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TRIBUNE

Quand la vie était sacrifiée pour éviter de ne mourir jamais du Covid mais de la guerre

Quoique la mort constitue l’étape finale naturelle de notre vie, elle semble, grâce notamment aux progrès extraordinaires de la médecine, avoir disparu de notre univers mental et de notre perception visuelle. En particulier, dans les sociétés développées où l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, où les guerres et les famines ont disparu de leur paysage social (du moins jusqu’à présent car, à la faveur de la récession économique actuelle, la famine comme la guerre commencent à perturber cet ordonnancement paisible existentiel).

Par Khider Mesloub

Quoique la mort constitue l’étape finale naturelle de notre vie, elle semble, grâce notamment aux progrès extraordinaires de la médecine, avoir disparu de notre univers mental et de notre perception visuelle. En particulier, dans les sociétés développées où l’espérance de vie ne cesse d’augmenter, où les guerres et les famines ont disparu de leur paysage social (du moins jusqu’à présent car, à la faveur de la récession économique actuelle, la famine comme la guerre commencent à perturber cet ordonnancement paisible existentiel). 

Ainsi, les limites de la mort ont été considérablement reculées, à tel point que la vie s’apprêterait à tutoyer l’immortalité.

Ces dernières décennies, la mort est devenue presque une anomalie. Une énigme. Un fantôme, à l’existence irréelle tant elle avait disparu de l’univers mental d’une société où l’homme se croyait immortel.

Puis, soudain, avec l’apparition de l’épidémie du Covid-19, malgré la faiblesse de sa létalité, les États et les autorités médicales avaient, curieusement, ressuscité la mort comme spectre épouvantail dans le dessein de terrifier les vivants pourtant en bonne santé, terroriser les populations à l’espérance de vie jamais atteinte dans l’histoire de l’humanité.

Aussitôt, la mort avait commencé à envahir l’espace public, à pénétrer dans les foyers via les écrans télé. Chaque jour, à l’heure de passer à table, en guise d’hors d’œuvre les chaînes de télévision nous servaient sur leurs plateaux un décompte des morts du Covid-19. 

Pourtant, comparativement aux multiples décès provoqués par des maladies autrement plus graves et invalidantes, ces morts « covidatoires » étaient dérisoires. La preuve par les statistiques de la mortalité mondiale.

Chaque année, 60 millions de personnes décèdent dans le monde. Pour les années 2020 et 2021, le Covid-19 n’aura pas bouleversé le chiffre de la mortalité mondiale. La mortalité du Covid-19 est inférieure à 0,3 %. Or, à lire et à entendre les autorités gouvernementales et médiatiques, le Covid-19 serait une maladie extrêmement dangereuse, capable d’anéantir toute l’humanité. Pour autant, en 2020 et 2021, les causes principales de la mortalité sont demeurées identiques aux années précédentes.

Des maladies, autrement plus mortelles, continueront, chaque année et jusqu’à nos jours, à s’approvisionner en femmes et hommes fauchés souvent en pleine jeunesse : pathologies cardiovasculaires (18 millions), cancers (neuf millions de morts par an), famine (9 millions de morts par an), pollution, broncho-pneumopathies (3,5 millions), infections respiratoires hors Covid (2,5 millions, dont 600 000 pour la grippe), tuberculose (un million), paludisme, SIDA, hépatites, accidents de la route, guerres, etc. 

Pour un sérial killer, le Covid-19 aura été un gentil meurtrier comparé à ses congénères pathologiques, notamment le cancer. Qui plus est, comme le Covid-19 tue principalement des personnes avec une espérance de vie déjà basse, du fait de leur sénilité ou comorbidité, au cours des successives années 2020 et 2021, il n’aura provoqué aucune surmortalité. La moyenne d’âge des patients décédés avec le Covid-19 est de 82 ans. Or, cette moyenne d’âge correspond à celle de l’espérance de vie.

La finitude, la décrépitude, l’incertitude font partie de la condition humaine

Une chose est sûre : dans la vie, nous avons 100% de risque de mourir.  Néanmoins, la bonne nouvelle est que nous avons 99,7% de chance de ne pas mourir du Covid-19. 

En revanche, aujourd’hui, en 2024, par la grâce du capitalisme pathogène et destructeur, nous avons 100% de risque de mourir socialement en dépit de notre bonne santé professionnelle, et, du fait de l’effondrement programmé de l’économie, de mourir de faim et de la guerre mondiale génocidaire en préparation. 

Par ailleurs, si le Covid-19 a 0,3% de chance d’embraser et de terrasser notre corps en quelques jours, le capitalisme, lui, nous tue à 100% à petit feu durant toute notre pathologique existence vécue sous sa dominante « civilisation » mortifère. Et actuellement, il nous assassine à un rythme industriel, de manière massive. Et bientôt par la guerre généralisée génocidaire, dont nous entrevoyons les prémices en Palestine et en Ukraine. 

Préférerions-nous attraper l’Alzheimer ou le cancer (ou d’autres pathologies létales), qui dévorent graduellement, durant des années, nos cellules somatiques ou « neuronales », quel que soit notre âge ou notre santé, ou le Covid-19 qui étouffe brutalement notre corps en quelques jours, quand on est seulement très âgé et extrêmement fragile, c’est-à-dire atteint de sénilité ou de comorbidité ? Au vrai, le Covid ne provoque pas la mort, mais vient donner l’ultime estocade mortelle à des personnes vulnérables, si, et seulement si, elles ne sont pas correctement protégées et soignées. 

Devrions-nous nous inquiéter de la santé des personnes âgée au crépuscule de la vie ou du destin social de la jeunesse à l’aube de la vie, jeunesse source de la bonne santé économique ?

Devrions-nous craindre une hypothétique maladie (Covid) dont l’âge des décès est de 82 ans, ou la mort sociale certaine provoquée par la récession économique, qui emporterait la majorité de la population active en très bonne santé ?

Depuis l’aube de l’humanité, ce sont toujours les parents (les aînés) qui se sacrifient pour leurs enfants. Or, avec le crépusculaire capitalisme sacrificiel, avec sa doctrine habituelle de « bouc émissairisation », à la faveur de l’épidémie de Covid, les bourgeoisies mondialisées, par la voie de leur État, s’étaient livrées à l’immolation de la jeunesse, cyniquement au nom de la santé publique. 

Sacrifier les jeunes à la santé des vieux est la dernière invention macabre du capitalisme sénile et vampirique, qui se nourrit de la sueur des travailleurs et, de nos jours, de leur mise à mort sociale programmée.

À lire et entendre les médias, le capitalisme, connu pour son légendaire pacifisme, dans un sursaut d’humanité dont il est coutumier, aurait déployé toute son énergie sanitaire pour protéger le monde du Covid-19. 

Faudrait-il leur rappeler que le virus capitaliste est plus létal que le Covid-19, comme il le prouve actuellement avec son démentiel programme d’extermination économique et sociale de l’humanité. Le capitalisme semble renouer avec ses vieux démons : appliquer à l’ensemble de l’humanité sa Solution Finale sociale et économique. Sans oublier ses guerres généralisées génocidaires en préparation. 

Les gouvernants prétendaient nous délivrer du Covid pour mieux nous livrer à la mort par leurs guerres 

Doit-on craindre mourir d’une hypothétique affection virale ou vivre sous l’hypnotique servitude du capital dangereusement létal ? Doit-on s’effrayer d’une maladie au taux de mortalité de 0,3% ou s’horrifier du virus capitaliste à la létalité économique et sociale totale, à la gouvernance totalitaire, au programme militaire génocidaire ?

Sous couvert de l’érection de la santé en valeur suprême, l’artificielle civilisation capitaliste sacrificielle défendait en vérité la puissance de la suprême valeur, autrement dit la valorisation du capital, la vie du dieu capital, au prix de la mort du travail.

Le capital veut faire accroire, notamment le gouvernement Macron, qu’il aura sacrifié l’économie sur l’autel de la santé. 

Derrière l’ordre sanitaire règne en vrai, toujours, la gouvernance sécuritaire. Derrière le diktat médical, soucieux prétendument de la protection de notre santé, se dissimule la dictature du capital, inquiet pour la santé de sa valorisation. 

La santé est une affaire trop importante pour être laissée à la médecine vénale et à la gouvernance létale du capital. Avec les médecins et les politiciens, nous avons eu droit à l’ordre sanitaire qui aura confiné au terrorisme médical et à l’État totalitaire, un État qui affine son omnipotence sécuritaire, ses préparatifs militaires.

Fondamentalement, devons-nous craindre un virus dont on guérit en moyenne dans 99,7 % des cas, ou une maladie incurable (cancer, Alzheimer…), qui nous condamne à la sénilité et à la dépendance pendant des années ; ou plus gravement le virus du capitalisme sénile qui anéantit actuellement toute vie sociale, réduit à la misère des centaines de millions de personnes du fait des destructions économiques planifiées par le Grand capital financier qui veut se refaire une nouvelle jeunesse sur notre mort cyniquement planifiée, c’est-à-dire par la guerre mondiale ?

That is the question !

« Mourir pour des idées, l’idée est excellente », chantait Brassens. Mais l’idée de mourir est encore plus excellente, car l’idée de mourir est plus traumatisante que la mort elle-même. Voilà le motif du terrorisme viral inoculé par voie médiatique dans le corps social par les gouvernants, avec leur propagation de l’idée de mourir par le Covid. 

Dès lors que les puissants ont fait croire aux populations qu’elles étaient en danger de mort par le Covid, ils ont pu les gouverner par la terreur, les manipuler, faire de leur vie un enfer étant entendu qu’elles ont été, durant deux ans, socialement enterrées, confinées à une existence funèbre.

Comble du cynisme :  ce sont les mêmes puissants et gouvernants qui, il y a à peine quelques mois, « bataillaient » prétendument pour nous « protéger » d’une hypothétique mort provoquée soi-disant par le Covid, s’acharnent, aujourd’hui, à vouloir nous livrer, sans scrupule, à la mort par leurs guerres impérialistes qu’ils ont commencé à déclencher dans le monde entier. 

Khider MESLOUB 

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