Le président de la Conférence de la coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand, a appelé vendredi depuis Paris la France à revenir sur sa position concernant le Sahara occidental en “se conformant à la légalité internationale”.
“On ne comprend pas le choix des autorités françaises de faire soudain fi de ce qu’est la structure même du droit international et de ce que sont les traditions du respect des droits des peuples qui sont inscrits dans la résolution 1514 des nations unies”, a déclaré M. Galand lors d’une conférence de presse organisée peu avant le début de la 49e réunion de l’Eucoco à Paris.
Le président de la Task force de l’Eucoco a expliqué que l’objectif de cette conférence de soutien au peuple sahraoui était donc “d’appeler la France à changer de comportement”, en adoptant une position plus respectueuse du droit international.
Soulignant que le choix porté sur Paris d’accueillir la 49e réunion de l’Eucoco n’était pas fortuit, il a insisté sur le fait que, étant membre permanent du Conseil de sécurité capable d’utiliser le droit de véto, “la France a une position particulière dans le monde et il en découle donc des responsabilités tout aussi importantes”.
Or, a-t-il regretté, “force est de constater que l’actuel gouvernement français a pris des positions qui sont à l’encontre de tous les principes et de tous les fondamentaux de la coexistence entre les peuples qui se sont construits petit à petit depuis la deuxième guerre mondiale par l’ensemble des luttes d’émancipation des peuples pour leur droit la décolonisation”.
Et M. Galand d’ajouter : “Nous sommes ici à côté d’un peuple qui est le dernier peuple d’Afrique à ne pas avoir bénéficié de ses droits fondamentaux à la décolonisation et au principe même du droit à l’autodétermination”.
A ce titre, il a salué “l’exemplarité du peuple sahraoui qui, depuis plus de 50 ans, de manière déterminée et pacifique, a fait confiance aux institutions internationales qui s’étaient engagées à le conduire vers ses droits à l’autodétermination et demandé à l’Espagne de procéder à la décolonisation du Sahara occidental”.
Il a fait savoir que pendant deux jours l’Eucoco va, à travers l’organisation d’une conférence internationale interparlementaire à l’Assemblée nationale française, et de ses travaux à la Bourse du travail de Paris ainsi que l’organisation d’un rassemblement Place de le République en plein centre de la capitale française, “rappeler les principes fondamentaux de liberté, d’égalité et de solidarité qui doivent conduire l’ensemble de nos actions”.
De son côté, la présidente de l’Association des amis de la RASD (AARASD), Régine Villemont, est revenue sur “l’invisibilité” dont souffre la cause sahraouie.
“Depuis 50 ans que nous organisons des conférences ( ) et bataillons avec les Sahraouis pour faire respecter leurs droits à l’autodétermination, nous avons toujours eu à lutter contre l’invisibilité” de cette cause, a-t-elle regretté.
Elle a notamment appelé à lutter contre cette invisibilité pour que la cause sahraouie ait la présence voulue en France.