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Mohamed Sedati : la décision du CS de l’ONU a remis les pendules à l’heure du consensus autour de la justesse de notre cause

Au lendemain de la reprise des armes, la frustration des Sahraouis demeure grande et les mots accusateurs envers le silence onusien semblent être entendus et ont fait bouger le Conseil de sécurité (CS) des Nation-unies qui consacra une réunion d’urgence, en date du 22 décembre courant, pour réitérer le statut de la question du Sahara Occidental relevant de l’autorité de l’ONU sous la coupe de la résolution référentiel 1415 et appeler, Sahraouis et Marocains à un come-back autour de pourparlers sur la légitime question de l’autodétermination.

« C’est une décision qui n’est pas à la hauteur de nos attentes mais qui fait chaud aux cœurs des sahraouis déterminés à s’affranchir pour jouir de leur droit à l’indépendance », a déclaré, Mohamed Sidati, membre de la direction de la  République sahraouie et néanmoins représentant de son pays siégeant à Paris, qui était jeudi matin, l’Invité de la rédaction de la Chaine 3 de la Radio Algérienne.

Rappelant le parcours de la crise éclatée il y a cinquante ans, M. Sidati souligne que « les 30 ans de cessez-le-feu étaient non seulement une perte de temps mais aussi un gâchis et une grande frustration pour les Sahraouis qui ont formulé des espoirs autour d’un référendum d’autodétermination dont la promesse n’a pas été, jusque-là, tenue». « La dernière agression des forces royales (à Guerguarate, ndlr) ont sonné le glas au retour aux armes», ajoute t-il.

« Cela n’empêche que l’ONU, garant des pourparlers, et protecteurs de cette autodétermination ait pu résoudre un problème qui jouit d’un consensus international en amenant les deux parties à poursuivre les négociations sur la décolonisation du Sahara occidental», fait-il remarquer.

La décision du CS vient, dit-il, à juste titre, rappeler les principes de l’autodétermination dont le Maroc a profité durant cette trêve, pour vider toutes les résolutions à ce sujet de leur substance, malgré la présence de la Minurso, organe onusien chargé d’organiser ce référendum longtemps attendu.

Le Maroc, explique-t-il, s’est employé à faire en sorte de détourner l’opinion publique internationale, à compromettre les décisions de la communauté internationale et à transformer l’ONU en un instrument de domestication quitte à faire des compromissions envers et contre tous.

« Cet isolement a contraint le Maroc de recourir à la puissance sioniste en s’inscrivant dans la politique du lobbying près des cercles pouvant influencer la position américaine », souligne l’invité de la radio. Toutefois, fait-il observer, tout ce qu’a fait le Maroc à ce niveau durant ces années est voué à l’échec d’où son choc sous ce rappel à l’ordre du CS appuyant la légitimité de la cause sahraouie à résoudre à la faveur du peuple sahraoui et le consensus tissé autour.

« Il me semble que durant toute cette période les Nations-Unies n’ont pas fait preuve de fermeté et de responsabilité dans le conflit du Sahara », déplore l’orateur soulignant que « les Sahraouis ont pris leur décision de mener leur combat ».

« L’attitude du Maroc, adoubée d’une violence sans précédent, profitant d’un certain laxisme et d’une complicité nous met devant une situation intenable, intolérable et pour le moins inacceptable », avertit M. Sidati motivant cet appel pour « ne pas baisser la garde car le Maroc va continuer ses manœuvres choqué par cette attitude du CS, d’où se dégage ce consensus international et où personne ne reconnait au Makhzen la marocanité du Sahara Occidental. » Un consensus dont se félicitent les Sahraouis.

 

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