a, lui-aussi, déclaré que l’évolution récente dans les prisons est « sans précédent » et « dangereuse », dénonçant également « la soif et la faim » imposées aux détenus et l’interdiction d’accès aux soins et aux médicaments, particulièrement pour ceux qui souffrent de pathologies chroniques graves, ainsi que la fermeture des infirmeries. En outre, « De nombreux prisonniers ont eu les membres, mains et jambes cassés… les mains liées dans le dos, serré au point de provoquer des blessures graves, ont été dénudés, fouillés au corps de façon violente et humiliante », décrit Qadura Fares.

La Knesset, le parlement israélien, vient, par ailleurs, d’approuver un plan mis en application pour trois mois, permettant de réduire l’espace vital minimum pour chaque prisonnier, auparavant de 3 mètres carrés, pour répondre à l’afflux de prisonniers.
Un appel a été lancé au Comité international de la Croix Rouge à prendre ses responsabilités en tant que seule organisation internationale à pouvoir contrôler la situation des prisonniers palestiniens, et à visiter les centres de détention, les prisons et, particulièrement les camps militaires.

 

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