Recensement des villages palestiniens par le Palmach (troupe d’élites)

RonaSela[1] écrivait en mai 2011 dans le quotidien israélien Haaretz[2] : « …Dans les années 1940, la Haganah a recueilli des informations détaillées sur des centaines de villages palestiniens et les a photographiés, dans de nombreux cas depuis le sol et aussi depuis les airs. Seules quelques dizaines de ces « dossiers de village » survivent dans les archives locales, mais leurs photos constituent un chapitre précieux et manquant de l’histoire palestinienne…
Les informations étaient généralement recueillies sous le couvert d’une leçon de nature visant à connaître le pays, ou pour des randonnées qui étaient courantes à cette époque. Les éclaireurs (des jeunes scouts de la Haganah, l’armée sioniste clandestine avant 1948) ont systématiquement constitué une base de données d’informations géographiques, topographiques et urbanistiques sur les villages, qui comprenait des descriptions détaillées des routes, des quartiers, des maisons, des bâtiments publics, des objets, des puits, des grottes, des oueds, etc. ».
Shimri Salomon[3], responsable des archives de la Haganah à Tel Aviv, auteur de recherches autour du projet sur les villages arabes, révèle que l’étude était nécessaire pour les sionistes car pendant la révolte des Palestiniens en 1936 contre la puissance mandataire, les villages arabes constituaient les bases de départ et de repli des groupes armés palestiniens. Les données recueillies contenaient des informations détaillées sur les potentialités humaines et matérielles des villages, la topographie des lieux, les points d’eau, les hommes politiques etc.
Ces dossiers seront d’une extrême utilité pendant la guerre entre 1947 et 1948, bien avant la déclaration d’indépendance de Ben Gourion en mai 1948.
Selon Yitzhak Shefar[4], instructeur en chef du corps de campagne de la Haganah à Tel-Aviv et diplômé d’un cours d’officiers éclaireurs, l’idée de créer des « Fichiers Village » a été conçue simultanément par plusieurs personnes, tant au sein de l’état-major qu’au niveau des opérations sur le terrain. Dans un livre publié en 1994, il affirmait avec YisraelSpector, , membre de la Haganah et photographe, que les missions de reconnaissance étaient menées sous couvert d’excursions. Pendant que les éclaireurs traversaient le village ou ses environs, la prise de photos serait perçue comme « naturelle ».

Pour enrichir les informations, la direction de la Haganah décide de photographier les villages depuis les airs. Pour contourner les interdits britanniques pour de telles activités, les photos aériennes étaient prises sous couverture d’activités touristiques, voire romantiques avec la participation de femmes, avec dissimulation de l’appareillage photographique
L’organisation Palmach, a été créée en mai 1941, au sein de la Haganah, organisation paramilitaire sioniste (formée à partir de milices, tolérées par les Britanniques, un corps armé pré-étatique et précurseur des Forces de défense israéliennes) entre 1920 et 1948, sous l’administration et le contrôle de l‘Agence juive, organe exécutif de l’organisation sioniste mondiale en Palestine et plus tard gouvernement de la population juive en Palestine. La Haganah sera dissoute et deviendra l’armée sioniste (Tsahal) à partir de 1948.
D’autres méthodes ont été utilisées par les sionistes pour le recueil et la récupération d’informations à travers le pillage de photographies et d’archives de corps et d’individus palestiniens, le pillage d’images et de matériel provenant de sources britanniques, formant ainsi un immense réservoir d’informations pour les forces sionistes.

L’objectif premier de cette politique de recueil d’informations, est le nettoyage ethnique de la Palestine, nommé par euphémisme le « Transfert ». L’architecte des futures opérations d’expulsion, de massacres et de nettoyage ethnique est Josef Weitz[5], d’origine russe, qui a mis en place les comités de transfert.
Josef Weitz s’exprimait en des termes clairs et précis : « … Il doit être clair qu’il n’y a pas de place sur ce territoire pour les deux peuples… Si les Arabes partent, le territoire deviendra vaste et spacieux pour nous… La seule solution est un pays… sans Arabes. Il n’y a pas de place pour le compromis ici… Il n’y a pas d’autre solution que de déplacer les Arabes d’ici vers les pays voisins… Pas un seul village, pas une seule tribu, ne peut être laissé pour compte… Il n’y a pas d’autre solution…“.
Le travail accompli par Palmach et par Josef Weitz en collaboration avec le Fonds national juif (KKL en Hébreu) sera la feuille de route à disposition de la Haganah pour le nettoyage ethnique des Palestiniens en 1948.
1939-1941-1942 La solution finale pour les Juifs
Dès 1933, à l’arrivée au pouvoir de Hitler, des mesures pour la ségrégation et la persécution des Juifs sont mises en place graduellement par le régime nazi. Racisme systémique et institutionnel, restrictions et boycott économiquesaccompagnés de violences diverses, sont à l’ordre du jour en Allemagne et, à l’approche de la 2ème Guerre mondiale, dans d’autres pays comme l’Italie avec l’introduction, le 18 septembre 1938, des lois raciales par le Duce Mussolini ou la France, un peu plus tard, sous le régime de Vichy à partir de 1940.

En 1939, en Allemagne, il est encore question de déportation et d’expulsion des Juifs du territoire allemand. Cette opération, vider le Reich de ses Juifs, s’étale jusqu’à environ la moitié de l’année 1941.

En 1933, il y avait 500.000 Juifs en Allemagne[6] et en 1939 il n’y en a plus de 210.000. En octobre 1941, il y en a 163.000. En 1945, il n’y en a plus que 15.000 Juifs qui ont échappé à la déportation et ont vécu dans la clandestinité.

bpb :BundeszentralefürpolitischeBildung Centrale fédérale pourla formation politique 1933 : 500.000 Juifs résident en Allemagne 1939 : 210.000 Juifs résident en Allemagne 1941 : 163.000 Juifs résident en Allemagne 23.10.1941 : Interdiction pour les Juifs de quitter l’Allemagne 15.10.1945 : Début de la déportation dans les ghettos et camps d’exterminationde l’Europe de l’Est Mai 1945 : 15.000 Juifs vivent en clandestinité |
Date à laquelle il est question aussi de près d’un million[7] de victimes á la suite de massacres contre les Juifs. Les mesures d’expulsion et de déportations sont cependant jugées insuffisantes par les dirigeants nazis.
Les documents ci-joints sont les trois premières pages du protocole de 15 pages de la conférence qui a regroupé des hauts dirigeants de la nomenklatura nazie le 20 janvier 1942, à l’initiative de Reinhard Heydrich, haut représentant SS. Cette réunion s’est tenue dans une villa à Wannsee (voir photo ci-dessous) près de Berlin.
Protocole de la réunion de Wannsee
Mais les tueries et les massacres de Juifs ont débuté cependant bien avant la tenue en janvier 1942 de cette conférence et ce depuis au moins l’invasion de l’Union soviétique (Opération Barbarossa) par les Nazis à partir du 22 juin 1941. L’extermination des Juifs, bien que le moment exact de la prise de cette décision soit encoreinconnu, a été entamée bien avant 1942.
La volonté d’attribuer au Grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin Al-Husseini, l’origine de cette décision ou pour le moins d’avoir inspiré le führer Adolph Hitler à adopter la « solution finale » pour les Juifs, lors de sa visite en Allemagne du 28 novembre 194, frôle le ridicule et relève de la démence. Lors de cette rencontre, Hitler[8] soutenait que « les motivations des nationaux-socialistes étaient de persévérer dans le combat sans merci contre les Juifs… », le Grand Mufti lui signifiait que les Arabes considéraient que ce sont les sionistes à l’origine des problèmes et non pas les Juifs, ce que Hitler lui reprochait en répondant que les Arabes sont un peuple sentimental et dont les convictions étaient dénuées de fondement scientifique comme c’était son cas personnel.
En ce sens, le criminel de guerre,Benjamin Netanyahou,avait soutenu en 2015 que l’idée de la « solution finale » était celle du Grand Mufti Al-Husseini, présentée à Hitler en novembre 1941.
À ce sujet nous signalons également la contribution de l’auteur et analyste Gilbert Achcar avec son ouvrage : « Les Arabes et la Shoa ». Achkar écrivait en outre, dans le Monde Diplomatique[9] de mai 2010 : « Régulièrement, des ouvrages « découvrent » les sympathies nazies du leader palestinien Amin Al-Husseini ; régulièrement, les dirigeants israéliens en tirent parti pour dénoncer l’antisémitisme congénital des Arabes. Car c’est bien l’objectif de ces pseudo-recherches historiques que de justifier l’occupation des Territoires et l’oppression des Palestiniens …».
Le dossier « solution finale » (Endlösung) a été pris en charge par Reinhard Heydrich le 31 juillet 1941, juste après l’attaque contre l’Union soviétique, sur demande de Hermann Göring[10]qui s’exprimait en ces termes : « …Je vous charge de me présenter un plan général sur les dispositifs organisationnels et matériels pour l’exécution de la solution finale souhaitée pour la question juive… », unedemande qui sera suivie par la convocation de la Conférence de Wannsee de janvier 1942 à Berlin.
Les déportations vers les camps d’extermination se poursuivront pratiquement jusqu’à la fin de guerre. Le 19 avril 1943, les Juifs (en majorité des jeunes) du ghetto de Varsovie, non seulement persécutés mais souffraient également la faim (voir tableau ci-dessous), se sont révoltés avec les armes contre les déportations. Une révolte réprimée dans le sang et au prix de milliers de vies humaines. Une tragédie qui est commémorée encore de nos jours.
Le poids de la culpabilité oblige, les pays occidentaux et leurs instances politiques, au-delà de leurs appuis multiformes aux sionistes, considèrent actuellement cet évènement tragique comme un haut symbole de la résistance contre le régime nazi. Mais ceci n’est pas valable pour les Palestiniens qui résistent actuellement contre le sionisme génocidaire.
https://www.bpb.de/cache/images/0/153920_original.jpg?9455F Des unités SS ont détenu des combattants de la résistance dans le ghetto de Varsovie. Le 19 avril 1943, le soulèvement armé dans le ghetto commence : les femmes et les hommes parviennent à empêcher de nouvelles déportations, au moins pour quelques jours, mais leur combat est sans espoir (texte de la photo). Source : bureau fédéral pour la formation politique (Allemagne). | Le ghetto de Varsovie | Le secret du film du ghetto | bpb.de L’enfant à terre est dans l‘incapacité de se lever en raison de son extrême faiblesse à cause de la faim, face au regard des passants. |
1942 : la Mosquée de Paris
L’entité sioniste et les sionistes, à travers la Hasbara et leur puissante machinemédiatique, ont, d’une part, toujours alimenté l’antisémitisme et d’autre part, toujours affichéle prétendu antisémitisme des musulmans et des Arabes, jusqu’à en faire remonter l’origine au Prophète Mohammed en personne.
Le Prophète est tenu par les sionistes pour le responsable, voire le commanditaire de l’élimination physique des membres de la tribu juive des BaniQurayza, à la suite de la Bataille de la Tranchée en l’an 627.Pour les sionistes, un acte qui aurait pour origine une haine viscérale envers les Juifs et depuis, tous les musulmans de la planète auraient hérité de cette tendance lourde.

Le Prophète a été avant tout le messager de Dieu, mais aussi un homme politique et un chef militaire, essentiellement avec l’Hégire,l’exil de la Mecque pour Médine (ex. Yathrib) en l’an 622 ap. J.C.
Médine était habitée à cette époque par plusieurs tribus et communautés, musulmanes, chrétiennes, juives et païennes.
En tant qu’homme politique, le souci principal du Prophète était l’organisation d’un vivre ensemble entre toutes les communautés de Médine. Son travail en ce sens a abouti à l’établissement d’un ensemble de règles, regroupées dans un texte fondamental : la Constitution[11] de Médine ou Charte de Yathrib ou encore la Sahifa, une première dans l’histoire de l’humanité. Un document dont le caractère révolutionnaire est reconnu par moult historiens et chercheurs, un document définissant les modalités de vie communautaire et transcendant toute appartenance religieuse ou ethnique.
Toutes les communautés ont souscrit à cette charte, dont la totalité des tribus juives et dont celle de Banu Qurayza. La tribu desQuraischs’est distingée non seulement par un refus d’adhésion à cette convention mais par une ouverture des hostilités envers le Prophète menant à la fameuse Bataille de la Tranchée. La bataille à laquelle tribu des Qurayza s’est coalisée avec la tribu des Quraisch contre le Prophète.
Les affrontements entre les différentes factions se sont soldés par la défaite de la coalition contre le Prophète et lesQurayza ont reconnu leur allégeance aux Quraisch. Les Qurayza furent soumis, avec leur consentement, au jugement de Sa’ad ibn Mu’adh, un Juif de la Tribu des BaniAws, qui devait juger l’affaire selon les lois et les traditions juives (Deuteronome 20 :10-14) et non pas selon la loi coranique.
Sa’ad ibn Mu’adh en décida autrement et prononça un jugement de condamnation pour trahison des BaniQurayza, selon la tradition israélite concernant les délits commis en temps de guerre, qui prévoyait, en cas de haute trahison, l’exécution des hommes et la mise en captivité des femmes et des enfants ainsi que de la confiscation de leurs biens au profit des musulmans.
Au cours de la 2ème Guerre mondiale, sous le régime de Vichy en France, à partir de 1942, la Mosquée[12] de paris avait joué un grand rôle dans la protection des Juifs, persécutés par les hordes nazis et pétainistes.
Le recteur de la Mosquée, Si Kaddour Ben Ghabrit, s’est distingué par son engagement pour les Juifs, pour leur avoir offert un abri au sein de la Mosquée, fourni desfaux certificats d’identité prouvant leur appartenance à la religion musulmane et pour avoir facilité leur évasion.
Selon le témoignage du juif nord-africain, Albert Assouline, quelques 1600 Juifs ont bénéficié du soutien de la Mosquée et ont pu être évacuésvers le Maghreb ou vers l’Espagne. D’autres personnages ont été bénéficiaires également de l’aide de Si kaddour Ben Ghabrit, tels le chanteur juif algérien, Salim Halali, originaire de Souk-Ahras ou encore le père adoptif de Phillipe Bouvard (célèbre animateur de télévision, décédé), le Juif Jules Luzzato.
La Mosquée fut l’objet de contrôle et d’observation de la part des autorités pétainistes.Le document ci-joint renseigne sur les soupçons de ces derniers sur les activités de la Mosquée depuis septembre 1940.
En 1945, la France et l’Europe fêtent leur libération du joug nazi le 8 mai pendant qu’un massacre de 45.000 Algériens est perpétré par le pouvoir colonial à partir de cette date et ce pendant trois jours au moins.
L’aide et le soutien apportés aux Juifs par la Mosquée de Paris sont généralement ignorés par le monde politique en France voire, comme le fait Michel Renard[13], diminués et réduits à minima, à une aide occasionnelle et banale au profit dequelques personnes.
Ethan Katz[14] s’exprime ainsi à ce sujet : « …Le silence de la plupart des politiciens français et des représentants juifs signifie le refus de situer les musulmans à l’intérieur de la mémoire et de l’imaginaire nationaux. Une telle attitude est particulièrement saisissante à la lumière de la reconnaissance tardive accordée, pour services rendus à la nation, à de nombreux groupes d’anciens sujets de l’Empire colonial au cours de deux guerres mondiales… ».
1942 : Les Alliés étaient bel et bien au courant
Le média allemand Deutsche Welle[15] (Onde allemande) a informé en avril 2017 sur les archives de l’Holocauste des Nations Unies sur le niveau de connaissance des Alliés concernant l’Holocauste : « … Les dossiers indiquent clairement que les forces alliées connaissaient davantage les détails du système de camps de concentration nazis avant la fin de la guerre qu’on ne l’avait généralement pensé – grâce en partie aux dossiers recueillis par les gouvernements exilés de la Belgique, de la Pologne et de la Tchécoslovaquie…

Jan karski[16], un résistant polonais, a été un témoin majeur de ce qui se tramait à Auschwitz. Il avait réussi, avec la complicité de surveillants du camp de concentration, à obtenir des informations de première importance concernant l’extermination des Juifs. Il a été chargé de les transmettre sous formes de trois messages adressés aux Alliés :
- Demander de l’aide aux Alliés afin qu’ils mènent une action contre l’extermination et la rendent publique aux yeux du monde entier
- Demander des armes à la Résistance polonaise en vue de la révolte du Ghetto de Varsovie, déjà en préparation
- Mobiliser les leaders juifs américains afin qu’ils exercent une pression continue sur leur gouvernement tant qu’une action n’aura pas été menée
Le rabbin YeshayaDalsace[17] nous rapporte que les trois messages n’ont jamais obtenu de réponse et que : « …les Alliés n’ont pratiquement rien fait de sérieux, la Résistance polonaise n’a pas fourni d’armes au Ghetto10 et les dirigeants juifs d’Amérique ou de Palestine n’ont pas remué ciel et terre. Ce sentiment d’abandon fut exprimé dans son journal à l’été 1942 par Emmanuel Ringelblum, historien et chroniqueur tragique du Ghetto: « Pourquoi le monde est-il silencieux quand des dizaines de milliers de Juifs sont empoisonnés à Chelmno ?… ».

Pour les gouvernements alliés, la situation des Juifs ne constituait pas leur priorité, il s’agissait plus de voir les choses de manière globale avec le but principal de faire tomber le régime nazi.
Raoul Hilberg[18] résume ainsi la situation : « Pour l’Union soviétique, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, le sauvetage des Juifs ne constituait pas une priorité. De 1941 à 1945, ces trois pays tournaient toute leur attention vers la guerre, comptabilisant leurs pertes et leurs acquis au combat, et songeant déjà à leurs sphères d’influence respectives une fois que l’Allemagne aurait capitulé. […] la décimation très réelle des populations asservies par l’Allemagne et ses associésreprésentait au mieux une source de préoccupation annexe.

Commençons d’abord par dire que l’Union soviétique, avec vingt-sept millions de victimes, a payé le plus lourdtribut à la guerre par rapport aux autres pays alliés. Les États-Unis se sont engagés dans le conflit avec 400.000 soldats contre 4 millions de soldats allemands. Ils espéraient gagner car le gros du travail avait été réalisé par les Soviétiques. C’est à l’issue de la bataille de Stalingrad, unique en son genre, qui a duré deux-cent jours (17 juillet 1942-2 février 1943) que le sort de la guerre a totalement basculé.

Le Vatican, instance morale suprême du monde occidental, a observé un silence des plus embarrassants et des plus encombrants pour l’Église face aux crimes nazis. Devant les quelques protestations de l’Eglise allemande, les Nazis ont rétorqué qu’ils ne faisaient que continuer le travail entamé quelques siècles auparavant par l’Église elle-même. Toutefois à titre individuel beaucoup d’hommes d’église sont venus en aide à leurs prochains, victimes de persécution.

1942 : Conférence sioniste de Biltmore
Après l’entrée en guerre des États-Unis en 1941, dans un premier temps contre le Japon après l’attaque de Pearl Harbour du 7 décembre 1941, les responsables sionistes basculent en direction d’un partenariat avec les Américains, tout en maintenant le contact avec les Britanniques.

Le conflit, devenu ainsi mondial, l’URSS étant en guerre depuis le 22 juin 1941 suite à l’invasion allemande, va accélérer le phénomène migratoire des Juifs vers la Palestine et vers d’autres pays, principalement les États-Unis, mais dans des proportions minimales.
En mai 1942, se tient à l’hôtel Biltmore[19] de New York, un congrès international sioniste avec plus de 600 participants, au cours duquel la frange sioniste guidée par David Ben Gourion et ChaimWeizman est majoritaire et réussit à imposer sa vision sur le futur du « Foyer national juif » face à la composante sioniste révisionniste extrémiste. Pour Ben Gourion et Weizman, il s’agit en cette période d’oppressions nazies, de la création d’un Commonwealth en Palestine où « les Juifs et les Arabes vivraient ensemble de façon harmonieuse et dans le respect réciproque », mais d’un Commonwealth sous la direction des sionistes. « …Sa construction[20] nécessitera un effort maximal de la part de tout le peuple juif, en Diaspora et en Palestine. Dans le cadre de cette grande cause humaine, l’Amérique, l’Angleterre, la Russie et d’autres nations qui défendent l’humanité sont susceptibles de nous aider. Mais nous devons faire le travail nous-mêmes. La Palestine sera aussi juive que les Juifs la rendront juive… ».

La frange extrémiste, galvanisée par les révisionnistes et terroristes Menachem Begin et Itzhak Rabin (tous deux occuperont plus tard la charge de Premier ministre), luttent pour l’établissement immédiat d’un État juif en Palestine, un Grand Israël (voir carte ci-jointe) qui incluait la Transjordanie et duquel dépendrait la survie du peuple juif. Cette frange demeure encore minoritaire à cette époque.
La population juive[21] en Palestine passe de 83.790 (11% du total) en 1922 à 484.804 (30% du total) en 1942, une augmentation de 400.000 personnes en 20 ans. Ce qui n’est pas du tout satisfaisant pour Ben Gourion (qui préside la conférence avec Weizmann), et pour qui l’objectif signifiait : atteindre une présence décisive pour les Juifs via le sionisme et l’influence de son mouvement à exercer sur les grandes puissances pour l’acceptation des frontières de l’Étatsioniste.
Mohamed Taleb
[1] – Voir : It Took a Village – Haaretz Com – Haaretz.com
Voir aussi : (PDF) « ScoutingPalestinianTerritory 1940-1948: Haganah Village Files, Aerial Photos and Surveys »,
[2] – Wikipédia :
Haaretz a été créé en 1919 à Jérusalem dans la Palestine mandataire par le dirigeant sioniste d’origine polonaise, Itzhak Leib Goldberg (1860-1935), sous le nom de Hadashot Haaretz (Nouvelles de la Terre [d’Israël]), un peu plus tard abrégé en Haaretz.Dans les années 1930, à cause de difficultés économiques, le journal a été vendu à David Cohen et son frère, et en 1935 a été acquis par Shlomo ZalmanSchocken.
C’est le seul journal israélien à proposer à ses lecteurs une couverture régulière de l’occupation des territoires palestiniens. Ce sujet est couvert en particulier par Gidéon Lévy et AmiraHass, seule journaliste israélienne basée en territoire occupé.
[3] – Voir Link : JQ-52-Sela-Scouting_Palestinian_Territory_1940-1948_1_0.pdf
[4] – Voir Link : JQ-52-Sela-Scouting_Palestinian_Territory_1940-1948_1_0.pdf
[5] – Voir Link:Israel’s Architect of Ethnic Cleansing – Consortium News
[6] – Voir Link : Vertreibung und Deportation der Juden aus dem Deutschen Reich | bpb
[7] – Voir Link: La conférence de Wannsee et la « solution finale de la question juive » (20 janvier 1942)
[8] – Voir Link: Mohammed Amin al-Husseini — Wikipédia
[9] – Voir Link: Le grand mufti de Jérusalem, inusable outil de propagande, par Gilbert Achcar (Le Monde diplomatique, mai 2010)
[10] – Voir Link: http://www.deutschlandfunk.de/die-organisierte endloesung.1184.de.html?dram:article_id=185482.
[11] – Voir Link : http://antikezukunft.de/2014/12/19/massakrierte-muhammad-900-juden-an-einem-tag/
- Voir aussi : L’historien britannique, Peter Frankopan, mentionne, dans son ouvrage « Lumière de l’Orient» (édition allemande: Lichtausdem Orient ; édit. Rowolt Berlin-2016, page 127) : le document officiel rédigé par le Prophète Mohamed qui stipulait les droits et devoir des citoyens des « Gens du Livre », c’est-à-dire Chrétiens et Juifs au sein de la communauté musulmane.
- Voir aussi : Le Prof. Eberhard Serauky (Serauky, Eberhard: Geschichte des Islam, Berlin 1991, p. 89) précise que „ l’authenticité du document est hors de doute… »
[12]– Voir Link :The Great Mosque of Paris That Saved Jews During the Holocaust – Haaretz Com – Haaretz.com
[13]– Voir Link : Si Kaddour Ben Ghabrit, un « juste parmi les nations » ? – études-coloniales
[14] – Voir Link: La Mosquée de Paris a-t-elle sauvé des juifs ? Une énigme, sa mémoire, son histoire
[15] – Voir Link: http://www.dw.com/en/un-holocaust-files-reveal-allies-knowledge/a-38498671?maca=en-newsletter_en_Newsline-2356-html-newsletter
[16] – Voir Link: https://fr.wikipedia.org/wiki/Jan_Karski
[17] – Voir Link: YeshayaDalsace : Mémoire, Histoire et conscience Voir : http://dorvador.org/IMG/pdf/Jan_Karski-2.pdf
[18]– Cité par YeshayaDalsace
[19] – Voir : Nadine Picaudou : Les Palestiniens, un siècle d’histoire. Le drame inachevé. 1999 – Éditions Complexe. P.98
[20]– Voir Link : 1942-5-May-11-Biltmore-Program-PICS.pdf
[21] – Voir Link : Demographics of Historic Palestine prior to 1948 – CJPME – English
Lire Partie 1 : Palestine: La Nakba de 1948