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L’Algérie tenue d’intégrer le Rai comme patrimoine matériel

Au lendemain de l’inscription de la chanson populaire le Rai, comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité, saluée par la ministre de la Culture et des Arts Soraya Mouloudji, la qualifiant « d’acte décisif de reconnaissance par le monde à l’endroit de ce genre culturel, artistique, poétique, musical et chorégraphique ». 

L’inscription du Raï, chant populaire d’Algérie, « constitue pour mon pays un acte décisif de reconnaissance par le monde à l’endroit de ce genre culturel, artistique, poétique, musical et chorégraphique qui se donne à voir, à comprendre et à apprécier comme un message de partage, d’amitié, d’amour, et de paix, (…) offert au monde et à l’humanité », poursuit la ministre.

Pour en connaître davantage l’impact de cette inscription sur le devenir de cette musique populaire algérienne, Algérie 54 est allée interroger le compositeur et artiste Kouider Berkane , connu pour sa parfaite maîtrise des enjeux de ce dossier et qui avait alerté via nos colonnes les manœuvres de certains inféodés au Makhzen, soutenus par des éléments de l’UNESCO, pour s’accaparer du patrimoine algérien du Rai.

Réagissant à ce revirement , Kouide Berkane estime inutile de s’enflammer, car le devoir des  responsables algériens de la Culture et des artistes algériens est de batailler pour gagner la paternité du patrimoine qu’est le Rai.
« Aujourd’hui, le Rai est inscrit comme un patrimoine immatériel universel, ou chacun peut s’en servir, sans qu’aucun algérien ne crie au scandale. La seule consolation pour nous, c’est que le Rai est devenu un patrimoine immatériel universel » indique Kouider Bekane.

Nécessité de le promulguer au statut de patrimoine matériel

Que gagne l’Algérie? selon notre interlocuteur, rien sauf cette consolation sournoise qui servira les grandes boites de l’industrie musicale. Pour Kouider Berkane,le plus important pour l’Algérie c’est de gagner la bataille du paternalisme et l’inscription comme patrimoine matériel universel, permettant au Trésor public algérien de gagner des sommes considérables issues de cette activité devenue une industrie. Sur ce registre, il est impératif de voir grand à la hauteur des potentialités que recèle notre pays, notre notre interlocuteur qui recommande l’élaboration des textes juridiques pour combler ce vide législatif qui nous fait perdre des sommes d’argent considérables. Selon Kouider Berkane, l’ONDA est appelé à sortir de son carcan administratif pour devenir un instrument régulateur et source de revenus, à l’instar de l’organisme SACEM qui régule cette activité en France.

Pour d’autres artistes interrogés par Algérie54, le Ministère de la Culture est appelé à la poursuite des efforts pour la paternité du Rai comme patrimoine algérien dans un contexte de patrimoine matériel universel, permettant à l’Algérie de tirer profit sur le plan économique. Emmanuel Macron en sait quelque chose, et sa visite à Oran pour y rencontrer Boualem Disco Maghreb, s’inscrit dans la droite ligne de s’approprier les gains de ce patrimoine du terroir et aussi dans la guerre de la Soft Power. A bon entendeur!.

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