La ministre française de la culture, Roselyne Bachelot, a annoncé ce vendredi la prochaine ouverture des archives sur « les enquêtes judiciaires » de la guerre d’Algérie (1954-1962), sans préciser de date
L’ouverture partielle des archives devrait intervenir soixante ans après la fin de la guerre , coïncidant avec des relations algéro-françaises en pleine crise, sachant que la déclaration de la ministre française de la culture, intervient moins de deux jours de la visite-surprise du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, à Alger, ou il a plaidé pour l’apaisement.
« J’ouvre avec quinze ans d’avance les archives sur les enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police qui ont rapport avec la guerre d’Algérie »,indique Roselyne Bachelot,ajoutant « On a des choses à reconstruire avec l’Algérie, elles ne pourront se reconstruire que sur la vérité »
« Je veux que sur cette question – qui est troublante, irritante, où il y a des falsificateurs de l’histoire à l’œuvre – je veux qu’on puisse la regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge », a-t-elle argué,ajoutant :« C’est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines. A partir du moment où les faits sont sur la table, où ils sont reconnus, où ils sont analysés, c’est à partir de ce moment-là qu’on peut construire une autre histoire, une réconciliation. »
Questionnée au sujet des conséquences de cette annonce, notamment le volet lié à la torture de l’armée coloniale française,intervenant dans un contexte marqué par des tensions entre Paris et Alger, et par la montée de l’extrême droite à quelques mois de la présidentielle française de 2022,Roselyn Bachelot dira « C’est l’intérêt du pays que de le reconnaître. »