A l’occasion de la célébration du 61ème anniversaire de l’indépendance,le Collectif unitaire Franco-Algérien organise ce mercredi 5 juillet à la place de Trocadéro, à Paris, un rassemblement, appelant les autorités françaises à restituer les crânes des résistants algériens, détenus dans des cartons et exposés comme des trophées Musée de l’Homme à Paris,non loin du lieu de cette manifestation.
Les organisateurs de ce rassemblement comptent exprimer leur indignation face à l’obstination de l’Etat français à poursuivre sa politique coloniale, entamée depuis près de deux siècles. Dans un communiqué rendu public, le collectif unitaire Franco-Algérien revient sur les démarches prises par l’Etat Algérien depuis la fin de 2017, et les documents présentés depuis 2011 par l’archéologue et historien algérien Ali Farid Belkadi , suite à des années de travaux de recherches.
“Ce sont principalement les crânes des résistants de la région de Zaatcha, menée par le Cheikh Bouziane et ses combattants retranchés dans l’oasis de Zaatcha (au Sud de Constantine) qui ont tenus têtes aux troupes coloniales françaises. La place forte tombe le 29 novembre 1849, et 800 Algériens auraient été tués ce jour-là. Parmi eux, le Cheikh Bouziane, son fils de 15 ans et ses fidèles dont les têtes décapitées furent exposées pour terroriser la population, avant d’être envoyées en France, comme trophées, par un médecin militaire” lit-t-on dans le communiqué.
Et de poursuivre “En plus de la liste officielle de la quarantaine de crânes des résistants algériens, dressée en 2011 par Ali Farid Belkadi, d’autres restes mortuaires datant depuis 1830, restent cachés afin d’éviter l’accès aux consciences libres l’ampleur de la tragédie coloniale et ses dimensions inhumaines traduites à travers la théorie des « bienfaits de la colonisation » par un système de domination des populations”.
Il convient de rappeler, que Brahim Senouci avait lancé le 18 mai 2016, une pétition qui avait recueilli 300 000 signatures sur le site change.org pour demander à l’Etat français de restituer à l’Algérie les crânes de ces résistants conservés dans les sous-sols du Musée de l’Homme, à Paris, et entreposés dans de vulgaires cartons, rangés dans des armoires
métalliques.
La même source, affirme qu’en dépit de la promesse des plus hautes autorités françaises, de restituer les dépouilles des résistants algériens, qui ont été privés de leur droit naturel d’être enterrés auprès de leurs camarades de lutte en Algérie, depuis presque deux siècles, aucune mesure politique sérieuse n’a été entreprise par les dirigeants en France.
Et d’ajouter: “Cela nous interroge sur cette confiscation de l’histoire de tout un peuple, qu’on ose en plus couvrir au moyen d’une formule insupportable : « rente mémorielle ». Sans verser dans les jérémiades, et justement pour construire un avenir apaisé entre les deux rives, tout en faisant barrage à ces courants politiques qui appellent à une seconde guerre d’Algérie, que ce devoir de mémoire est indispensable pour s’éloigner des tragédies que l’on nous construit”.
Contre l’oubli de la tragédie coloniale, le peuple algérien qui fête le 61ème anniversaire de son indépendance, ne veut pas faire l’impasse sur la mémoire de ses résistants conservés dans un Musée à Paris : Rendez au peuple algérien les crânes de ses résistants anticoloniaux.