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La vacance du pouvoir au Maroc: Un avion sans pilote

Les longues absences et les  séjours prolongés du commandeur des croyants Mohamed VI hors du Maroc inquiètent les marocains et plongent le Makhzen dans l’incertitude et la lutte intestine, dans une conjoncture économique et sociale catastrophique,augurant une explosion sociale quasi-certaine, de l’avis même des responsables connus par leur allégeance au monarque détenteur de vastes et larges pouvoirs .
« Nous partons dans un avion sans pilote », résume un ancien haut fonctionnaire dans des déclarations à l’hebdomadaire britannique « The Economist », qui dans son dernier numéro a publié un long article sous le titre « Le mystère du roi disparu du Maroc ». , dans lequel un autre L’ancien responsable souligne que le monarque a passé environ 200 jours hors du pays l’année dernière.
En 2022, Mohamed VI a séjourné  durant cinq mois , arguant qu’il souhaitait se rapprocher de sa mère convalescente et qu’elle habite à Neuilly, près de Paris. Le monarque a deux résidences en France, un hôtel particulier près de la tour Eiffel
En 2023, il a passé trois mois au Gabon, où il a une résidence à Pointe Denis. Le commandeur des croyants était précisément dans ce pays lorsque la réunion de haut niveau (RAN) entre l’Espagne et le Maroc a eu lieu les 1er et 2 février à Rabat, c’est pourquoi il n’a pas reçu le Premier ministre, Pedro Sánchez.
L’influence des frères Azaiter?

Comme nous l’avons souligné l’an dernier dans les articles:Mohamed VI aurait fui son pays: Qui gouverne le Maroc? et Guerre de succession au Maroc: Clash au palais royal l’influence des trois frères boxeur Azaiter est de plus en plus grandissante, à tel point qu’ils sont accusés par les hauts responsables du Makhzen, de décider même qui recevra Mohamed VI « Ils demandent même à leurs sœurs et cousines de partir », souligne un ancien membre du cercle le plus proche du Palais.

Il y a quelques mois, le journal ibérique, El Confidentiel ; avait indiqué que la famille du souverain menait une campagne contre les  frères boxeurs Azaitar, accusés de kidnapping du Roi. La même source notait que Mohamed VI, avait fait l’iimpasse sur les vacances avec sa famille royale  contrairement à ses habitudes, pour rester près des frères Azaitar . Cette situation n’a pas plu à ses proches et à ses proches conseillers comme Fouad Ali El Hima, et Abderraouf Hammouchi, directeur général de la sûreté dont le pouvoir est plus influent que celui du ministre de l’Intérieur. Ces derniers ont ordonné aux médias qui leur sont inféodés comme Hespress de mener une campagne contre les frères Azaitar.
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 Ainsi, depuis le Makhzen, une tentative a été faite ces derniers temps pour contrer ce phénomène à travers quelques articles dans la presse connexe pour remettre en cause sa réputation et son casier judiciaire. Dans l’un d’eux, publié par Hespress, son influence est assimilée à celle de Raspoutine.
« Ces articles virulents ont sans doute été inspirés par le Makhzen pour les marginaliser mais cela n’a pas eu d’effet », reconnaît Ali Amar, directeur du média numérique le Desk, interrogé par le journal français  « Le Figaro », qui vient de publier un article mettant en exergue la gouvernance opaque de Mohamed VI.
Les sources consultées par ‘The Economist’ indiquent qu’il devient de plus en plus irascible à mesure que son isolement augmente et qu’il parle mal aux quelques personnes qui ont l’occasion de le voir. Ces derniers mois, il a été absent de certains événements importants, comme les obsèques d’Elizabeth II ou le sommet de la Ligue arabe à Alger.
La succession, selon le modèle espagnol?
Compte tenu de la « vacance du pouvoir » des sources marocaines véhiculent la succession selon le modèle espagnol, en allant vers l’abdication, en référence au fait que Juan Carlos I a été poussé à abdiquer en faveur de son fils Felipé, en 2014.
Cependant, cette option fait l’objet d’une farouche opposition de certains membres de la famille royale, soutenus par certaines personnalités influentes au Maroc et certaines officines étrangères et qui  favorisent le frère cadet du monarque, Moulay Rachid.
 Ainsi, ‘The Economist’ citant une source marocaine indique que le bras de fer avec les responsables du  Makhzen continuera tant que les frères Azaitar ne seront pas acceptés. L’hebdomadaire précise que certains des conseillers de Mohamed VI parlent même dans les moments de plus grande tension du limogeage des responsables de la sécurité, dont le chef du Renseignement, Abdellatif Hammouchi, qui serait à l’origine de la campagne de diffamation, et affirme même qu' »un coup d’État militaire n’est pas impensable ».

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