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Sahel: la faillite de la stratégie militaire de la France

Dans la foulée du renversement du président nigérien Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier, les médias de l’hexagone ont révélé que le locataire de l’Elysée Emmanuel Macron, était en colère contre la DGSE. dirigée par Bernard Emié

Selon Le Canard Enchaîné ,Emmanuel Macron aurait poussé un coup de gueule contre la DGSE lors du Conseil de Défense du samedi 29 juillet. Il aurait reproché à Bernard Émié, diplomate de choc qui dirige le fleuron du renseignement français depuis 2017, de n’avoir « rien vu venir » du putsch du général Abdourahmane Tchiani.

Commentant la cécité de la DGSE,  Macron aurait même conclu : « Le Niger, après le Mali, cela fait beaucoup. » Le Canard, qui semble décidément bien informé, livre la réplique du DGSE : « J’avais rédigé une note sur la situation au Niger en janvier. » Et un ministre servile, dont le nom n’est pas communiqué, l’a immédiatement taclé : « Soit on est tous bêtes, soit la note était incompréhensible. » « Ainsi dit le renard, et flatteurs d’applaudir », comme disait La Fontaine (Les animaux malades de la peste).

Attribuer l’échec de la France uniquement à la DGSE, s’avère une chimère et une autre cécité, puisque l’intervention militaire de la France, via les opérations intitulées « Sangaris »  » Serval » , « Barkhane » et puis « Takuba » ordonnée par François Hollande, dans la poursuite de l’erreur monumentale d’intervention militaire en Libye, initiée par l’ancien président français Nicolas Sarkozy, commanditaire de l’ignoble assassinat du leader libyen Mouammar El Kadhafi. Cette intervention, selon même les responsables de l’OTAN qui a soutenu Sarkozy, est à l’origine de l’instabilité et de l’insécurité que connaît les régions du Sahel, la Corne d’Afrique et aussi le Maghreb.

La cécité de la stratégie militaire de la France

Pour de nombreux experts des questions sécuritaires et militaires, la grande erreur de l’armée française est celle d’avoir quitté le site centrafricain de Birao, situé dans le nord-est de la République centrafricaine RCA en zone semi-désertique, tout près de la frontière du Soudan et du Tchad (45 km de la frontière avec le Soudan et 60 km de celle du Tchad.

Le départ des troupes françaises de cet ancien bastion de la France en Afrique centrale, pour se déployer au Niger, aurait été fatal à la présence militaire de la France, prise par son propre piège. La France comptait bien se servir de l’activité terroriste pour perreniser l’insécurité et justifier son rôle de pays venu sauver les populations des griffes de la nébuleuse terroriste. Faux calculs et une cécité stratégique, puisque le terrain sera occupé par l’entreprise militaire russe privée Wagner, sollicitée par le gouvernement centrafricain.

L’entreprise russe Wagner ne devrait pas perdre beaucoup de temps pour élargir son champ d’influence dans la région pour atteindre le Mali et le Burkina Faso, voisins du Niger, bénéficiant du sentiment anti-français, des accointances de la France avec les groupes terroristes, comme l’atteste ses opérations de paiement des rançons d’otages en violation des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, dont elle est membre permanent, et l’absence totale d’une stratégie de développement de ces pays, réputés pourtant être des pays riches en matières premières. Pour une grande majorité des populations de la région du Sahel, la présence militaire de la France, n’est que pour protéger la prédation des richesses naturelles par ses entreprises venues exploiter les gisements et exploiter la main d’oeuvre locale au bas prix, sans pour autant penser à la création d’une industrie locale, porteuse d’espoir et de progrès pour les populations locale.

Perte quasi certaine de la mamelle nigérienne

La politique du servage du moyen-âge prônée au Niger, pillé de ses richesses sans contre-partie comme l’indique le dernier contrat signé par Orano ( anciennement Areva) avec les anciens dirigeants nigériens, a contribué certainement à anticiper la chute de Mohamed Bazoum et l’arrivée au pouvoir de nouveaux dirigeants qui n’ont pas tardé à revendiqué le départ des troupes français de leurs territoires, via un communiqué rendu public le 3 août dernier, dénonçant les accords signés par les gouvernements nigériens avec la France. Les nouveaux maîtres de Niamey, soutenus par la population de plus en plus consciente, n’ont  pas tardé à accorder un ultimatum de trente jours, à la France pour retirer son contingent de 1500 soldats. Le recours à la CEDEAO, devenue un instrument de la sauvegarde de la Françafrique, ne fera pas feu, et ses menaces d’intervenir militairement n’ont pas de beaucoup de chances d’aboutir face au refus des peuples de la région, opposés toute intervention militaire, comme les pays voisins du Tchad, du Mali et de l’Algérie, le géant voisin, qui n’a pas hésité à avertir les aventuriers, visant à assoir une instabilité politique et une insécurité qui priveront des millions d’africains du droit au développement et progrès. Des projets de développement qui ne tarderont pas à voir le jour dans le cadre de la politique d’intégration régionale, et de la nouvelle ère qui se dessine dans le nouvel ordre mondial multipolaire.

La faillite de la communication française

Le « faux » démenti de l’état-major de l’armée française au sujet du refus de l’Algérie de répondre favorablement à sa requête de survol de l’espace aérien algérien pour intervenir militairement au Niger, illustre bien cette faillite de la communication. La désinformation, est devenu le sport favori des médias Mainstream et de la Doxa, pour ternir l’image des pays souverainistes qui ne se plient pas aux pressions et aux agendas néocoloniaux.
Manquant non seulement d’éthique, mais aussi de professionnalisme, les médias français comme France24, RFI et TV5, sont chassés du Mali et du Burkina Faso, et ne vont pas tardé à plier bagages, dans d’autres pays, à cause des mensonges distillés tout au long des journées, sans pour autant arriver à renverser la vapeur de la nouvelle ère de l’Afrique aux africains.

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