Une partie de la presse espagnole passetotalement dans le giron du régime du Makhzen en diffusant des mensonges et de la désinformation à l’image de La Razon, dont on avait déjà évoqué les liens avec la DGED dirigée par le sinistre Yassine El Mansouri, acteur-clé du Marocgate, et de La Vanguardia.
Cette frange des médias ibérique est devenue la voix- mensonge de l’occupant marocain lors du traiement de la question de la décolonisation du Sahara Occidental, en qualifiant au passage le Front Polisario , unique et représentant du Peuple Sahraoui, comme « organisation terroriste ».
Francisco Marhuenda ( La Razon), Enric Juliana ( La Vanguardia) et leur cohorte de rédacteurs sans âme jouent tous la symphonie du régime, avec le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares comme chef d’orchestre. Ces rédacteurs à la solde du régime du Makhzen ne se contentent pas de rapporter : ils font campagne. Ils n’écrivent pas : ils inventent. Il s’agit tout simplement du nouveau délire du journalisme traître.
Dernier épisode de ce journalisme -diarrhée de plûmes prêtées, l’annonce de la présence de combatants du Front Polisario au Sahel, pour soutenir les groupes terroristes.
Le sinistre Enric Juliana de La Vanguardia, dans l’imagination n’est plus à présenter, qualifient même que des sahraouis d’instigateurs potentiels d’attentats sur le sol européen.
Cet épisode de calomnies devenues récurrentes survient quelques jours après lesmensongesau sujet de la présence de combattants sahraouis du Front Polisario en Syrie, aux côtés de l’armée duprésident syrien déchu Bashar Al Assad . La Razón et même le média US Washington Post y ont y cru brièvement avant de publier un rectificatif le lendemain. Il n’y avait pas une seule photo, un seul nom, ni une source fiable pour le confirmer. Mais peu importe. Lorsqu’il s’agit du Polisario, la calomnie n’a pas besoin de preuve, juste d’encre.
Même les médias officiels syriens avaient démenti l’existence de combattants sahraouis, ou locaux les abritant. Les médias officiels du nouveau régime en Syrie avaient annoncé que les locaux de la RASD, sont fermés depuis 2003. Une annonce qui vient à point nommé, appuyer la sortie de John Bolton, l’ancien Conseiller à la Sécurité de Donald Trump et ancien représentant US à l’ONU, et qui maîtrise bien le dossier de décolonisation du Sahara Occidental.
John Bolton, en diplomate aguerri avait mis à nu les mensonges et les désinformations véhiculés par le régime du Makhzen et es instruments subversifs,dans une tribune publiée le 28 mai sur les colonnes du The Washington Times. Pour le diplomate US, cette nouvelle campagne mensongère s’inscrit comme une nouvelle stratégie de propagande visant à ternir l’image, du mouvement de libération sahraoui, en l’occurrence le Front Polisario. L’ancien Conseiller de Donald Trump à la sécurité évoquait les mensonges liant le Front Polisario à l’Iran.
« Cette désinformation pourrait bien avoir pour but de détourner l’attention américaine de l’obstruction marocaine qui s’oppose depuis des décennies à un référendum. Les opposants sahraouis sont allés jusqu’à affirmer que des combattants du Polisario faisaient partie des milices étrangères formées par l’Iran en Syrie sous le régime d’Assad, aujourd’hui déchu » notait Bolton.
« Le Washington Post et d’autres publications rapportent que le nouveau gouvernement syrien et le Polisario ont catégoriquement nié ces allégations, mais que les alliés occidentaux du Maroc continuent de les propager. Peut-être influencés par cette propagande anti-sahraouie, un projet de loi a été déposé à la Chambre des représentants pour qualifier le Polisario de groupe terroriste. C’est l’affirmation la plus inexacte que l’on puisse faire à propos des Sahraouis, qui comptent parmi les plus modérés dans leurs opinions religieuses » assurait-t-il.
Pour rappel, le régime du Makhzen a toujours opéré de la sorte. Dans les années 1970, le Front Polisario était qualifié d’appendice soviétique. Puis, avec l’ascension de l’Iran au rang d’ennemi mondial, ils ont fait de nous des agents de Téhéran. Par la suite, les combattants du Front Polisario avaient été « traîtés » mensongèrement par la propagande du Makhzen dans la foulée des attentats terroristes du 11 septembre : de « potentiels terroristes », même si aucun Sahraoui n’a jamais été impliqué dans une quelconque attaque en Europe ou à l’étranger. Aujourd’hui, le même scénario se répète, mais cette fois sous les applaudissements complices et complaisants de certains médias espagnols.
Mutisme au sujet du logiciel Pegasus et les Francisco Carrion et Cembrero Ignacio
Francisco Marhuenda ( La Razon), Enric Juliana ( La Vanguardia) avaient avalé leurs langues, lorsque les journalistes de leurs pays à savoir Francisco Carrion d’El Independiente, expulsé arbitrairement des territoires sahraouis occupés, et Cembrero Ignacio chroniqueur du site espagnol d’information El Confidencial et ancien rédacteur du quotidien El Pais, espionné par le Makhzen à l’aide du logiciel espion sioniste Pegasus. D’ailleurs, Cembrero Ignacio n’était pas la seule victime du régime du Makhzen, puisque des hauts dirigeants espagnols l’ont été aussi.
On citera le président du Conseil espagnol Pedro Sanchez, qui s’enfonça totalement dans l’allégeance au Commandeur des croyants, comme l’illustre bien cette missive de mars 2022, précédant son revirement sur la question de décolonisation du Sahra Occidental, en épousant la position de l’occupant marocain. Parmi les autres victimes, on retrouve la ministre de la Défense, le ministre de l’Intérieur, et d’autres hauts responsables du renseignements espagnols CNI.
Les réseaux du Makhzen en Espagne
Spécialiste du Maroc, le journaliste espagnol Ignacio Cembrero a mis à nu les subterfuges du régime du Makhzen pour assoir sa vision coloniale, dans l’objectif de mettre les dirigeants ibériques sous son giron. Le régime du Makhzen a développé un réseau d’influence , allant des lobbies politiques à l’immigration et à la pression économique, pour s’imposer en Espagne et en Europe.
Le régime du Makhzen a élaboré une stratégie globale qui exploite les interdépendances créées par ce que l’Espagne appelait traditionnellement « le tampon des intérêts » pour les transformer en outils de pression politique.
La stratégie makhzenienne d’influence est bâtie sur trois piliers fondamentaux, clairement définis dans le podcast. Le premier est territorial : le Makhzen s’appuie sur sa doctrine du « Grand Maroc » pour maintenir une pression constante sur des dossiers tels que le Sahara Occidental, Ceuta et Melilla, et les différends maritimes, comme celui du Mont Tropico.
Le deuxième pilier est la migration, où le Maroc a perfectionné ce que Cembrero appelle « la stratégie de la colère ». Rabat contrôle les flux migratoires vers l’Espagne comme une soupape de sécurité, les ouvrant ou les fermant selon ses intérêts politiques. La crise migratoire de 2021 à Ceuta illustre parfaitement comment le Maroc utilise la migration comme un outil de chantage lorsqu’il n’obtient pas les concessions diplomatiques qu’il recherche.
Le troisième pilier, économique, révèle la sophistication de la stratégie marocaine . Comme l’explique Cembrero dans l’épisode, si l’Espagne dépend du Maroc pour contrôler les migrations et maintenir les accords de pêche, Rabat peut se permettre d’exercer des pressions, car « si ce n’est pas l’un, ce sera l’autre » qui occupera ces espaces économiques.L’influence du Maroc s’étend également à travers un réseau de lobbying englobant tous les acteurs, des médias aux cabinets d’avocats, coordonné par les services de renseignement marocains.
Des personnalités comme Abdellatif Hammouchi et Yassine Mansouri ont développé une capacité de guerre hybride combinant espionnage, propagande et corruption, comme en témoigne le scandale du Qatargate . Ce mécanisme d’influence a permis à d’anciens dirigeants espagnols tels que Felipe González, Zapatero , Miguel Moratinos et Trinidad Jiménez de participer à des forums pro-marocains, contribuant ainsi à faire évoluer progressivement un consensus politique qui semblait inébranlable.
L’exemple Bárbara Barón recrutée par la DGED
En mars 2023, le journal espagnol El Confidencial avait révélé une affaire d’espionnage, selon laquellela fille du commissaire général à l’information au niveau de la police nationale espagnole a travaillé pendant des années en Espagne pour la DGED dirigée par Yassine El Mansouri.
Citant El Confidencial, Algérie 54 avait affirmé que Bárbara Barón avait été recrutée par Ahmed Charai, un des lieutenants de Yassine El Mansouri, patron de la DGED, pour faire partie des réseaux implantés en Espagne en vue de défendre les intérêts du Makhzen.
Bárbara Barón, journaliste, a travaillé de longues années pour la DGED lorsque son père, Enrique Barón , était commissaire général à l’information de la police nationale,poste occupé de janvier 2012 à décembre 2017. Aujourd’hui, il est chef de la province de Malaga dans la police.
Les contacts entre la journaliste ibérique Bárbara Barón avec la Direction générale des études et de la documentation (DGED), ont été découverts suite à la découverte de messages WhatsApp échangés le 24 septembre 2017 entre le commissaire Enrique García Castaño, alors chef de l’Unité centrale d’appui opérationnel de la police nationale espagnole et Francisco Martínez, qui jusqu’en novembre 2016 était secrétaire d’État à la sécurité.
Le commissaire García Castaño a d’abord expliqué à l’ancien numéro deux du ministère espagnol de l’Intérieur que le Centre National de Renseignement CNI a une succursale exclusive au Maroc . Il ajoute ensuite : « regarder Ahmed Charai, [qui] contrôle les médias, vient beaucoup en Espagne, travaille pour les renseignements marocains (…) ». « Vous savez qui il voit, avec [Enrique] Barón, avec [Samy] Cohen et la fille de Barón, qu’il paie pour écrire des articles pour l’ Observateur marocain « .
Samy Cohen est un homme d’affaires issue de la communauté juive de Madrid et qui aurait usurpé la qualité de diplomate lors de ses voyages au Maroc. Ce dernier serait lié à l’ancien ambassadeur de l’entité sioniste au Maroc David Govrin, rappelé pour des raisons liées à des scandales de prostitution et de malversations financières, avait de reprendre du service à Rabat.
Ahmed Charai est propriétaire de Global Media Holding, un groupe de presse dont fait partie l’hebdomadaire L’Observateur du Maroc, auquel se réfère García Castaño. Ahmed Charai agissait en tant que responsable des relations publiques pour la DGED.
La mission de Charai se concentrait sur les journalistes et les médias. À l’automne 2014, des documents font surface sur Twitter dans lesquels il consulte la rémunération des journalistes avec Mourad El Ghoul, directeur de cabinet du directeur de la DGED. Les bénéficiaires de ces paiements étaient quatre journalistes français connus et un américain, mais tous ont nié avoir reçu de l’argent de L’Observateur du Maroc .
Un jugement du 4 novembre 2015 du tribunal de première instance 46 de Madrid confirme encore que Charai est un proche collaborateur des renseignements marocains . Son groupe de presse « appartient en pratique à la DGED », affirme le journaliste marocain Ali Lmrabet exilé à Barcelone. La journaliste espagnole préparait pour Charai ses voyages en Espagne, notamment à Madrid, et l’a accompagné à certains rendez-vous avec des politiciens, des policiers, des hommes d’affaires, des directeurs de médias et des experts en communication.
La principale activité publique de Bárbara Barón a été la publication pendant des années d’articles apparemment informatifs, dans un journal madrilène, favorables aux autorités marocaines et critiques des opposants, ainsi que du Front Polisario .
Plusieurs publications de Barbara Barón ont servi à faire l’éloge du roi du Maroc, comme celle intitulée, le 31 juillet 2021, « Mohamed VI tend la main à l’Algérie et cherche la réconciliation ». Il y avait aussi des éloges pour les hauts fonctionnaires, par exemple, le 9 février 2021, dans la chronique suivante : « Le chef de la DGST marocaine, Abdellatif Hammouchi, reçoit la reconnaissance des États-Unis.