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Le canidé devenu le thérapeute de l’Occidental ensauvagé et enragé 

 Par Khider Mesloub

On prétend que tu es le meilleur ami de l’homme. Cependant, tu es la seule espèce à ne pas hésiter à mordre la main qui te nourrit, donc qui te chérit, te bénit. Drôle de relation que tu as nouée avec l’homme.

À l’origine tu fus un loup. Est-ce lui qui t’avait domestiqué ou plutôt l’inverse. Comme tu faisais partie des tout premiers animaux à côtoyer fraternellement l’homme depuis le début de l’hominisation, il avait de toute évidence contracté tes attributs originels inhérents aux canidés : il avait adopté les réflexes instinctifs de ton ascendant le loup. Si, toi, tu avais fini par t’humaniser au contact de l’homme, lui, en revanche, semble avoir conservé les comportements de ton ancêtre le loup. C’est pourquoi, en Occident, depuis Thomas Hobbes, on dit que l’homme est un loup pour l’homme. Mais paradoxalement il est très Humain, trop humain (comme le dirait cette bête de la philosophie à la pensée mordante et incisive, l’ineffable Nietzsche, réputé pour ses morsures réflexives), avec le chien, particulièrement dans les pays occidentaux.

De nos jours, on dit que l’homme (femme occidentale) occidental est d’humeur de chien. Et pour cause. Ces dernières années, il a été terriblement mordu par les désolations.  Il ne cesse de mordre la poussière. Tel un chien battu qui se mord la queue, l’Occidental est en butte à des récurrentes dépressions économiques, qui le plongent dans l’affliction. L’abattement moral.

Aussi, pour soigner son mal-être, sa neurasthénie  indécrottable , s’offre-t-il les services d’un genre particulier de psychologue permanent, logé royalement à domicile, une espèce de thérapeute dénommé chien. Thérapeute domiciliaire préposé à l’assistance psychologique des maîtres des lieux mais plus maîtres de leur personnalité, dévorée à belles dents par l’appétissante dépression jamais aussi bien nourrie que par la société occidentale capitaliste pathogène et belligène.  Un auteur a écrit « Au commencement Dieu créa l’homme et la femme. Mais voyant leur faiblesse, il leur donna le chien ». La société occidentale décadente, totalement affaiblie, se conforme désormais à ce principe biblique : s’attacher les services d’un chien pour se donner la force de continuer à vivre.

Dans les sociétés occidentales, on croit naïvement que c’est l’homme (la femme) qui est le maître du chien. C’est plutôt l’inverse : c’est le chien qui, de nos jours, est devenu le maître de l’homme occidental misanthrope, l’Homme sans qualité. Pour soulager dehors sa détresse, quotidiennement, l’Occidental traîne sa triste vie au bout de la laisse de son joyeux chien, unique joyau de compagnie.

On croit que c’est l’homme occidental (femme occidentale) qui promène son chien à la laisse. C’est plutôt le chien qui promène au bout de sa laisse la misérable vie de l’homme (femme) occidental, les yeux vitreux, haletant de fatigue de soi, la bouche bavant de haine en langue canine tant il ne communique plus avec l’humanité vivante mais seulement avec son téléviseur ou son smartphone, les oreilles pendantes hermétiquement sourdes à tout contact humain, le corps suintant de tous ses pores le dégoût de soi, le museau dégoulinant de morveuses respirations exhalant des relents de psychotropes, les pieds lourdement chargés de misères existentielles, l’échine bien tassée à force de courbettes, la tête enfouie sous les épaules faute de supports intellectuels et culturels, les bras bâillant d’ennui, le cerveau gonflé à blanc par la vacuité spirituelle, la bedaine imbibée de spiritueux. Pauvre chien, tu vas finir par être contaminé par ton « maître » à la pathologie psychique virale : devenir aussi dépressif et agressif que lui.

Ainsi, le chien, pour distraire son atrabilaire maître occidental, s’astreint-il à le sortir de sa monumentale niche pour le promener dans le même périmètre du quartier dévoré par les morsures de la désolation sociale et la déficience relationnelle.

De nos jours, l’occidental, propriétaire de chien, est réduit à partager son immense niche avec son canidé. On croit que c’est l’homme (femme) occidental qui héberge le chien dans sa vaste demeure, depuis longtemps dépourvue de chaleur humaine, et désormais privée aussi de chauffage par la faute des toutous de Washington, les dirigeants va-t-en-guerre européens, à l’esprit diplomatiquement chauffé à blanc. C’est plutôt le chien qui loge l’homme dans sa luxueuse niche mise à sa disposition par son « maître », esclave de son canidé.

Ce maître, esclave de son chien, s’escrime à devoir dresser son comportement pour s’adapter aux désirs capricieux de son canidé, à museler ses colères devant les jappements de son chien mais n’hésite pas à exhiber ses crocs de loup devant son prochain humain, particulièrement quand autrui a l’épiderme ébène, ou est d’obédience musulmane. À apprivoiser les besoins de son canidé pour mieux le satisfaire mais refuse systématiquement à honorer la moindre sollicitation d’affection et d’amitié humaines. À montrer patte blanche aux caprices de son canidé mais se met à aboyer furieusement contre quiconque sollicite sa bienveillance.

Ce qu’il y a de meilleur dans l’homme occidental, c’est le chien. Cela rejoint la remarque judicieuse de Montesquieu « Le caractère naturel du Français (Occidental) est composé des qualités du singe et du chien couchant ». Voilà, on savait que le Français se couchait sans rechigner devant les puissants, encore plus aisément devant les envahisseurs (les Allemands ont pu pénétrer en France sans rencontrer aucune résistance). On découvre que, en « chien couchant », il se couche désormais devant son chien (de là à apprendre bientôt qu’il couche avec son chien, cela ne nous étonnerait guère. En tout cas, il peut le faire légalement en Espagne, pays occidental qui a légalisé la Zoophilie).

Dans la société, cet occidental à la vie désormais accidentée, souvent en manque d’affection, arbore un doux et tendre visage à l’endroit de son chien, mais brandit une morne et enragée gueule devant sa progéniture, ses familiers, son prochain, ses voisins, ses collègues, l’immigré, le musulman. Il prodigue constamment d’affectueux soins à son chien mais exhibe perpétuellement ses mordants crocs inamicaux dans ses relations familiales et sociales. Ce phénomène progresse par capillarité. Il se rencontre parmi l’ensemble des populations occidentales en voie d’ensauvagement, qui plus est désormais affectées (infectées) de la rage belliciste.

De manière générale, en Occident, les Hommes-à-laisse (hommes et femmes) se repèrent, se reniflent instinctivement : ils ont une sorte de flair pour se reconnaître, même de très loin tant la puanteur pileuse de leur canidé s’est imprégnée sur leur épiderme suintant le racisme par tous leurs pores, instillé par leurs porcs politiciens qui dirigent leur pays frappé de plein fouet par la crise économique et énergétique.

Dans la rue, chaque badaud croisant un chien promenant son maître à la laisse s’extasie devant le chien. Spontanément, il le gratifie d’une chaleureuse salutation en lui serrant aimablement sa patte emplie d’excréments canins, se laisse lécher la figure par les babines imbibées d’urine canine lapée sur les trottoirs du voisinage.

Cordialement, il fait la conversation au chien en lui causant comme à un humain, en employant parfois un vocabulaire très élaboré, à croire que le canidé est diplômé d’Harvard ou de l’École normale supérieure. Apparemment, les chiens sont polyglottes : en France, un chien comprend le français, en Angleterre, il comprend l’anglais. Ils sont également patriotes, donc probablement racistes, à l’instar de « leurs » maîtres qui aboient furieusement contre les étrangers, accusés de bouffer l’Os alimentaire national concédé par leurs richissimes classes dominantes, ou contre les Russes, devenus la bête noire de leurs gouvernants otanisiens, sauvagement déterminés à euthanasier militairement et économiquement la Russie.

Le même badaud occidental, quelques instants après, une fois avoir salué chaleureusement le chien par une embrassade sur le museau en guise d’au revoir, croiserait-il sur le même trottoir un parent promenant son enfant qu’il ne daignerait même pas les honorer d’un regard. Pauvre enfant d’Occident, dès ta prime enfance tu apprends que la vie d’un chien vaut mieux que celle d’un humain. On s’étonne que l’enfant occidental se mette plus tard à haïr les humains, à préférer la compagnie des chiens, plus sûr moyen, selon lui, de nouer des relations avec les autres humais propriétaires de chien, d’attirer leur attention, leur pitié.

Plus loin, plus tard, dans le même quartier, le même badaud et le fier maître, traîné à la laisse par son chien, rencontreraient-ils un SDF s’adonnant à la mendicité, qu’ils ne lui accorderaient ni regard ni égard, ni, manque de bol, obole.

Pauvre homme sans domicile, acculé à la mendicité, la société occidentale oxydée par l’individualisme et l’égoïsme, non seulement t’exclut de la vie sociale mais aussi te réduit à un simple acronyme. Tu n’as aucune identité : ni sociale, ni professionnelle, ni maritale, ni personnelle. Tu es SDF. Matricule imprimé sur ton corps social inexistant. Alors que le chien dispose d’une confortable existence au sein d’une luxueuse résidence mise à sa disposition par son serviteur le maître de maison, d’une occupation sociale, d’une partenaire occasionnelle, d’une identité matérialisée par son nom et son numéro gravés sur son médaillon.

Franchement, l’expression « vie de chien » est à bannir tant elle est inappropriée, infamante pour les humains sacrifiés sur l’autel du libéralisme débridé, animalisé. Les chiens sont mieux lotis que beaucoup d’hommes et de femmes réduits à se ronger les os.

Force est de constater qu’avec la propagation de ces thérapeutes canidés dans chaque foyer, la société occidentale dépressive s’est animalisée, plus exactement « canidésée ». Si les chiens se sont humanisés, en revanche les hommes et femmes se sont animalisés. Une chose est sûre : de nos jours, dans les pays occidentaux, les chiens sont mieux lotis et nourris que la majorité des humains des pays sous-développés. Pour preuve, le budget mensuel alloué pour l’entretien d’un chien dépasse le salaire annuel d’un ouvrier du Tiers-Monde.

Au reste, le chien dispose d’une assurance médicale lui permettant de s’offrir les meilleurs vétérinaires, de magasins spécialement réservés aux canidés domestiques. Certains chiens peuvent même s’offrir un repas gastronomique dans un restaurant luxueux. D’autres peuvent s’accorder les services d’une esthéticienne pour polir leur pelage, limer leurs ongles. Ils peuvent également s’offrir les services d’une shampooineuse pour redonner de l’éclat à leur poil fragile à force de soins artificiels onéreux mais point honorables, tant ces dépenses superficielles dévoilent l’animalité d’une société occidentale consumériste qui a dévoré toute son humanité.

 

Dans cette société occidentale capitaliste, fondée sur le vol de la plus-value, pour se protéger des morsures de l’agressivité de la vie extérieure, de l’insécurité urbaine, certains propriétaires de canidés se barricadent derrière leur chien dressé à défendre la propriété privée contre le vol. Ils ont ainsi transformé leur canidé en agent de sécurité chargé de la protection de la maison. Pauvre chien, on t’inculque les valeurs bourgeoises de la propriété privée, et tu dois la défendre tous crocs dehors sur fond d’aboiements menaçants. Autrefois, dans les anciennes communautés villageoises traditionnelles tu n’appartenais à aucune famille exclusive, tu faisais partie de la communauté, tu n’avais à défendre aucune maison particulière. Aujourd’hui, à l’image de ton « maître » occidental, déraciné et désocialisé, urbanisé et culturellement banalisé, tu es contraint de partager sa cellule familiale microscopique dans une cellule carcérale immobilière, le fameux logement bâti dans des espaces totalement bétonnés, dépourvus de la moindre brindille d’herbe. Dire que l’Occidental se proclame écologiste. Plutôt écho-logiste, car de la nature il ne perçoit que d’imperceptibles échos diffusés à la télévision, sa seconde compagne thérapeutique, son unique fenêtre ouverte sur le monde (virtuel) extérieur.

Tous ces occidentaux, propriétaires de canidés, prétendent aimer les animaux. Particulièrement les chiens. Or, est-ce vraiment aimer un chien, cet animal de la nature, descendant des loups évoluant librement dans les forêts, quand il est séquestré dans des cages urbaines verticales bétonnées plus de vingt-trois heures et demie par jour ? Ces amis des bêtes prétendent défendre la cause animale, soutenir les chiens, comme leurs dirigeants bellicistes prétendent défendre la démocratie, soutenir aujourd’hui les Ukrainiens, transformés en chair à canon par les canins du capital américano-sioniste.

En vérité, ils soutiennent les chiens comme la corde soutient le pendu, comme la laisse retient l’homme occidental atrabilaire pour lui éviter de sombrer dans la folie grâce à la compagnie de son chien devenu son thérapeute. En revanche, ses gouvernants, les dirigeants européens, tenus en laisse par leurs maîtres américains de la Maison Blanche, ont assurément sombré dans la folie guerrière, la rage belliqueuse. Un auteur africain a écrit

« Même riche, le chien ne cesse pas de manger ses excréments ». Pour le paraphraser, je dirai : même civilisé, éduqué, modernisé, l’Occidental ne cesse pas de se comporter en barbare (comme tout le XXème siècle l’a démontré : deux guerres civiles européennes – 14/18 et 39/45 –, Hiroshima et Nagasaki, camps de concentration, exterminations coloniales, génocides, etc.).

Pauvre chien, on te fait mener une vie d’homme (femme) occidental. Demain, une fois aussi totalement déprimé que ton « maître », qui va s’occuper de toi ? Qui va soigner cet homme (femme) occidental ensauvagé et enragé ? Vous allez finir par ne plus vous supporter. Vous allez vous regarder en chiens de faïence. Vous bouffer la gueule.

Peut-être, dans cette période de crise troublée par les bruits de botte, ton maître, esclave de la propagande belliciste occidentaliste, dans un ultime sursaut de bravoure suicidaire, rejoindra-t-il la meute guerrière actuellement attroupée aux frontières occidentales ukrainiennes, prête à bondir sur l’Ours russe pour le dépecer ? « Comme le chien revient à son vomissement, l’Occidental retourne en permanence à sa folie guerrière ». L’Occidental succombe continûment à son addiction meurtrière, son accoutumance génocidaire.

 

Une célébrité américaine a déclaré : « Si jamais vous traitez un chien comme un humain, il vous traitera comme un chien ». L’Occidental est ainsi devenu le chien de son Chien. Autrement dit, plus bas que le chien. Pas étonnant qu’il soit enragé, furieux, agressif, mordeur, dangereux, menaçant la vie de l’humanité. Pas étonnant que l’Occident, cette « race canine » composée de loups, attaque constamment le reste de l’humanité, la « race câline ».

Il est temps pour l’humanité de domestiquer (civiliser) cette race canine occidentale dangereuse. De juguler les instincts sauvages de ces barbares occidentaux, natifs des inhospitalières forêts européennes peuplées de loups. « Le loup perd les dents, mais non pas la mémoire ». L’Occidental perd actuellement sa superbe, mais non pas sa sauvagerie. Nous savons qu’il n’y a pas plus dangereux qu’une bête agonisante.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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