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La faction bourgeoise démocrate va-t-en-guerre déterminée à embastiller le candidat « pacifiste » Donald Trump

Par Khider Mesloub

On se souvient que, dès son intronisation à la Maison Blanche en janvier 2017, l’excentrique président Trump, dépourvu de raison, ne cessara de se livrer à ses rituelles péroraisons. Dressé droit devant son pupitre, Trump aimait s’adonner à ses exercices préférés de pitre. De même, confiné dans son bureau ovale, muni de son inséparable arme smartphonique favorite, il affectionnait, tel un « adulescent » attardé, mitrailler ses fans de Tweets frivoles.

Son ascension inattendue à la plus haute magistrature symbolise la dégénérescence du système capitaliste étasunien. Trump est l’homme de son époque : celle d’une société américaine en pleine putréfaction. Trump est à l’image de notre monde en plein naufrage, un univers déréglé, dérégulé, dégradé, dépravé. Il n’est pas plus fou que l’ensemble des « citoyens » aliénés, déphasés, désaxés, déséquilibrés. Ni plus dangereux que l’actuel président américain, Joe Biden. Bien au contraire. 

Dans les périodes de décadence de civilisation, la population livre souvent le pouvoir à des personnalités les plus méprisables. À croire qu’elle n’a plus aucun sens de la dignité, qu’elle a sombré dans le mépris de soi. De là s’explique le choix de ses représentants désignés à son image. Le populisme n’est que le reflet de cette société en déclin, de la populace plongée dans le pétrin, baignant dans le politique lit immonde de purin.

Si on devait se livrer à une comparaison historique marquée par le déclin d’un monde sclérosé, parvenu à sa fin, on peut citer volontiers l’exemple de la Russie tsariste. En effet, à la fin du règne de la dynastie des Romanov, le trône est délégué à un personnage rustre et mystique, l’ineffable moine Grigori Raspoutine, qui exercera une immense influence sur la couronne tsariste. Ancien truand et violeur (Triumph n’a-t-il pas été accusé de viol par quelques femmes ?), Raspoutine devient le véritable détenteur du pouvoir tsariste en déclin grâce notamment à ses prétendus pouvoirs thaumaturgiques et surtout thérapeutiques. Trump avait également promis des miracles aux Américains. Au final, ils auront eu des larmes, de la détresse, du chômage, et surtout la famine, et prochainement, sous la présidence de son successeur Biden, la répression sanglante policière et militaire pour mater les inévitables révoltes de la faim. 

Raspoutine prétendait pouvoir soigner l’héritier du couple royal atteint d’hémophilie (hémorragies graves apparaissant au moindre traumatisme : l’hémophilie du fils symbolisait celle du régime en plein écroulement sanguinaire), par la combinaison d’incantations religieuses, conjurations d’esprits maléfiques. Trump est le fils spirituel de Raspoutine, ses incontinences verbeuses s’apparentent à des incantations byzantines.

Devenu un obstacle pour la noblesse russe exclue du pouvoir, Raspoutine finira par être assassiné en décembre 1916, afin d’éviter la ruine du régime. Mais son entreprise désespérée n’a pas conjuré l’effondrement définitif de la monarchie tsariste deux mois plus tard, précipitée par la Révolution entamée en février 1917.

Trump subira-t-il le même sort que Raspoutine ? Sera-t-il exécuté politiquement et pénalement par la faction bourgeoise démocrate résolue à empêcher la réélection de Trump, en l’expédiant en prison par sa justice aux ordres ? 

Pour pérenniser son pouvoir dorénavant inscrit dans une logique d’affrontement armé international permanent, illustrée par sa guerre de proxy livrée à la Russie ; pour renforcer et consolider l’économie de guerre en vue de la préparation de l’ultime conflit militaire à mener contre la Chine, la faction bourgeoise démocrate belliciste, totalement inféodée au complexe militaro-industriel, doit absolument éviter le retour à la Maison Blanche du dangereux « pacifiste » Donald Trump. 

Comme tout le monde le sait, Trump a promis qu’il mettra fin à la guerre en Ukraine en cas de retour à la Maison Blanche en 2024. Or, cette perspective ruinerait totalement l’agenda militariste de la faction bourgeoise démocrate actuellement aux commandes du pouvoir. L’objectif de Washington est de poursuivre sa guerre par procuration et d’attrition contre la Russie, alliée de la Chine, jusqu’à l’anéantissement totale de sa puissance militaire, l’effondrement absolu de son économie. La poursuite de la guerre en Ukraine permet également aux États-Unis d’affaiblir profondément et durablement l’Europe, en particulier l’Allemagne.  Mais également d’enrichir considérablement les capitalistes du complexe militaro-industriel étasunien dont le carnet de commande ne cesse de croître. Aussi, ce triple agenda doit être maintenu, quoi qu’il en coûte. 

Depuis le 24 février 2022, date du déclenchement de la guerre russo-ukrainienne, la hantise de la faction bourgeoise démocrate installée à la Maison Blanche, c’est la réélection de Donald Trump. C’est la raison pour laquelle elle s’active, par l’intermédiaire des avocats et juristes stipendiés, pour fabriquer des chefs d’inculpation contre l’ancien président. 

Engagés dans une guerre judiciaire inquisitoriale, Biden et ses acolytes viennent d’exhiber une loi anti-mafia pour inculper Trump. 

Alors qu’il est accusé d’avoir tenté de manipuler le résultat du scrutin présidentiel de 2020, la procureure a invoqué curieusement la loi sur l’extorsion et l’association de malfaiteurs, qui s’applique en général à la criminalité organisée, pour inculper l’ancien président. Une loi sur la délinquance en bande organisée, utilisée notamment contre les gangs et prévoyant des peines de cinq à vingt ans de prison.

Autrement dit, c’est comme si, pour obtenir l’expulsion d’un joueur de football, aux fins de favoriser la victoire d’une équipe, un arbitre brandi un carton rouge contre ce joueur soupçonné d’avoir eu l’intention de blesser gravement un joueur de l’équipe adverse. C’est-à-dire sur la base uniquement de l’intention prêtée au joueur « fautif ». 

Au final, après deux ans et demi d’acharnement judiciaire, dans une course contre la montre, la manœuvre judiciaire (judicieuse) des démocrates stalinisés a été accélérée. Après trois inoffensives précédentes inculpations prononcées en moins de six contre Donald Trump, en campagne pour la primaire républicaine pour reconquérir la Maison Blanche en 2024, la faction bourgeoise démocrate aura eu raison de l’ancien président. La quatrième inculpation lui sera fatale. Et surtout carcérale.  Donald Trump a été inculpé pour la quatrième fois lundi 14 août. 

Et tout porte à croire que, lors du prochain « procès de Moscou » instruit par la procureure Vychinkiste Fani Willis sur ordre du régime stalinien présidé par le gérontocrate Biden, l’ancien président, victime de la purge militaro-démocrate, ne pourra pas échapper à la prison. À plus forte raison quand on apprend que le procès aura lieu dans un comté de Fulton (Géorgie), majoritairement démocrate. Aux dernières élections, 72% des électeurs avaient voté pour le camp démocrate. Si les jurés sélectionnés sont d’obédience démocrate, Donald Trump sera assurément envoyé en prison.  

Il est utile de rappeler que Donald Trump a été qualifié de psychopathe et de sociopathe, dès son élection en janvier 2017. L’intronisation de Trump à la Maison Blanche a également semé la panique dans la gauche. Diabolisé, Trump était, durant tout son mandat, comparé à Hitler par la gauche américaine et les médias. « C’est la fin d’une ère ! » « Dans un an l’Amérique sera une ruine fumante ! » « Il ne faudra pas six mois avant qu’il déclenche une guerre ! »

Or, Trump est le seul des 6 derniers présidents des États-Unis à ne pas avoir déclenché de guerre ou d’opération militaire. En effet, concrètement, sous la présidence de Donald Trump marquée par une politique symbolisée par les slogans fréquemment scandés, « America first », « Make America great again », les États-Unis n’ont pas déclenché de nouvelle guerre, entre janvier 2017 et janvier 2021. 

On se souvient également que Donald Trump était qualifié d’aventuriste et d’irresponsable, enclin à la violence et à la vengeance, capable de menacer de représailles et de sanctions toutes les entreprises opérant à l’international si elles portent atteinte aux intérêts étasuniens. Or, c’est sous la présidence du démocrate Joe Biden que l’aventurisme irresponsable, caractérisé par le recours illégal aux sanctions, a été appliqué sans scrupule contre la Russie. Depuis février 2022, en vertu des controversées lois extraterritoriales américaines, des centaines de personnes, entreprises, navires et avions russes à travers l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie, ont été placés sur la liste noire des États-Unis. Par ailleurs, des centaines de milliards de dollars russes, placés à l’étranger, ont été également confisqués par le parrain américain, Joe Biden, ce corsaire des temps modernes. 

Le capital américain, en voie de militarisation et de préparation de la troisième guerre mondiale, par tous les moyens, veut absolument éviter la réélection du « pacifique » Donald Trump. Quitte à l’assassiner politiquement par son embastillement.

Raspoutine a été assassiné par la noblesse pour éviter la ruine du régime. Au final, son entreprise désespérée scélérate n’a pas conjuré l’effondrement définitif de la monarchie tsariste deux mois plus tard, précipitée par la Révolution entamée en février 1917.

L’emprisonnement de Trump signera-t-elle la fin de la société bourgeoise mafieuse américaine ? Une chose est sûre : son incarcération précipitera soit le déclin de l’Amérique, déjà déchirée par une guerre civile larvée ethnico-communautaire.  Soit provoquera l’ultime révolution sociale qui balaiera définitivement la civilisation Disneyland, ce royaume enchanté américain.

 

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