Les hôpitaux publics à travers le Maroc étaient plongés jeudi dans une paralysie totale, alors que les syndicats du secteur de la santé expriment leur mécontentement face au non-respect des engagements du gouvernement.
Ce mouvement de grève, qui risque de s’intensifier, reflète une colère grandissante contre l’inaction de l’exécutif vis-à-vis des revendications des professionnels de santé.
Cette grève de deux jours reflète la colère croissante parmi les professionnels de la santé, qui accusent le gouvernement de faire fi des accords précédemment signés et de piétiner leurs droits dans le projet de loi de finances pour 2025.
La coordination syndicale du secteur de la santé, réunie jeudi à Rabat, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle elle a vigoureusement dénoncé le non-respect des engagements gouvernementaux, affirmant que la situation dans le secteur de la santé est désormais placée sous une tension extrême.
Les syndicats soulignent l’absence de réaction adéquate de l’exécutif face aux demandes urgentes des travailleurs de la santé, qualifiant cette inaction de mépris flagrant à l’égard d’une crise structurelle qui touche un secteur vital pour le pays.
Les syndicats rappellent qu’un accord a été signé le 23 juillet dernier, garantissant la préservation du statut de fonctionnaire public et la centralité des postes budgétaires. Cependant, cet engagement est désormais réduit à une simple promesse, sans fondement concret dans le projet de loi de finances pour 2025, menaçant ainsi la stabilité de milliers de travailleurs du secteur de la santé.
Les syndicats du secteur sont unanimes quant aux « silence » du gouvernement face à leurs demandes répétées et qui, selon eux, constitue une preuve de son indifférence à la gravité de la situation, et une forme de mépris envers un secteur déjà en proie à de multiples difficultés. Ils dénoncent des « promesses vaines » et une absence totale de volonté politique pour résoudre les problèmes fondamentaux de la santé publique, soulignant qu’une telle attitude ne fait qu’aggraver la crise.
Dans ce contexte, la coordination syndicale a exigé la mise en œuvre « immédiate » des dispositions de l’accord du 23 juillet et a averti que toute atteinte aux droits des travailleurs ou à leur stabilité professionnelle serait considérée comme une transgression inacceptable.
Les syndicats n’ont pas hésité à menacer d’intensifier leur mouvement de grève si leurs revendications ne sont pas prises en compte dans les plus brefs délais. En réponse à la situation, la coordination syndicale a annoncé une série de mesures de lutte pour les semaines à venir.
Parmi celles-ci, figurent un rassemblement national devant le ministère de la Santé, une marche vers le Parlement ainsi qu’un boycott des programmes de santé, des unités mobiles et des caravanes médicales. De plus, les syndicats ont annoncé la suspension des consultations spécialisées et des interventions chirurgicales, à l’exception des cas urgents, ainsi qu’un boycott de la collecte des paiements et des factures des services de santé.
Alors que la grève entre dans sa première journée, les syndicats promettent de durcir le ton si leurs demandes légitimes ne sont pas prises en compte. Ils mettent en garde le gouvernement et le ministère de la Santé, qu’ils tiennent pour responsables de la dégradation continue des services de santé, en raison du non-respect des accords passés et du déni de leurs droits professionnels.