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Rassemblement du 19 mars à Paris: Les patriotes algériens, de retour

En marge du rassemblement des Patriotes Algériens tenu à la place du Colonel Fabien , Algérie 54 s’est entretenue avec certains compatriotes sur l’impact de ce rendez-vous du 19 mars et sur l’importance du rôle de notre diaspora en France dans le développement du pays. Abdelkader venu spécialement de Lyon pour participer à ce rassemblement à bien voulu répondre aux questions d’Algérie 54.
Algérie 54: le rassemblement tenu par la diaspora algérienne en France, a confirmé l’attachement de notre communauté à la patrie. Pourriez-vous nous dire davantage de ce rassemblement du 19 mars dernier?
Abdelkader: Pour ma part je fais partie des algériens né en France. L’attachement a la mère patrie vient donc d’une vue idyllique de nos parents glorifiant l’Algérie quoi qu’il en coûte. Depuis le hirak j’ai vécu les rassemblements des algériens avec la boule au ventre. Je me sentais seul dans mon coin sans pouvoir crier mon soutien à mon pays et aux institutions de mon pays, à contre-courant de ce que les médias en France montrent.
Dès que j’ai vu l’appel au rassemblement du 19 mars 2023, j’étais euphorique imaginant enfin le moment où je vais pouvoir m’exprimer. Les réseaux sociaux ont créé de mauvaises conditions ce qui a entraîné une boule au ventre et des questions que je ne me posais pas . J’ai fait donc 500 km en état de Stress, partagé entre l’euphorie et la crainte. C’est un peu comme la veille du résultat du BAC. Une fois arrivé, l’euphorie l’a emporté dans la seconde même vers 14h00. Je voyais 2000 algériens qui étaient comme moi. Avec les mêmes slogans, les mêmes idées . Nous sommes en fait une majorité silencieuse . Cette majorité jamais entendue, pas celle qui réclame, celle qui veut juste se retrouver. Celle qui aime son pays comme il aime sa mère, celle qui se reconnaît en une Algérie unie, avec toutes les wilayas représentés, tous les âges, toutes les catégories socio-professionnelles. Une Algérie belle, respectueuse de nos principes et de nos valeurs . Ce rassemblement m’a donné la chair de poule à rencontrer des gens qui frissonnaient en chantant Kassemen accompagné des youyous de nos valeureuses femmes. J’ai vécu un moment chargé d’histoire pour ma part, celle que me racontaient mes parents étant petit, celle qui le fait de se souvenir que nous sommes un peuple unique .
Algérie 54:Compte tenu des évolutions que connaît le monde aujourd’hui, il est primordial d’ouvrir le champ à la communauté algérienne établie à l’étranger pour s’impliquer davantage dans le développement de l’Algérie. Quels sont selon vous les mécanismes à mettre en œuvre pour voir notre diaspora s’impliquer davantage dans l’édification d’une Algérie souveraine et prospère?
Abdelkader: La communauté algérienne à l’étranger est hétéroclite. Il serait à mon goût utopique de croire que nous pouvons réellement nous rassembler autour de projets communs . Mais , cela dit , je considère que les actions mises en route par le président Monsieur Tebboune vont en ce sens. L’article 51 de la constitution a disparu ce qui est bon signe .
La diaspora doit pouvoir s’organiser et être force de propositions. Nous avons certes l’observatoire de cette diaspora qui ne recense que des gens ne représentent qu’eux -même . Comment pensez vous que nous les voyons quand ils n’ont même pas appelé à se rassembler entre nous ce 19 mars 2023 ? Il faut créer les conditions pour que les doléances de la diaspora soient entendues . Ces conditions ne seront jamais réunies, j’ai arrêté de rêver depuis des années. Je ne fais pas partie des algériens vociférant pour un billet d’avion trop cher. Nous sommes la majorité silencieuse, qui souhaite une maison de la culture dans les grandes villes où nous sommes situés, qui souhaitent qu’on se retrouve entre nous, qui n’attend pas que d’autres disent:  » Ah mais votre pays est super ou les algériens sont super. » Après il faut quand même souligner que la dernière loi de finances où les rapatriements de corps sont à la charge de l’Etat est un acte fort. Il faudrait que cela devienne une loi! La loi « DZIRI ». La diaspora WATANYA s’implique et s’impliquera elle-même en voyant ces signaux. Elle est déjà bien présente dans les rassemblements depuis 2 ans, il faut bien l’orienter. Nous voyons sur le terrain des gens exceptionnels qui font un travail remarquable pour rassembler. Ces gens de l’ombre sont ceux qui nous représentent. Pour terminer l’Algérie est souveraine et l’a toujours été. Ce sont quelques soumis à la solde d’étrangers qui ont sali notre image. On le sait très bien et c’est justement nos principes généraux ainsi que nos causes qui nous rend aussi fier d’être algérien.

Algérie 54: La communauté algérienne en France a été durant de longues années livrée à elle-même. Quel est le message à adresser aux hauts dirigeants du pays pour lui permettre de participer à la prise de décision et à s’impliquer dans la concrétisation de la Nouvelle Algérie?
Abdelkader: J’avoue ne pas savoir comment la diaspora peut s’impliquer davantage dans la nouvelle Algérie. Les algériens sont pudiques et réservés. Une grande majorité est silencieuse mais on les voit lors d’une victoire de football car ils se reconnaissent en cette équipe, la propriété est importante. Même quand ils sont à la 3 ème voir 4ème génération à avoir émigré. Après notre histoire et notre culture est méconnue, l’idéal serait de créer des institutions un peu partout en France où nous sommes présent. En vrai il y a tellement de choses à faire dès le plus jeune âge pour nous connecter que cela prendrait des heures d’échanges. Les attentes sont diverses, donc au gouvernement d’instaurer le tempo et clairvoyance, la diaspora suivra et soutiendra.
Entretien réalisé par B.M

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