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TRIBUNE

Les discours sanitaires alarmistes servent à museler le peuple et muscler le pouvoir

On se souvient comment, au début 2020, à la témérité fièrement exhibée au cours des deux précédentes années par de nombreux peuples en révolte contre leurs dirigeants respectifs avait succédé la pusillanimité effarouchée vécue dans le confinement politique solitaire et apeuré.

Par Khider Mesloub

On se souvient comment, au début 2020, à la témérité fièrement exhibée au cours des deux précédentes années par de nombreux peuples en révolte contre leurs dirigeants respectifs avait succédé la pusillanimité effarouchée vécue dans le confinement politique solitaire et apeuré.

En effet, il aura suffi l’irruption d’un germe énigmatique, le coronavirus, opportunément instrumentalisé par les gouvernants mondialistes, pour briser l’ardeur pugnace des activistes fugaces. Pour susciter un climat apocalyptique entretenu complaisamment par les puissants, impatients de prendre leur revanche par la terreur « sanitaire » exercée contre le peuple rebelle, cet « animal féroce » qui avait osé perturber la tranquillité de leur règne prédateur durant plusieurs mois.

Les classes régnantes ont toujours gouverné par la peur.  Par suite du réveil de la conscience politique et de l’amorce de la combativité militante manifestés par les classes populaires en lutte, tout au long des années 2018 et 2019, dans de nombreux pays, notamment en France avec les Gilets jaunes, en Algérie avec le Hirak, en Chine (Hongkong) avec les manifestations monstres et historiques contre le régime maoïste, la peur régnait plutôt dans les palais présidentiels. La peur avait changé de camp, elle s’était hissée dans les cercles dirigeants descendus de leur piédestal gouvernemental vermoulu.

Pour circonscrire l’esprit de révolte massivement déployé dans une atmosphère sociale marquée par des soulèvements populaires inédits et emblématiques, les classes régnantes s’étaient emparées du coronavirus, cet allié des puissants, pour terrifier les populations par l’intoxication mentale alarmante, efficace arme politiquement désarmante.

Signe des temps, à notre époque, la terreur virale est furieusement plus opérante que la manipulation par le terrorisme islamiste, devenue inoffensive à force d’exploitation manipulatoire outrancière. Les peuples sont depuis longtemps immunisés contre les terrorismes étatiques, souvent actionnés par des officines œuvrant au service des puissances impérialistes ou États capitalistes. 

En revanche, depuis 2020, c’est-à-dire depuis l’entrée dans l’ère des pandémies virales protéiformes fabriquées, ces mêmes peuples semblent pathologiquement démunis devant cette éruptive corruption mentale étatique et intoxication médiatique, sur fond de psychose alimentée et propagée par les gouvernants. 

Dans cette période de crise économique systémique et de délégitimation institutionnelle, les différents gouvernements de la majorité des pays, despotiques ou soi-disant démocratiques, tirent profit de la propagation d’un « virus létal » à l’origine suspecte pour tenter de se refaire à bon compte une virginité politique, redorer leur blason gouvernemental.

Dans la majorité des pays, depuis le début de la « décennie virale », les années 2020, les gouvernants moribonds s’emparent systématiquement de quelque opportune crise sanitaire orchestrée pour se refaire une jeunesse gouvernementale sur notre retraite anticipée politique imposée par le confinement de nos droits et libertés, discrétionnairement décrété par l’État sénile. 

Le règne de la peur est l’arme des puissants. À la faveur de chaque « crise sanitaire » délibérément amplifiée, la peur s’empare légitimement du peuple. 

Aussitôt les gouvernants se posent en sauveurs et protecteurs du peuple. « Nous sommes là pour vous protéger », répètent-ils à l’envi. « Mais à condition de ravaler votre esprit de rébellion sans discuter, d’avaler notre pouvoir despotique sans parlementer, d’ensevelir vos revendications politiques sans protester, sans oublier de vous enterrer dans le huis-clos de votre tombale maison sans râler », décrètent-t-ils. « Crise sanitaire oblige, l’heure est au confinement de la lutte, des revendications, de la vie sociale ordinaire. L’État se chargera de votre protection, par votre emprisonnement à domicile, par l’enterrement de tous vos droits politiques », martèlent-ils.

En tout cas, la fabrication d’une « crise sanitaire » est l’occasion bénie pour les gouvernants de coloniser l’espace public par leurs forces de l’ordre, d’imposer « légalement » au peuple leur pouvoir totalitaire, matérialisé par le contrôle social électronique et le pass sanitaire. 

Le confinement (politique) du peuple est devenu l’ultime arme pour protéger les classes dirigeantes de la propagation des contagieux soulèvements populaires.

Aussi, de nos jours tous les dirigeants de nombreux pays se frottent régulièrement les mains de subir l’invasion d’un « virus létal » fabriqué dans quelque laboratoire occulte, car il leur sert de subterfuge pour sauver leur régime, même au prix de la mort politique du peuple, écrasé, non par une répression sanglante mais par une peur irrationnelle paralysante. 

Comme l’a écrit au siècle dernier le critique américain Henry Louis Mencken, « le but de la politique est de garder la population inquiète et donc en demande d’être en mise en sécurité ». Aussi la politique de la peur s’attache-t-elle à susciter un climat de psychose au sein de la population pour justifier l’adoption de lois sécuritaires, de mesures totalitaires. Les discours alarmistes et anxiogènes participent de la politique sécuritaire actionnée par les classes dominantes pour museler le peuple et muscler leur pouvoir. 

L’instrumentalisation de la peur réelle ou irrationnelle par les gouvernants à des fins de conditionnement idéologique est une arme appliquée depuis l’existence des sociétés de classes. Mais la manipulation de la peur à des fins de confinement politique et de relégation de la protestation sociale, sous couvert de gestion sanitaire, est la dernière invention étatique bourgeoise.

Khider MESLOUB 

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