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France: les hussards noirs toujours au service de sombres desseins

Par Khider Mesloub

En France, la question de l’enseignement (conditionnement) des élèves a toujours été un enjeu politique national pour l’État de la bourgeoisie. Et pour cause. L’école-caserne est le lieu d’endoctrinement par excellence. C’est au sein de cette institution que s’effectue l’apprentissage de la soumission, l’intériorisation de l’obéissance. En résumé, la formation de la servitude volontaire.

Depuis la Troisième république, lorsque l’on désigne les professeurs, on évoque souvent les « hussards noirs de la république ».

Le terme « hussard » (du hongrois « huszar ») fait référence à un corps de cavalerie hongrois créé au XVe siècle, et à l’escadron de cavalerie constitué en 1793. Autrement dit, l’expression « hussards noirs » a une connotation fondamentalement militaire. 

Curieusement, cette expression a été forgée par l’écrivain Charles Péguy en 1913, dans un contexte de vives tensions nationalistes et militaires en Europe, prélude à la Grande guerre de 1914-1918. 

Véritables missionnaires du capital, promoteurs de l’idéologie bourgeoise, propagateurs des idées réactionnaires ou de théories supposément novatrices, les enseignants peuvent être considérés comme le corps armé idéologique de l’État. 

Ne pas oublier que l’école, avec ses règles disciplinaires, est l’antichambre de l’usine. « L’univers de la classe » ne constitue-t-il pas l’univers de toutes les privations ? de l’interdiction de bouger, de parler, de se retourner ? En fait, l’élève appartient corps et âme au personnel enseignant, ces Kapos du capital, qui s’applique à façonner son esprit et à dompter son comportement, à lui enseigner l’obéissance, la docilité. 

L’école peut être assimilée à un établissement pénitentiaire. Une fois franchi le portail de l’école, l’élève perd sa liberté : il est soumis à un emploi du temps rigide, des règles disciplinaires draconiennes, assorties de sanctions ou de punitions en cas de manquement. L’école est une véritable structure pénitentiaire dédiée à la domestication des esprits, au remodelage du comportement des élèves. 

Dans une société divisée en classes antagoniques, tout comme le droit n’est que la volonté générale de la classe dominante érigée en Loi, la pédagogie dispensée dans les écoles n’est que l’idéologie de la classe dominante érigée en système éducatif. Du fait de leur monopolisation du capital culturel, seule l’idéologie des classes dominantes contrôlant directement l’État dispose du droit discrétionnaire de diffusion dans les écoles. Or, cette idéologie constitue le compendium des intérêts particuliers de la classe dominante, quoique cette idéologie prétende incarner l’intérêt général, représenter les idéaux de l’ensemble des citoyens. 

« L ‘école est la force spirituelle de la répression », notait Karl Marx. Autrement dit, elle exerce une violence symbolique. C’est ce que confirment les travaux sociologiques de Pierre Bourdieu. « Toute action pédagogique est objectivement une violence symbolique en tant qu’imposition, par un pouvoir arbitraire, d’un arbitraire culturel », écrit Bourdieu dans son livre La reproduction. Cette violence symbolique exercée contre les élèves se manifeste par l’inculcation de valeurs et normes appartenant à la classe dominante, autrement dit l’idéologie directement liée aux rapports sociaux de domination pédagogiquement légitimés. 

L’école française promeut « l’androgynisation » des élèves

En fonction des vicissitudes de l’histoire et des besoins du capital, ces valeurs et normes évoluent, mutent. Et ce sont les professeurs qui se chargent d’accompagner ces évolutions, de procéder pédagogiquement à l’application de ces mutations. 

Or, parfois, ces valeurs et normes peuvent subir une transformation radicale.  Une mutation profonde. Une mutation synonyme de mutilation. Notamment en matière sociétale. De normes sexuelles, de valeurs familiales. 

Et le corps enseignant, dans cette période de tensions militaires et de crise multidimensionnelle, participe pleinement aux mutations sociétales, donc aux mutilations des écoliers. Les élèves subissent une double mutilation : scolaire et morale. Une double ablation. Une ablation intellectuelle, incarnée par l’amputation de leur niveau scolaire. Et une ablation comportementale, symbolisée par la castration de leur identité sexuelle naturelle. 

En effet, l’école castratrice promeut « l’androgynisation » des élèves. L’école française, au lieu de vouer un culte au génie, cette aptitude supérieure qui prédispose à la conception intellectuelle et invention scientifique, préfère dorénavant se consacrer à la promotion de l’androgynie. Entre le génie et l’androgynie, l’école française a fait le choix de privilégier l’androgynie.

Les « hussards noirs de la république » n’ont jamais porté si bien leur nom, avec leurs sombres desseins pédagogiques. Après avoir dénudé matériellement les élèves de leurs potentiels intellectuels, ils s’acharnent maintenant à leur ôter idéologiquement leurs attributs sexuels naturels. 

Après avoir perverti le savoir, réduit à la peau de chagrin, le corps malsain enseignant s’active à polluer le cerveau des écoliers par des théories absconses en tous genres, en particulier avec la principale et unique théorie du genre, devenue la valeur pédagogique suprême en lieu et place des savoirs fondamentaux. 

Parce que la société française est en crise, c’est-à-dire est incapable d’assumer et d’assurer les fonctions fondamentales de protection et d’instruction des enfants, l’impuissant État se réfugie dans le sociétal. Ce cache-sexe de la stérilité de l’éducation nationale. 

Il est utile de souligner que les élèves, quel que soit leur âge, sont dans une phase de leur existence où la parole des professeurs revêt une importance cruciale, influe sur la construction de leur personnalité.

C’est l’âge où toute théorie dispensée par le corps enseignant est adoptée comme une vérité absolue, un dogme indiscuté et indiscutable. Il en est ainsi de la théorie du genre, martelée comme la vérité absolue, actuellement enseignée dans les écoles françaises. 

A ce stade, il est utile de rappeler brièvement ce qu’est la théorie du genre. C’est un concept selon lequel les différences entre l’homme et la femme ne relèvent absolument pas de leur corps sexué, mais uniquement d’une construction sociale dont les parents sont les responsables.

Ainsi, pour les laudateurs de la théorie du genre les différences hommes-femmes seraient le résultat d’une construction indépendante de la différence sexuelle. D’après ces illuminés modernes, les êtres humains contemporains sont tous aliénés sans le savoir, car prisonniers d’un corps étranger. Et le « genrisme » serait le sésame chargé d’affranchir les hommes et femmes de leur corps. Le libérateur de la sexualité protéiforme. Le « genrisme » est le sésame qui ouvre toutes les portes des désirs et plaisirs sexuels indiscriminés. Le concept de genre est la clé de voute de la nouvelle conception de la vie, une vie géniale réduite à sa plus simple génitalité. Avant on enseignait le cogito ergo sum, je pense, donc je suis. Aujourd’hui, on apprend aux élèves à ne plus cogiter mais à marteler : « je bande et je jouis, donc j’existe ». Jouir sans entraves, tel est le credo de la société française bourgeoise décadente. 

De nos jours, en France, les enfants sont formatés à l’école par des enseignements ou messages fondés sur ce postulat du genre, à l’insu des parents, sans oublier les réseaux sociaux facilement accessibles aux adolescents. 

L’objectif de ce conditionnement idéologique fondé la théorie du genre, c’est-à-dire la déconstruction de la « bi-catégorisation des sexes », est d’accréditer la croyance selon laquelle il n’y aurait aucun problème à « changer de sexe », puisque l’hétérosexualité et l’homosexualité sont équivalentes. En déconstruisant ces différences, les théoriciens du genre visent à l’effacement de la complémentarité des sexes pour arriver à une indifférenciation des sexes et des sexualités.

Ainsi, sous couvert d’égalité et de l’indifférenciation des hommes et des femmes, de la promotion de l’homosexualité et de la transsexualité, et de lutte contre l’homophobie et la transphobie, les hussards noirs propagent la théorie du genre. Dorénavant, les programmes, les manuels scolaires, les spectacles pour enfants tout comme les sorties sont rédigés et organisés dans l’optique de la promotion et de la propagation de la théorie du genre, utopie sociétale. 

 

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