L’affaire de l’appareil secret du mouvement islamiste tunisien d’Ennahda, est de nouveau sous les projecteurs, après que le juge d’instruction, un mandat de dépôt contre le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi.
L’affaire a été lancée suite, rappelons-le, à la découverte de plusieurs cartons contenant des documents relatifs à la situation sécuritaire en Tunisie, au fonctionnement du ministère de l’Intérieur et à des enregistrements, des rapports concernant des personnages publics et figures de la scène politique et un équipement de surveillance.
Rached Ghannouchi avait été auditionné dans le cadre de cette affaire en 2019. En février 2022, le comité de défense des victimes du terrorisme Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, Ridha Raddaoui, avait annoncé qu’un certain Nejah Belhaj Ltaief jouait le rôle d’homme de main de Rached Ghannouchi et était impliqué dans ce grand réseau formé par le président du mouvement Ennahdha. Il serait chargé de la collecte de fonds à l’étranger et de leurs acheminements vers la Tunisie. Il a, aussi, affirmé que le réseau d’Ennahdha incluait une équipe chargée d’espionner des hommes politiques, de hauts cadres sécuritaires et des magistrats et que les enregistrements étaient remis à Rached Ghannouchi.
Les enquêtes conduites par la justice tunisienne ont conduit à l’émission d’une interdiction de sortie du territoire tunisien à l’encontre du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, à la date du 27 mai 2022.
Pour rappel, Rached Ghannouchi a aussi été condamné à un an de prison par contumace, ainsi qu’à verser une amende de mille dinars pour avoir qualifié les sécuritaires de « Taghout ». Les faits remontent à février 2022. Il a décidé de boycotter toute convocation émanant d’un juge d’instruction.
Il a été arrêté suite à une allocution prononcée durant une rencontre ramadanesque tenue le 15 avril 2023 par le Front de salut national. Celle-ci avait été diffusée et relayée sur les réseaux sociaux. Il est accusé de complot contre la sûreté nationale et d’attentat ayant pour but de changer la forme du gouvernement, d’inciter les gens à s’armer les uns contre les autres ou à provoquer le désordre.