Par Djeha
Le quotidien Le Monde publie une chronique heure par heure des événements en Ukraine. Ce « Live en cours » comme il se doit en bon français mérite d’être suivi avec attention.
Il reflète un état gravissime en matière de désinformation des Français qui suivent l’actualité. C’est d’autant plus préoccupant que Le Monde est une des sources principales (« quotidien de référence » s’il en est) de l’information des « élites françaises » (intellectuelles, économiques, et politiques).
Pour vous donner un aperçu de ce suivi étroit de l’actualité ukrainienne, je vous joins ci-après quelques échantillons de ce direct du jour assortis des commentaires de votre serviteur en bistre.
Le Monde, L. 21 novembre 2022, 15:51
« Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé lundi les Etats membres de l’OTAN à protéger les centrales nucléaires ukrainiennes d’éventuels sabotages russes, au lendemain de nouveaux bombardements contre celle de Zaporijia, qui se trouve aux mains des forces russes. »
Zelensky est têtu : Il ne cesse de vouloir mondialiser le conflit. Pour cela, il attaque la centrale de Zaporijia « aux mains des forces russes » pour menacer de provoquer un accident nucléaire et demande à ce que les forces de l’OTAN interviennent pour la « libérer ».
Les médias occidentaux jouent le jeu de Kiev. Ils répètent à l’envi que « Russes et Ukrainiens se rejettent la responsabilité des bombardements ».
Ce faisant, ils continuent d’intoxiquer leurs opinions en ce qu’ils disent d’un côté que la centrale est aux mains des Russes et qu’elle est aussi bombardée par les Russes, ce qui revient à dire -mais personne ne le dit- qu’ils se bombardent eux-mêmes.
Cette comédie dure depuis des mois, sans que personne ne se lève pour s’en offusquer.
Même l’AIEA sous pression renonce à désigner le véritable responsable et ses complices politico-médiatiques.
Ci-dessous des éléments confirmant mon point de vue.
16:47. « Une personne est morte » à la suite des bombardements à Kherson, a annoncé le chef adjoint du cabinet de la présidence ukrainienne.
Le chef adjoint du cabinet de la présidence ukrainienne a annoncé, lundi sur Telegram, que quatre personnes avaient été blessées par des bombardements à Kherson. « Malheureusement, une personne est morte » lors de son hospitalisation, a détaillé Kirill Timoshenko. « En outre, à la suite des bombardements à Antonivka, une femme a été blessée, qui a également été transportée à l’hôpital régional de Kherson », a-t-il précisé.
Comme nous le savons depuis le début de la crise, les armées russes ne tuent et ne blessent que des civils. En fait, la Russie ne se bat que contre des civils ukrainiens.
16:58. Emmanuel Macron s’est entretenu avec Volodymyr Zelensky « pour un appel urgent »
Le président français et son homologue ukrainien ont échangé lundi par téléphone. Lors d’un discours à Paris pour la conférence internationale de soutien à la Moldavie, victime collatérale de l’invasion russe de l’Ukraine, Emmanuel Macron a expliqué cet appel par « le contexte qui continue d’être très difficile », avec « les bombardements qu’a encore subis l’Ukraine, les menaces qui pèsent sur la centrale de Zaporijia ».
Selon la présidence, il « a dit sa vive préoccupation » quant aux « nouveaux tirs contre la centrale » en Ukraine, que Moscou et Kiev s’accusent mutuellement d’avoir bombardée.
MM. Macron et Zelensky « ont rappelé que c’était l’occupation illégale de la centrale par la Russie qui était à l’origine de la situation actuelle » et « sont convenus de l’importance de poursuivre les efforts avec l’AIEA [Agence internationale de l’énergie atomique] pour parvenir à un accord qui assure l’absence de forces militaires, régulières ou mercenaires, et d’armes légères ou lourdes dans la zone de protection », a rapporté l’Elysée.
« Ils ont souligné que la sécurité et la sûreté de l’ensemble des centrales nucléaires devaient être assurées, y compris celles de Rivne et Khmelnytsky, qui avaient fait l’objet de tirs, de même que les infrastructures essentielles au fonctionnement, comme le barrage de Kakhovka, également pris pour cible », a ajouté la présidence.
Lors de son discours, le président Macron a estimé qu’à « chaque victoire militaire de l’Ukraine, la reconquête de la région de Kharkiv comme la reprise de Kherson, la Russie réagit par de nouveaux bombardements des infrastructures essentielles de l’Ukraine ». Selon l’Elysée, il a « réaffirmé sa solidarité envers l’Ukraine et sa ferme condamnation des frappes russes contre des cibles civiles ».
Edifiant !
Remarques importantes.
On peut ne pas reprocher à Zelensky de se battre comme il peut. Sa guerre est aussi une guerre de l’information. On peut estimer qu’il travestit la vérité pour les besoins de sa cause.
On peut même concevoir que la France macronienne accompagne Zelenski dans sa « guerre » et participe de sa désinformation. C’est triste qu’un élu d’un pays « démocratique » se prête à cet abus de la confiance de ceux qui l’ont élu, mais soit.
De plus, à quel titre devrais-je me mêler de l’honnêteté des politiques occidentaux. C’est leur affaire.
Je remarque juste que ce comportement crédite davantage le « tous pourris » qui a de en plus de succès chez nos voisins « développés » et cela se mesure en terme de chute régulière des taux de participation aux élections, montrant le peu de confiance que ces régimes inspirent à leurs concitoyens.
Certes, cette chute, notamment dans les catégories populaires, arrange les gouvernants aux affaires…
Cependant, ce qui me paraît le plus grave en cette affaire, c’est la participation des médias, et en l’occurrence d’un journal comme Le Monde, à cette escroquerie politique.
Ne vous y trompez pas. Je ne suis pas naïf : le pouvoir est multidimensionnel et les médias font partie de ses instruments essentiels.
Quand on se souvient de l’escroquerie organisée par le Washington Post avec l’amplification que lui a donné Hollywood notamment via ce « film culte » « Les hommes du présidents » (Alan Pakula, 1976) illustrant l’indépendance (factice) de la presse…
Je vous inviterai plutôt à voir ou à revoir « Mille milliards de dollars » (d’Henri Verneuil 1982) de l’époque où les Français savaient réaliser des films intelligents.
PS. On connaissait les « crimes de guerre », les « crimes contre l’humanité »… Beth Van Schaack, diplomate chargée de la justice pénale internationale au département d’Etat vient d’inventer les « crimes de guerre systémiques ».
Abominable innovation russe, cela va de soi.
