Le Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine (CPS) a demandé, jeudi, au Maroc et à la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de s’engager dans des « pourparlers directs » et sans « conditions préalables » en vue de parvenir à un « règlement définitif » du conflit au Sahara Occidental, qui garantit au peuple sahraoui son droit inaliénable à l’autodétermination.
Le CPS » demande au Royaume du Maroc et à la République arabe sahraouie démocratique de cesser immédiatement les hostilités et d’engager le dialogue, de créer un environnement propice à des pourparlers directs et francs, sans aucune condition préalable et conformément à l’article 4 de l’Acte constitutif de l’UA et aux dispositions pertinentes du Protocole relatif au CPS », indique l’organe décisionnel de l’organisation africaine dans le communiqué final de sa réunion du 9 mars au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, rendu public jeudi.
Se déclarant « préoccupé » par l’impasse persistante dans laquelle se trouve le processus politique engagé sous les auspices des Nations unies, le Conseil a tenu à rappeler que le plan de paix onusien devait » parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
Le CPS a également demandé à la Commission de l’UA de prendre d’urgence les mesures nécessaires pour la réouverture du Bureau de l’UA à Laayoun, au Sahara occidental occupé, afin de permettre à l’Union africaine de réactiver son rôle dans la recherche d’une solution politique à ce conflit de longue date.
A cet effet, le Conseil a ordonné d’entreprendre une mission de terrain dans la région, dès que possible, afin de faire le suivi, sur place, de la situation.
Soulignant le rôle de l’organisation africaine dans le règlement du conflit, le CPS a décidé que la Troika de l’UA revitalise d’urgence son engagement avec le Maroc et la RASD en vue de trouver pacifiquement une solution permanente à la crise.
L’organe décisionnel de l’UA a également décidé de s’acquitter de son mandat sur le conflit, en examinant la situation au Sahara occidental le cas échéant, au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, y compris en recevant des informations de la Troïka de l’UA.
Il s’est dit aussi « Conscient du rôle historique de l’OUA/UA en tant que garant du plan de règlement du conflit du Sahara occidental signé par les deux parties en 1991, et qui a conduit au déploiement de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) pour superviser le cessez-le-feu et organiser un referendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
Tout en Reconnaissant le rôle « crucial » de l’ONU dans l’exercice de sa responsabilité de trouver une solution durable à la crise, le CPS a exhorté le SG de l’ONU à accélérer la nomination d’un nouvel envoyé personnel, qui va travailler en « étroite collaboration avec l’UA, conformément aux dispositions de la Charte des Nations unies et du cadre UA-ONU pour un partenariat renforcé dans le domaine de la paix et de la sécurité ».
Le CPS a demandé, en outre, au SG de l’ONU de charger le Conseiller juridique des Nations unies de fournir un avis juridique sur l’ouverture de consulats dans le territoire non autonome du Sahara occidental.
La Commission de l’UA a été chargée de transmettre le présent communiqué aux deux Etats membres, le Maroc et la RASD, pour qu’ils prennent des mesures immédiates, ainsi qu’au SG de l’ONU et au Coordonnateur des membres africains du Conseil de sécurité de l’ONU pour diffusion ultérieure en tant que document de travail officiel du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les trois membres africains du Conseil de sécurité, le Kenya, le Niger et la Tunisie, sont invités à faciliter la coordination entre le CPS de l’UA et le Conseil de sécurité des Nations Unies sur cette question.