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Le Maroc, une monarchie autocratique coloniale et expansionniste en dérive.

Par Mohamed El-Abassi

La succession dans la monarchie alaouite héritée au Maroc depuis le départ de la France a été bâtie et entretenue sur une gouvernance absolue, une aventure coloniale désastreuse et des relents expansionnistes démentiels : La somme de ce triptyque d’un temps révolu depuis la fin de l’ère des empires en Europe du 18ème siècle, se déroule et se poursuit en Afrique dans le nouveau millénaire naissant. C’est le peuple marocain, sujet du monarque,  qui en paie, en définitive,  le prix fort, et les sahraouis qui en sont les victimes innocentes d’un fait colonial qui ne s’accomplira jamais tant qu’ils se battent pour leur juste et légitime cause.

Au Maroc, il faut, cependant, distinguer le peuple, pacifique et fraternel, de sa gouvernance royale, secrète et makhzénienne, qui s’enfonce dans une logique suicidaire tant à l’intérieur que dans sa politique extérieure. Mais les deux aspects de sa politique sont intimement liés : leur dénominateur commun étant la répression érigée en mode d’Administration des marocains et d’anéantissement des sahraouis.

Maroc : Rupture de l’équilibre social.

La classe moyenne ne cesse d’endurer un paupérisme avancé  qui se propage  entraînant la disparition inexorable d’un pan entier de la société marocaine qui fut intermédiaire en servant d’élément important dans l’équilibre social. 

Cet équilibre qui donnait l’avantage à la cour royale, dans sa doctrine traditionnelle qui voulait maintenir une société scindée en trois couches bien distinctes pour maitriser les mécontentements exprimés par les exclus, est entrain de disparaitre.  Les marocains moyens issus de la fonction publique se fondent et rejoignent  la classe des couches dans le besoin. La confédération démocratique du Travail recense plus de trois millions de nouveaux pauvres marocains   Dès lors, deux classes subsistent : L’une au train de vie qui baigne dans l’opulence et l’extravagance, et une autre appauvrie qui expérimente la misère chronique de la troisième qui l’aura anéantie depuis toujours.

Cette nouvelle situation présente une bombe à retardement sociale, voire, politique qui risque d’engendrer de fâcheuses répercussions dans le voisinage maghrébin et en Europe, notamment, en Algérie, en  Mauritanie, en Espagne et en France quand on mesure l’ampleur des candidats à l’immigration clandestine et à l’exil.

La genèse de cette évolution réside, dans une accumulation historique d’éléments objectifs et subjectifs, induite parla gouvernance propre d’une monarchie aux  accointances suspectes avec des oligarques et autres puissants hommes d’affaires recyclés dans la politique, à commencer par son premier ministre, multimilliardaire. Un scénario qui rappelle vaguement un certain vécu en Algérie avant l’arrivée au pouvoir du Président Tebboune, sauf qu’à la différence de notre pays, un « Hirak » béni ayant mis fin à l’aventure, est bien décidé à faire table rase du passé et envisage l’avenir d’une nouvelle Algérie qui se purifie grâce à une saine gouvernance et une réappropriation par peuple algérien de son destin. 

Sans tomber dans un parallèle inapproprié pour le titre générique, l’Algérie se distingue, par ailleurs, et contrairement au Maroc, par une politique de bon voisinage, des frontières incontestables et une coopération de bonne foi.

Le Maroc s’est, par contre, englué dans une aventure coloniale et s’y enfonce dans la durée tant qu’il ne se sera pas remis à la raison pour considérer que le seul verdict d’un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental, pourra le soulager honorablement et dignement et assainir et apaiser, par ailleurs, ses relations avec son voisins

Le conflit du Sahara Occidental : Une véritable saignée financière et morale du Maroc.

Un demi-siècle de politique coloniale et de répression policière brutale dans les territoires occupés du Sahara occidental n’auront pas donné raison à la monarchie alaouite.  Le peuple sahraoui est plus que jamais résistant et la communauté internationale davantage sensible à ses souffrances et à ses revendications légitimes. Quel résultat  de tout le temps perdu  ajouté aux dépenses astronomiques, qui auraient fait le bonheur des marocains, investies inutilement dans cette aventure ? Qu’a-t-il récolté, en définitive, le Maroc colonial ? Ces interrogations et tant d’autres qui appellent une rétrospective historique même sommaire, de ses origines à nos jours, de la question du Sahara Occidental, quand elle fut posée à la cour internationale de justice après le départ de l’Espagne, qui avait dit ceci en substance : « il n’existe aucun lien d’allégeance entre le roi du Maroc et les populations du Sahara Occidental qui attesterait d’une présumée souveraineté de celui-ci  sur les territoires considérés….. Le Sahara Occidental n’était pas une « Terra Nillus », mais avait ses propres habitants, des bédoins qui y vivaient».

Conclusion : Le Maroc n’a aucun droit de possession et le territoire du « Saguia El-Hamra et du Rio d’Oro » n’est pas à conquérir comme dans le « Far West » par une marche dite verte. 

Des années après cette aventure, dans le désert du Sahara Occidental, il a poussé des épines de cactus sans jamais fleurir les jardins des « merrakchis » !

Sans faire l’impasse sur l’évolution historique qu’a connue ce conflit dans ses phases politique, militaire et diplomatique, chèrement payée par le Peuple sahraoui, la situation actuelle se présente comme suit :

  • La cause sahraouie s’en ressort largement triomphale et plus connue. Elle bénéficie, de plus en plus, de soutiens politiques, de sympathie, et de reconnaissances officielles d’Etats sérieux contrairement à la thèse coloniale marocaine dont les pseudo-reconnaissances s’effritent, de jour en jour, au gré des changements de gouvernements ;
  • La diplomatie marocaine exclusivement mobilisée à défendre la colonisation du Sahara Occidental, dépense, sans compter dans un gouffre sans fond, des poches du contribuable marocain, pendant que celui-ci peine à se nourrir ; 

Si lourdement compromise par des simulacres d’ouverture de consulats et autres effets d’annonce et de propagande orchestrés par Bourita, la diplomatie marocaine est en passe d’être ignorée, désormais vouée à la vindicte internationale, d’Etats et des Organisations internationales, et pour cause :

  • Son aveuglement, à vouloir défendre l’indéfendable, notamment, les affres des services secrets du Makhzen pour des actes d’espionnage des chefs d’Etat, des personnalités et autres, grâce au logiciel Pegasus fourni par l’entité sioniste en guise d’acompte contre une normalisation contre nature vomie par le peuple marocain.
  • Des crimes de corruption documentés et avérés des parlementaires européens qui ont avoué et donné les preuves d’une  implication directe du Makhzen pour acheter leurs consciences et leurs votes en contre partie de sommes astronomiques volées au peuple marocain pendant qu’il croule sous une sévère inflation.
  • Que de pages noircies, que de baves dégoulinantes de mensonges, de contre-vérités et de haine anti-algérienne, la propagande makhzénienne aura-elle inutilement dépensée pour s’enorgueillir de victoires imaginaires et finir, en dernier ressort, par dépérir étant  la première victime de son propre discrédit.

Un triste tableau de déshonneur à délivrer à la plus imbécile et aveuglée de l’histoire que cette monarchie autocratique coloniale pour penser qu’elle peut survivre, avec une idéologie archaïque,  et de  pouvoir mater son propre peuple révolté, et coloniser tout un peuple par la corruption, l’espionnage et la propagande !

 

 

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