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Du Sommet arabe d’Alger au mondial qatari: la Grande victoire de la cause palestinienne

Ceux  qui ont misé sur le  sommet arabe d’Alger tenu les 1 et 2 novembre , ont eu tort et leurs tentatives entamées durant l’année 2020, dans l’acheminement de la normalisation avec l’entité sioniste s’avèrent aujourd’hui inopportunes et inefficaces.
La réponse de la réussite des efforts de l’Algérie pour hisser la cause palestinienne au devant de la scène internationale, nous vient de cet engouement populaire des peuples arabes largement exprimé en faveur de la cause palestinienne, comme l’illustrent les images des drapeaux palestiniens brandis par les supporters des différentes sélections arabes présentes au rendez-vous planétaire de la balle ronde, et des écussons et des pancartes des supporters et touristes à Doha interpellant la conscience internationale sur ce déni international qui perdure depuis 75 ans.

Les médias et touristes israéliens venus en masse, au Qatar, l’ont appris de visu et par la voix des jeunes arabes qui refusaient toute normalisation avec l’entité sioniste.

Les reporters originaires de l’Etat hébreu venus couvrir la compétition footballistique sont quasi systématiquement ignorés, voire pris à partie, par des supporteurs arabes, toujours très attachés à la cause palestinienne.

En Algérie, la Palestine, une cause nationale

Comme l’a bien souligné le président algérien Abdelmadjid Tebboune, la Palestine est une cause nationale pour l’Algérie et son Peuple, et ne lésinera pas sur les moyens pour la replacer au devant de la scène internationale. Sur ce plan, les efforts entrepris par Alger ont permis de réunir 15 factions palestiniennes à Alger à l’occasion du dialogue inter-palestinien, couronné le 13 octobre dernier, par la déclaration d’Alger, ouvrant la voie au succès du Sommet arabe des 1 et 2 novembre dernier, coincidant au passage avec la grande date symbolique du déclenchement de la glorieuse révolution du premier novembre 1954, couronné de son côté par la Déclaration d’Alger. Une déclaration qui vise la concrétisation d’une action arabe commune allant dans le sens de l’application des résolutions onusiennes favorables à la solution de deux Etats. Une solution qui bénéficierait selon certains indicateurs du soutien de l’administration Biden, dont le Secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken vient d’appeler le gouvernement israélien à cessez toute opération d’implantation de nouvelles colonies dans les territoires palestiniens occupés. Une mise au point qui intervient quelques semaines après celle de l’ambassadeur US en Israël Tom Nides qui soulignait que Washington s’opposait à la « croissance » des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés.

 « J’ai clairement fait comprendre cette position au gouvernement israélien et à tous ses membres, y compris le Premier ministre », avait déclaré en septembre dernier  déclaré Tom Nides

Adhésion à part entière de l’Etat palestinien, un objectif à court terme
Part ailleurs, il faut noter que l’Algérie s’est fixée comme objectif en coordination avec les Etats membres de la ligue arabe, de défendre bec et ongle l’adhésion à part entière de l’Etat de la Palestine comme 194 ème membre de l’ONU;
Sur ce plan, le ministre algérien  des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’Etranger, Ramtane Lamamra, avait annoncé la couleur à l’occasion de son intervention devant l’Assemblée générale de l’ONU tenue en septembre dernier, en réitérant   le soutien de l’Algérie à la demande soumise par le Président palestinien au Secrétaire Général de l’ONU pour que la Palestine obtienne la qualité d’Etat membre à part entière des Nations unies.

Lamamra indiqua également à l’occasion de sa participation à la réunion ministérielle du Comité du Mouvement des Pays non-alignés sur la Palestine, que l’admission de la Palestine contribuera au règlement de la question palestinienne et mettra la puissance occupante devant ses responsabilités, avant d’ajouter que le silence de la communauté internationale et les politiques du fait accompli sapent tout espoir d’un règlement définitif et juste de la question palestinienne. Une position convergente avec celle de l’Etat palestinien exprimé par son président Mahmoud Abbas, lors de sa visite à Berlin.

Lors de  sa visite en Allemagne, Mahmoud Abbas a mis en garde contre la perte « de l’opportunité de concrétiser la solution à deux États dénonçant les deux poids deux mesures de l’Occident à l’égard de l’occupation israélienne des territoires palestiniens, par rapport au conflit ukrainien

: « Les pays de l’Union européenne peuvent y contribuer d’ici (en protégeant l’idée d’une solution à deux États), si leurs pays qui n’ont pas encore reconnu l’État de Palestine, qu’ils le fassent. » martèle-t-il.

Et d’ajouter “Nous nous demandons pourquoi les pays de l’Union européenne, qui ont beaucoup investi dans l’établissement des institutions de l’État de Palestine, ne franchissent-ils pas cette étape ? Pourquoi le Conseil de sécurité n’adopte-t-il pas le statut de membre à part entière de l’État de Palestine à l’ONU, qui a prouvé, depuis sa reconnaissance en tant que membre observateur en 2012, qu’il est un pays responsable », a déclaré Abbas.

Selon Mahmoud Abbas, tout ce à quoi le peuple palestinien aspire, c’est « la liberté et l’indépendance dans un État souverain et démocratique, dans lequel tous ses citoyens jouissent de la justice, de l’équité et de l’égalité des chances, et l’État de Palestine sera un membre à part entière des Nations unies ».

Quatre résolutions onusiennes en un temps record

Aujourd’hui, il est clair que le conflit ukrainien a mis à nu la conception du respect du droit international par les grandes puissances, et le rôle que joue l’ONU pour asseoir la légitimité international. Il est clair aujourd’hui que cette organisation est devenue un instrument entre les mains des puissances occidentales. Et ce n’est pas les irakiens dont le pays avait été envahi suite à un mensonge de Colin Powell , ou les libyens dont le leader Mouammar El Gueddafi a été froidement assassiné, qui vont nous démentir au sujet du rôle de l’ONU;
Une organisation qui a adopté quatre résolutions au sujet de la Palestine pour justifier ses réunions au sujet de l’opération militaire russe en Ukraine qualifiée par l’Occident d’invasion d’un Etat souverain. Une position qui n’a jamais été exprimée à l’occasion des invasions de l’Irak, la Libye ou la Syrie. Une hypocrisie occidentale qui résume le soutien indéfectible à l’occupation israélienne des territoires palestiniens et le refus des capitales européennes à accepter le droit de la Palestinien au statut de membre à part entière au sein de l’ONU.

En effet, l’assemblée  générale de l’ONU vient de voter ses résolutions annuelles sur la Palestine et prévoit une manifestation de haut niveau le 15 mai 2023 pour commémorer la Nakba

L’Assemblée générale a adopté ses quatre résolutions annuelles sur la question de Palestine ainsi que la résolution relative à la situation au Moyen-Orient, au cours d’une séance qui a encore donné l’occasion de montrer qu’une majorité d’États Membres appellent à la fin de l’occupation des territoires palestiniens, tandis que d’autres estiment que ces textes ciblent injustement l’État hébreu et ne font pas la promotion de la paix.

Les quatre résolutions onusiennes sur la Palestine , une première en un laps de temps réduit, après 75 ans de déni de droit international, s’ajoutent à celle à la résolution adoptée le mercredi 30 novembre à une écrasante majorité appelant Israël à se retirer totalement du Golan syrien occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967, en application des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

Avec 92 voix pour, 9 contre et 65 abstentions, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté mercredi 30 novembre une résolution intitulée « Le Golan syrien ».

La résolution en question stipule que la décision expansionniste  d’Israël du 14 décembre 1981 d’imposer ses lois et sa juridiction sur le Golan syrien occupé en juin 1967  est caduque, nulle et non avenue et n’a aucune légitimité, comme l’a confirmé le Conseil de sécurité dans sa résolution n° 497 du 1981.

La normalisation à l’épreuve de la rue arabe

Les pays arabes signataires des accords d’Abraham se retrouvent deux après ce processus fragilisés par l’opposition de la rue arabe, dont le sommet arabe d’Alger a validé cette opposition en acte politique à promouvoir sur la scène internationale.
Le président de l’Etat hébreu Isaac Herzog en visite ce dimanche 4 décembre à Manama au Bahreïn en a déjà tâté le pouls  de la rue bahreïnie qui a exprimé son opposition avec l’occupant sioniste.

Idem pour la rue marocaine, qui n’a pas manqué le rendez-vous du dimanche 4 décembre à l’occasion des manifestations populaires contre la cherté de la ville et de la corruption qui gangrène l’Establishment marocain, pour dénoncer les accords de la normalisation avec l’entité sioniste.

L’Occident cautionne implicitement l’arrivée de l’extrême droite en Israël

A  l’opposé des élections législatives en Italie du 25 septembre dernier qui  avaient tenu en haleine les médias Occidentaux de la Mainstream, et l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni, du parti Fratelli d’Italia « diabolisée », les élections législatives israéliennes du premier novembre dernier, soldées par l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement fasciste et raciste, sont passées sous silence en Occident. Aucune réaction n’a été enregistrée au sujet de la désignation des ultra-nationalistes  Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, .

Âgé de 42 ans, Bezalel Smotrich dont la famille est originaire d’Ukraine préside le Parti sioniste religieux. Favorable au « Grand Israël (Eretz Israël) » et à la primauté des règles judaïques dans la vie publique, Smotrich ne cesse pas de dénoncer le wokisme occidental et l’idéologie gendériste. Son comparse est encore plus radical puisque le système médiatique d’occupation mentale le qualifie de « suprémaciste juif ». Ce dernier chef du parti d’extrême-droite HaTzionout vient d’être désigné par Benjamin Netanyahu, comme ministre des finances dans le cabinet formé par le Likoud.

Né en 1976, d’un père irakien et d’une mère kurde (il a existé une infime minorité kurde de confession juive), Itamar Ben Gvir  dirige Force (ou Pouvoir ou Puissance) juive. Ses détracteurs le présentent en héritier spirituel du rabbin d’extrême droite Meir Kahane, fondateur et guide du mouvement Kach d’où procédera la sulfureuse Ligue de défense juive (LDJ). En 1984, le Kach entre au Parlement grâce à un positionnement anti-arabe assumé. Il préconise l’expulsion massive des Arabes d’Israël et des Palestiniens, selon le site http://newsnet.fr/ .

Le vainqueur des dernières législatives israéliennes Benjamin Netanyahu, Chef du Likoud a accepté d’accorder le portefeuille de la sécurité nationale au chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit (Force juive), Itamar Ben Gvir, dans le gouvernement qui se forme actuellement.

Benjamin Netanyahou est un modéré devant les  deux ultra-sionistes Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, selon l’auteur du « printemps des sayanims et  franco-marocain Jacob Cohen à l’occasion d’une interview accordée à Algérie54.

Les similitudes israélo-ukrainiennes

Beaucoup de similitudes entre l’actuel gouvernement ukrainienne à Kiev, dirigé par Volodomyr Zelensky, adèpte de Stepan Bandera, et le gouvernement israélien que dirigera Benjamin Netanyahou. D’ailleurs, ce n’es pas un hasard si les médias de l’entité sioniste avaient été instruits de ne pas focaliser sur les évènements en Ukraine, pour ne pas influer sur la rue arabe qui se rangerait du côté de la Russie. Et ce n’est pas un hasard si les pays arabes ont observé une neutralité dans ce conflit, comme l’indique la décision de l’OPEP+ de maintenir le niveau de production de pétrole. Les israéliens sont conscients de la vulnérabilité des Etats arabes signataires des accords d’Abraham; mort-nés, face à la farouche opposition de leurs peuples acquis à la cause palestinien et dénonciateurs de la répression et des violations quotidiennes des lieux sacrés de l’Islam.

L’occident cautionne implicitement l’extrême droite israélienne

Le silence complice et lâche de l’Occident n’a qu’une seule réponse celle de cautionner l’arrivée au pouvoir de cette extrême droite, qui sera menée par celui qui appela à l’extermination des arabes, en l’occurrence Itamar Ben Gvir, nouveau ministre de la sécurité nationale, avec de larges prérogatives là l’inverse de ses prédécesseurs; lui permettant de mener des opérations à l’intérieur des territoires palestiniens sous autorité palestinienne. Ce qui signifie que les accords d’Oslo et de coordination sécuritaires deviennent caduques. Place à la résistance pacifique et au combat diplomatique pour l’édification d’un Etat souverain,  et la mise à nu de la position occidentale partielle, que le conflit ukrainien l’a remise en surface. Cette complicité européenne avec le fascisme remonte en fait à très loin dans le passé. A bon entendeur.

 

 

 

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