A la une, Mondactu

La guerre de succession reprend de plus belle au Maroc

Le roi Mohamed VI a profité de ses rares conseils des ministres qu’il préside depuis des mois pour limoger plusieurs responsables, jugés proches de son frère et postulant au trône Moulay Rachid. Ce dernier le représentait d’ailleurs, au dernier sommet arabe de Djeddah en Arabie Saoudite tenu vendredi dernier 19 mai.

Mohamed VI avait également profité de l’absence de son frère Moulay Rachid dépêché au Royaume Uni pour le représenter à la cérémonie de l’intronisation du Roi Charles III, pour faire une purge au sein du camp soutenant son frère cadet en vue d’ouvrir la voie royale à son fils et prince héritier Moulay Hassan, qui vient de fêter ses 20 ans. Parmi, les responsables ayant subi cette purge,  l’ancien PDG de la MAP, le porte-voix officiel et de la propagande makhzénienne, qui a fait les frais de la détermination du commandeur de balayer les responsables qui ne manifestent pas leur soutien total. Après de longs mois d’absentéisme du monarque du palais royal, celui-ci a réapparu dans une forme bien amoindrie proche de l’agonie à l’image de son régime.

Le Commandeur projetterait, selon certains observateurs de limoger son premier ministre le néolibéral Aziz Akhannouch, impopulaire et haï par un peuple qui n’arrive plus à survivre face à la chute vertigineuse de son pouvoir d’achat. Un Aziz Akhannouch, qui vient de commettre une bévue diplomatique monumentale, en annonçant à l’occasion de sa visite à Lisbonne, que le Portugal soutenait le plan d’autonomie au Sahara Occidental proposé par son pays. Une information démentie par les responsables portugais qui réaffirmaient leur attachement au plan de paix onusien, ordonnant la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

Le commandeur devrait aussi se séparer de son ministre des affaires étrangères Nasser Bourita, l’agent du Likoud de Benjamin Netanyahou, dont l’euphorie exprimée par lui-même au lendemain du tweet du président américain sortant Donald Trump, et la normalisation avec l’entité sioniste s’avèrent une chimère et des illusions à ne plus digérer. Fort du soutien du super conseiller, André Azoulay et du super puissant patron de la DGSI et de la DGSN, en l’occurrence Abdelatif El Hammouchi, Mohamed VI devrait accélérer le processus de la remise du trône à son fils et prince héritier, Moulay Hassan.Pour assurer une transition assainie pour le futur commandeur, il fallait faire table rase du passé et des hommes qui ne font plus l’unanimité. Il faudra pour le futur roi d’entamer son règne en donnant l’impression de rompre avec un héritage et des méthodes de gouvernance et de communication décriées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Le Commandeur gravement malade

Ce n’est plus un secret pour personne, le chef du Makhzen est gravement malade. Les observateurs de la scène politique expliquent ses rares apparitions par la dégradation avancée de son état de santé. Certains vont jusqu’à estimer que ses jours sont désormais comptés.

Après une longue absence – sa dernière sortie publique remontant au mois de mars dernier – le monarque marocain réapparaît cette semaine lors d’une activité publique. Il semblait faible, somnolent et son apparence de grabataire contredit les justifications avancées par ses services, qui attribuaient son état de santé au manque de sommeil.

«Mohammed VI est apparu en public transformé. Le roi du Maroc n’a plus le physique rond et l’embonpoint qui le caractérisaient. Le souverain, âgé de 59 ans, affichait un visage beaucoup plus mince et avait l’air plutôt pâle. Un changement physique significatif», rapporte le journal français La Dépêche.

«Amaigri, méconnaissable», écrit également le journal français Midi Libre, qui explique dans un article que la sarcoïde, la maladie qui ronge Mohammed VI, «enflamme les cellules et altère les fonctions des organes, en particulier les poumons». Cette maladie pourrait être fatale pour le souverain marocain, d’autant plus qu’il souffre également d’une maladie cardiaque.

Alors que le roi se fait de plus en plus rare et impotent, le Maroc traverse l’une des plus grandes crises de son histoire. Sur le plan social, la cherté de la vie et la flambée du chômage constituent une véritable poudrière qui peut se transformer d’un moment à l’autre en une explosion. Sur le plan politique, le Makhzen est fortement contesté à l’intérieur, notamment en raison de sa honteuse normalisation avec l’entité sioniste, continue à perdre de sa crédibilité sur la scène internationale en raison de sa colonisation du Sahara occidental, de l’affaire Pegasus ainsi que des affaires de corruption à grande échelle impliquant des parlementaires européens.

Lire: Guerre de succession au Maroc: Clash au palais royal

Partager cet article sur :

publicité

Dessin de la semaine

Articles similaires